L’oiseau dans le poème « Zone » d'Apollinaire

Apollinaire a un rapport très particulier aux oiseaux. Ils sont symboles de liberté et -yde découverte. Il est d’ailleurs à cette époque très proche du peintre Georges Braques resté surtout connu pour ses oiseaux qui symbolise également la sérénité et la liberté.

L’oiseau dans le poème « Zone » :

V22 « Les plaques, les avis à la façon des perroquets qui craillent »

Ce vers fait partit d’une strophe qui tend à montrer qu’Apollinaire fait des sujets quotidiens « les plaques, les avis », c’est-à-dire des éléments de la vie courante, des sujets poétiques. C’est une rupture avec la tradition poétique ou on ne parlait que de la nature, d’amour…pour Apollinaire la vie quotidienne est un sujet tout aussi intéressant. Il fait une comparaison avec le bruit émis par des perroquets pour décrire l’agitation de la vie quotidienne. Cela est d’ailleurs renforcé par les allitérations en « k » ; « p » et « r »

V 43-44 « Vingtième pupille des siècles il sait y faire/ Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air »

Dans ces deux vers, Apollinaire tend à montrer que le « vingtième siècle », possède un certain savoir-faire (« sait y faire »), qui lui permet de s’élever par rapport aux autres siècles. En effet, le terme « monte dans l’air » fait référence à la création de l’avion (inventé en 1903) qui peut être comparé à un oiseau d’où le terme : « en oiseau ce siècle ». Apollinaire laisse sous-entendre que la religion (le christ est assimilé à un aviateur) fait le lien avec la modernité (puisque ses oiseaux du 20ème siècle accompagne le christ). Dieu est sujet poétique traditionnels, ainsi Apollinaire unie tradition et modernité. C’est à partir de la tradition, qu’il ne faut pas négliger, que l’on parvient à une forme de modernité.

Vers 48 à 50 : « Les anges voltigent autour du joli voltigeur Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane Flottent autour du premier aéroplane »

Les anges ayant qui accompagne traditionnellement le Christ dans son ascension, accompagnent l'avion. Apollinaire évoque ensuite des référence antiques et qui sont en quelque sorte les « ancêtre des aviateurs » : Icare (personnage de mythologie grecque qui s’élève dans les airs à l’aide d’aile attachés à son corps avec de la cire. Trop proche du soleil, il tombe dans la mer, la cire ayant fondu), Énoch (patriarche biblique, père de Mathusalem, connu pour son ascension de la terre jusqu’au ciel), Elie (prophète biblique, transporté au ciel dans un tourbillon), Apollonius de Thyane (philosophe pythagoricien du 1er siècle avant J.C possédant le don de s’élever dans les airs). On peut également remarquer la rime entre « aéroplane » (invention moderne) avec « Apollonius de Thyane» (Antiquité= tradition). Là encore de part l’image de l’oiseau il unit tradition et modernité.

Vers 53 à 70 : «L'avion se pose enfin sans refermer les ailes/ Le ciel s'emplit alors de millions d'hirondelles/ À tire-d'aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux/ D'Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts /L'oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes/ Plane tenant dans les serres le crâne d'Adam la première tête /L'aigle fond de l'horizon en poussant un grand cri /Et d'Amérique vient le petit colibri /De Chine sont venus les pihis longs et souples/ Qui n'ont qu'une seule aile et qui volent par couples/ Puis voici la colombe esprit immaculé /Qu'escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé/ Le phénix ce bûcher qui soi-même s'engendre/ Un instant voile tout de son ardente cendre /Les sirènes laissant les périlleux détroits /Arrivent en chantant bellement toutes trois /Et tous aigles phénix et pihis de la Chine/ Fraternisent avec la volante machine »

Nous pouvons remarquer que le poète évoque de nombreux oiseau. Cependant tous ont une signification traditionnelle et culturelle à des époques et pour des continents différents. Cela peut être des oiseau légendaire ou réelle :

- Les « millions d'hirondelles » sont le symbole du printemps (=renouveau de la nature) et de la liberté. Ainsi ces oiseaux sont les témoins de la modernité du 20ième siècle.

- Les « flamants » sont des oiseaux de flamme, et les « marabouts » sont associé au magicien dans la culture musulmane.

- De même, les corbeaux et les hiboux sont associé à des légende/des présages antiques /des sorcelleries. Ils symbolisent donc la tradition. Il en est de même des faucons ou des ibis qui sont des divinités de l'ancienne Égypte.

- L'oiseau Roc provient des “Contes des mille et une nuits”.

- L'aigle, roi des oiseaux, et symbole de Jupiter. C’est un symbole

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