Bel Ami de Maupassant
Rapport de stage : Bel Ami de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar J Del • 27 Janvier 2024 • Rapport de stage • 628 Mots (3 Pages) • 112 Vues
BEL-AMI de Guy de MAUPASSANT :
Début du roman (extrait du chapitre1 de la première partie)
Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent
sous, Georges Duroy sortit du restaurant.
Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien
sous-
officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et
familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un
de ces regards de joli gar on qui s’ tendent comme des coups
d’ pervier.
Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une
maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée
d’un chapeau toujours poussi reux et v tue toujours d’une robe de
travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette
gargote à prix fixe.
Lorsqu’il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se
demandant ce qu’il allait faire. On tait au 28 juin, et il lui restait en
poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux
dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il
réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de
trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des
déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore
deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le
boulevard. C’ tait l sa grande d pense et son grand plaisir des nuits, et
il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette.
Il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards
,
la poitrine bomb e, les jambes un peu entr’ouvertes comme s’il venait de
descendre de cheval ; et il avançait brutalement dans la rue pleine de
monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se
sur l’oreille son chapeau
déranger de sa route. Il inclinait légèrement
haute forme assez d fraîchi, et battait le pav de son talon. Il avait l’air
de toujours d fier quelqu’un, les passants, les maisons, la ville enti re,
par chic de beau soldat tombé dans le civil.
Quoique habill d’un complet d
e soixante francs, il gardait une
certaine élégance tapageuse, un peu commune, réelle cependant.
Grand, bien fait, blond, d’un blond ch tain vaguement roussi, avec une
moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux
d’une pupille toute petite, des cheveux fris s
bleus, clairs, troués
naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne, il ressemblait
bien au mauvais sujet des romans populaires.
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