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Lecture analytique de "Comme on voit sur la branche" de Ronsard

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Par   •  21 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 111 Mots (5 Pages)  •  1 069 Vues

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Lecture analytique du poème « Comme on voit sur la branche » du recueil Sur la mort de Marie de Pierre de Ronsard

Ronsard, « Prince des Poètes » fondateur de la Pléiade, a immortalisé trois muses. Si les prénoms de Cassandre (Salviati) et d’Hélène (de Surgères) ont enrichi ses poèmes de nombreuses références à l’Antiquité, la simplicité du prénom Marie laisse libre cours à une poésie plus simple, au lyrisme plus familier comme en témoigne l’anagramme du prénom :

« Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,

Il trouverai Aimer ; aimez-moi donc Marie »

écrit-il dans Les Amours en 1555.

Vingt ans plus tard, Henri III demande aux poètes de sa Cour de faire l’éloge de la jeune Marie de Clèves, sa maîtresse, dont il pleure la perte. Ronsard croise alors dans ses poèmes les souvenirs de Maries sont il a été amoureux et qui est morte depuis, à l’évocation de Marie de Clèves unissant ainsi poésie de commande et poésie personnelle. Ce tombeau poétique dont le vers liminaire est « Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose » sert aussi bien les deux femmes. Nous pourront voir dans quels buts le poète assimile la figure de Marie à un rose. Nous verres dans un premier temps que Ronsard y trouve un biais pour célébrer la beauté de Marie. Dans un second temps nous montrerons qu’à travers cette image florale le poète invite plus largement à une réflexion sur la brièveté de la vie et sur le pouvoir de la poésie.

L’éloge de la beauté de Marie repose que l’analogie de la femme et de la fleur que la structure du sonnet vient soutenir. Et, toutes deux seront regrettées par la nature et le poète tant elles semblaient incarner une forme de perfection esthétique.

Marie et la rose partagent les mêmes attributs, la même perfection physique désignés par des termes identiques : « première fleur » (v.2) pour la rose et « première nouveauté » (v.9) pour Marie. Elles sont toutes les deux jeunes et belles et décrites de la même façon. Toute deux suscitent l’admiration de la Terre et du ciel et provoquent les mêmes sentiments : « rendre jaloux de sa vive couleur » (v.3), « Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté » (v.10). La rose est personnifiée, elle a une jeunesse et des sentiments : « l’amour se repose » (v.5). Tandis que Marie est naturalisée : « ton corps ne soit que roses » (v.14).

Nous pouvons remarquer que le sonnet est coupé en deux parties. En effet, es deux quatrains sont consacrés à la rose, le premier à la jeunesse et le deuxième à sa mort. La structure est similaire pour les deux tercets consacrés à Marie. Ainsi, il y a un parallélisme entre les quatrains et les tercets. Ce sonnet ne contient que trois rimes au lieu de cinq habituellement. Le mot rose ouvre et ferme le poème en étant la première et la dernière rime : « au mois de mai la rose » (v.1), « ton corps ne soit que roses » (v.14). deux rimes identiques sont utilisées plusieurs fois ; « première fleur » (v.2) et « plein de fleurs » (v.13) ; « l’amour se repose » (v.5) et « cendre tu reposes » (v.14).

Marie, tout comme la rose, suscitent le regret car elles ont le même destin tragique : la mort. Cette émotion est suscitée par le poète (« mes larmes et mes pleurs » (v.12)), l’aube (« l’aube de ses pleurs » (v.4)) qui semble déjà connaître le destin de la rose. Le registre élégiaque ressort ainsi de ce poème. Ronsard fait des offrandes à Marie : « Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs » (v.13) créant également un nouveau lien avec la rose. Le décès de Marie est évoqué de manière adoucie, il n’y a pas de vision macabre puisqu’elle est naturalisée en roses dans le dernier vers : « ton corps ne soit que roses » (v.14).

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