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Littérature comme un aspect particulier de la communication orale

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Par   •  3 Mars 2014  •  Commentaire de texte  •  2 796 Mots (12 Pages)  •  1 080 Vues

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e mot littérature, issu du latin litteratura, apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d'atteindre aux xviie ‑ xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : Une autre histoire de la littérature française, Jean d’Ormesson) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu'il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l'emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d'informations même complexes. Aujourd'hui la littérature est associée à la civilisation des livres par lesquels nous parlent à distance les auteurs, mais elle concerne aussi les formes diverses de l'expression orale comme le conte (en plein renouveau depuis une trentaine d'années dans les pays occidentaux), la poésie traditionnelle des peuples sans écriture — dont nos chansons sont les lointaines cousines — ou le théâtre, destiné à être reçu à travers la voix et le corps des comédiens. La technologie numérique est cependant peut-être en train de transformer le support traditionnel de la littérature et sa nature.

Le concept de littérature a été régulièrement remis en question par les écrivains comme par les critiques et les théoriciens : c'est particulièrement vrai depuis la fin du xixe siècle où l'on a cherché à redéfinir - comme pour l'art - les fonctions de la littérature (par exemple avec la notion d'engagement pour Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?) et sa nature (réflexion sur l'écriture et la lecture de Roland Barthes ou études des linguistes comme Roman Jakobson) et à renouveler les critères esthétiques (du « Il faut être absolument moderne » de Rimbaud au nouveau roman en passant par le surréalisme, par exemple).

Fragonard, La Liseuse.

Il reste que, riche de sa diversité formelle sans limite autant que de ses sujets sans cesse revivifiés qui disent l'humaine condition, la littérature est d'abord la rencontre entre celui qui, par ses mots, dit lui-même et son monde, et celui qui reçoit et partage ce dévoilement. La littérature apparaît donc comme une profération nécessaire, une mise en mots où se perçoit l'exigence profonde de l'auteur qui le conduit à dire et se dire1.

Sommaire [masquer]

1 Étymologie latine

2 Premières attestations en français

3 Évolution du sens aux XVIIe ‑ XVIIIe siècles

4 Sens moderne

5 La littérarité : questions à la littérature

6 Statut de la littérature et de l'écrivain

7 Sens, annexes et famille de mots

8 Notes et références

9 Voir aussi

9.1 Bibliographie

9.2 Articles connexes

9.3 Liens externes

Étymologie latine[modifier | modifier le code]

Cicéron

Le mot français « littérature » provient d'un mot latin litteratura dérivé de littera, « lettre »,au sens de signe graphique servant à transcrire une langue.

Le dictionnaire Gaffiot2 repère une évolution du sens du mot latin : il désigne d'abord (exemple de Cicéron, ier siècle av. J.-C.) un ensemble de lettres constituant le fait d'écrire ou un ensemble de lettres constituées en alphabet (Tacite) ; le sens s'élargit ensuite au ier siècle ap. J.-C. (ex. de Quintilien et Sénèque) à celui de grammaire, de philologie, c'est-à-dire à l'étude technique et érudite des textes écrits, pour aboutir avec Tertullien au début du iiie siècle au sens de savoir, d'érudition dans le domaine des textes écrits.

Premières attestations en français[modifier | modifier le code]

Selon le TLF3, le mot est attesté au début du xiie siècle (en 1121) avec le sens premier latin de « chose écrite »4. Le mot « littérature » ne retrouve le sens du latin tardif « érudition, savoir acquis par les livres » qu'à la fin du xve siècle » : le TLF cite en exemple J. de Vignay et Philippe de Commynes.

Évolution du sens aux xviie ‑ xviiie siècles[modifier | modifier le code]

Nicolas Boileau, homme de plume et de théorie

Selon Philippe Caron5, le mot « littérature » garde l'acception générale de « connaissance obtenue par les livres » jusqu'au xviie siècle : on dit alors « avoir de la littérature » comme on dit aujourd'hui « avoir de la culture », celle-ci recouvrant tous les domaines du savoir général ; ainsi en 1699, Fontenelle présente les mathématiques comme « un genre de littérature ».

Mais dans la deuxième moitié du siècle, parallèlement à l'acception généraliste, le mot s'applique de plus en plus à un savoir restreint, celui des « belles-lettres » liées au beau langage. Ce glissement s'explique par l'évolution sociale des élites sous Louis XIV où s'instaure la notion de l'honnête homme, apte à une vie sociale raffinée faite de pratiques culturelles valorisées comme la connaissance des œuvres littéraires, particulièrement celles de l'Antiquité qui nourrissent le théâtre classique tandis que les poètes exploitent les genres définis par Aristote comme la poésie épique.

Au xviiie siècle le mot « littérature » est tout à fait devenu synonyme de « belles-lettres », c'est-à-dire d'œuvres reconnues par les gens de goût et constituant la culture mondaine de l'époque formée par une meilleure éducation et par le monde des salons littéraires et des académies ; ainsi pour Voltaire : «

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