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Ronsard, Comme on voit sur la branche

Commentaire de texte : Ronsard, Comme on voit sur la branche. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2025  •  Commentaire de texte  •  2 071 Mots (9 Pages)  •  12 Vues

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Texte 2 : Ronsard sonnet Comme on voit sur la branche. Initiation au commentaire littéraire.

Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque
[1] t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.

          Pierre de Ronsard, Sur la mort de Marie 1578

Connaissances à compléter : faire la biographie de Ronsard.

                                                    Faire une fiche sur le mouvement poétique de la Pléiade.

                                                    Faire une recherche sur le poète Du Bellay.

  • Vers le commentaire littéraire : vous rédigerez un paragraphe organisé qui expliquera en quoi ce texte :

  1. Exprime la plainte du poète devant la mort de Marie.
  1. Le poète pleure la mort de Marie
  1. Louer le printemps de la vie
  1. Décrit la mort prématurée et tragique de Marie

Commentaire littéraire Comme on voit sur la branche

Le texte qui est soumis à notre analyse s’intitule par son premier vers « comme on voit sur la branche ». Il est tiré du recueil Les amours et aborde la difficile question de la mort d’une femme proche et chère mais traitée sous la forme antique. En effet, le projet de Ronsard et des poètes de la Pléiade à la suite de Du Bellay[2] est d'enrichir la langue française et de lui donner une dimension poétique et culturelle en puisant dans le modèle antique de l'élégie. Ce texte est une poésie de circonstance commandée par le roi Henri III à l’occasion du décès de Marie de Clèves. Ainsi Ronsard remplit son office de poète de cour et écrit ce sonnet composé de deux quatrains et deux tercets en alexandrins qui aborde à travers la description d’une rose la mort tragique et prématurée de cette femme. Il s’agira de se demander en quoi la poésie élégiaque de Ronsard fait à la fois l’éloge du défunt et conduit le lecteur à l’idée de fatalité et de tragique. Nous aborderons dans un premier temps l’enjeu énonciatif du poème avec la déploration élégiaque, ensuite nous traiterons de l’enjeu descriptif et de l’éloge de la rose et de marie mortes prématurément pour finaliser notre commentaire sur l’enjeu moral et philosophique car ce texte devient une méditation sur la mort à la croisée de toutes les traditions religieuses.

  1. Une déploration élégiaque sur le modèle antique  (enjeu énonciatif).
    a. La plainte du poète 

Etude de l’énonciation : La Présence du locuteur est discrète dans ce sonnet : « mes larmes et mes pleurs. » les déterminants possessifs renvoient au poète énonciateur qui s’implique dans son discours directement. C’est lui qui est à l’origine de la plainte élégiaque.  On identifie par ailleurs la présence du destinataire qui n’est pas nommée par son prénom mais par le pronom tu :  « cendre tu reposes/ t’as tuée ».

Interprétation : On constate que le poète  s’adresse directement à Marie dans la situation d’énonciation malgré son absence et sa disparation. Cette parole prend un haute valeur élégiaque et pathétique.

  1. Pleurer la mort de Marie :

Les larmes sont un moyen poétique et tragique pour exprimer la douleur causée par la disparition d’une personne chère. Ronsard les rend visibles dans son sonnet. Les images liées à la plainte et aux pleurs sont récurrentes aux vers : 1 « Quand l’Aube de ses pleurs l’arrose. » Vers 7 : « Mais battue ou de pluie ou d’excessive ardeur ». Vers 12 : « Pour obsèques, reçois mes larmes et mes pleurs. »  Pour donner une ampleur élégiaque  à son discours Ronsard emploie le champ lexical des larmes et des éléments liquides mais aussi l’allégorie de « l’Aube » qui pleure la rose sous la forme de la rosée. Il personnifie une précipitation liée au lever du jour. En outre, il joue avec les jeux des sonorités : « la rose », « l’arrose ». Ainsi les pleurs de la Nature redoublent les pleurs du poète qui reste discret. Ainsi on peut dire que dans ce sonnet le poète pleure la mort de Marie.

2.  Une mort prématurée pour deux êtres à la beauté remarquable :

a. la beauté de la rose et de Marie :

Ronsard Fait l’éloge du défunt à travers l’éloge de la rose. Le poète rapproche au moyen d’une métaphore filée deux êtres féminins qui ont en commun leur beauté exceptionnelle. Le vers 1 « comme on voit sur la branche au mois de mai la rose » place le nom « rose » en fin de vers. Celle-ci est un symbole de l’amour, de la poésie, mais aussi de la femme. Le discours élogieux  est ici descriptif et vise à célébrer la mémoire publique d’une personne. On peut relever de nombreux adjectifs et les noms mélioratifs qui louent la rose et Marie : « Belle jeunesse, Première fleur. La grâce dans sa feuille et l’amour se repose. Ainsi en ta première et jeune nouveauté. Ta beauté. / ton corps ne soit que roses ». En rapprochant Marie d’une rose, Ronsard crée une métaphore qui prend une dimension lyrique.

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