Bel ami - Maupassant -introduction
Commentaire de texte : Bel ami - Maupassant -introduction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anthony Celeste • 18 Mai 2016 • Commentaire de texte • 291 Mots (2 Pages) • 2 195 Vues
Bel ami de 2005 vs bel ami de Maupassant
Après une première adaptation hollywoodienne (The Private Affairs of Bel-Ami, Albert Lewin, 1947), puis une autre, fort classique (Louis Daquin, 1954), Philippe Triboit signe ici l’adaptation du roman naturaliste de Maupassant.
Il met ainsi en scène le jeune comédien Sagamore Stévenin dans le rôle de Georges Duroy, et le fait évoluer dans un décor qui évoque de façon très réaliste le monde de la presse, du pouvoir, de la séduction de la IIIe République à ses débuts. Le réalisateur conserve précieusement et fidèlement l’intention de Maupassant, son souci de livrer un spectacle social. La Belle Époque semble pourtant n’en avoir que le nom, et «Bel-Ami» virevolte entre décor de cabaret, salle de rédaction et salons mondains : la légèreté des scènes de séduction, de combat, alterne avec la gravité de la situation, les enjeux de la société. En définitive, le réalisateur réussit presque à rendre le spectateur compatissant : loin d’être le personnage cynique de Maupassant, Georges Duroy semble broyé par un système qui le dépasse, et Triboit lui invente un confident, anarchiste condamné à mort, sorte de conscience-miroir sombre de l’homme. L’ambitieux sans scrupule paraît contraint de succomber, malgré lui, à la nature féroce de l’homme pour obtenir son «ticket dans le monde».
Les femmes, Madeleine Forestier comme Clotilde de Marelle, se comportent en intrigantes. Le spectateur en vient à douter : qui manipule qui ? L’ascension sociale conserve ainsi son côté diabolique. Même si Duroy affirme s’être affranchi de l’honneur et de la morale, le dandy Bel-Ami demeure désenchanté. Triboit signe ici une adaptation fort vivante, à la fois classique et contemporaine, qui ne laissera pas les lycéens insensibles : à eux de déterminer si le personnage de Bel-Ami est attachant ou non...
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