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Baudelaire, dans sa poésie, se contente-t-il de poétiser la laideur et la beauté pour la transformer en « fleurs », en or ?

Dissertation : Baudelaire, dans sa poésie, se contente-t-il de poétiser la laideur et la beauté pour la transformer en « fleurs », en or ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2023  •  Dissertation  •  623 Mots (3 Pages)  •  307 Vues

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Baudelaire poète inclassable du XIXème siècle, chantre de la modernité, se définit lui-même comme un poète alchimiste comme il l'écrit dans le projet de l'édition de 1861 : « Oh vous, soyez témoin que j'ai fait mon devoir / Comme un parfait chimiste [...) car j'ai de chaque chose extrait la quintessence/ Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ». Il fait donc le choix par cet écrit de placer l'alchimie au centre de son travail de poète. Le critique Benjamin Fontane au sujet des Fleurs du mal écrit « Non seulement le poète descend dans le sous-sol humain où grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le sous-sol peut donner des fleurs, que boue et crasse peuvent aussi chanter ». Il affirme donc que Baudelaire explore une matière nouvelle, celle de la laideur, de l'horrible, du vice dans le but d'en extraire la beauté, ce qui sous entendrait que la matière poétique de Baudelaire serait essentiellement boueuse, et que celle-ci seule serait source de Beauté. Il convient donc de se demander si Baudelaire dans sa poésie se contente de poétiser la laideur et la beauté pour la transformer en « fleurs », en or. Nous commencerons donc par démontrer que Baudelaire explore l'horrible, puis nous tâcherons d'expliquer comment il transforme la boue tout en montrant que ceci n'a pas toujours été compris, enfin il s'agira d'explorer les thématiques baudelairiennes afin de voir si celles-ci peuvent se détacher du « sous-sol humain ».

Baudelaire parvient dans son recueil à faire entrer l'horrible et le laid en poésie, quitte à

provoquer l'effroi et le dégoût chez son lecteur.

Tout d'abord, il apparaît que l'horrible, dans toute sa modernité est décrit par Baudelaire par des descriptions hideuses de corps en putréfaction et des scènes d'une violence extrême. Ainsi dans son poème « Une charogne », il décrit au détour d'une promenade amoureuse une carcasse en décomposition « Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride/ D'où sortaient de noirs bataillons/ De larves qui coulaient comme un épais liquide/ Le long de vivants haillons ». Cette description violente et très réaliste est très déstabilisante pour le lecteur, et même si elle revêt un caractère fascinant, elle provoque un sentiment de dégoût. De plus, il personnifie cette charogne et multiplie les connotations sexuelles dans le poème ce qui accentue grandement l'étonnement du lecteur. A sa suite, d'autres poètes utiliseront ces procédés, ainsi « La Venus anadyomène »de Rimbaud : « Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête/De femme à cheveux bruns fortement pommadés/D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,/ Avec des déficits assez mal ravaudés » utilise des codes similaires en détournant la figure de Venus. Ces scènes horribles provoquent la répulsion du lecteur.

En outre, le poète explore dans son recueil la boue morale. Dans le recueil Les Fleurs du Mal, la souffrance du poète est au cœur de l'espace poétique. Baudelaire choisit de consacrer une partie de son œuvre à l'exploration du spleen, sous forme d'un cycle noir. Ce qui met en exergue le mal être grandissant du poète, un mal-être infini qui se transforme en véritable

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