La Machine Infernale, Jean Cocteau : tragédie classique revisitée
Dissertation : La Machine Infernale, Jean Cocteau : tragédie classique revisitée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alhena8 • 24 Mars 2024 • Dissertation • 1 057 Mots (5 Pages) • 165 Vues
Dissertation :
Par Marion MONG
Sujet : Pourquoi peut-on dire que la pièce « La Machine infernale » de Jean Cocteau est une tragédie classique revisitée ?
La tragédie classique est un genre théâtral qui est apparu dès le XVIIème siècle. C’est un genre théâtral désignant un art dramaturge qui met en valeur les biens et les maux. Dès le XXème siècle, certains dramaturges détournaient les règles du théâtre classique.
A ce propos, pourquoi peut-on dire que la pièce « La Machine infernale » de Jean Cocteau est une tragédie classique revisitée ? Le terme « tragédie » désigne une pièce de théâtre caractérisée par une action menant à une issue fatale d’un ou plusieurs personnages et le participe passé « revisitée » exprime le fait d’interpréter une œuvre d’une nouvelle manière. Ainsi, on peut se demander en quoi cette pièce de théâtre de Jean Cocteau est représentative du théâtre moderne. Nous verrons dans un premier temps que cette scène relève des caractéristiques du théâtre contemporain, et ensuite qu’il y a une modernisation du mythe.
Tout d’abord, cette scène est représentative du théâtre contemporain car elle en présente les caractéristiques.
En premier lieu, nous trouvons un mélange de registres typiques du théâtre moderne. En effet, les expressions comme « là, là, là » prononcées par Jocaste peuvent amener le spectateur à sourire. De plus, la situation dans laquelle se trouvent les personnages, bien qu’on perçoive une ambiance lourde soulignée par cette obscurité, contient des situations « divertissantes » ; par exemple, lorsque Tirésias marche sur l’écharpe de Jocaste et celle-ci s’en prend à tous les objets qui la « détestent ». Ce mélange entre l’ambiance lourde et la situation comique (mélange de registres) relève de la modernité théâtrale.
Ensuite, le théâtre classique comporte des règles précises qui le caractérise mais qui sont ici transgressées : la règle des trois unités, par exemple, qui impose une seule intrigue qui se déroule en un seul lieu et en une seule journée. Or, dans « La Machine infernale », Cocteau ne respecte ni l’unité de temps, ni l’unité de lieu. Ainsi, L’acte I, « Le fantôme », a lieu sur les remparts de la ville ; l’acte II, intitulé « La rencontre d’Œdipe avec le Sphinx » prend place au même moment, mais à l’extérieur de la cité de Thèbes où le triomphe du héros laisse place à l’acte III ou « La nuit de noces » dans lequel Œdipe et Jocaste se retrouvent dans la chambre nuptiale après leur mariage et enfin, l’acte IV « Œdipe roi » avec une ellipse de dix-sept ans où les personnages sont dans une sorte de cour du palais royal. L’abstraction ici de la règle des trois unités montre bien un souhait de modernisation du théâtre classique.
Enfin, tout au long de la pièce, Cocteau utilise un langage courant, relâché, loin du langage tragique, qui, de plus, n’est pas écrite en alexandrins à rimes plates. Ce qui créé un écart de langage par rapport au style noble de la tragédie classique. La pièce s’adapte ainsi à la société actuelle en présentant une pièce accessible à tous. En effet, pour plaire à un public plus large et rentrer dans le contexte actuel, il semblait nécessaire de modifier le style de parole afin de mieux toucher et satisfaire les spectateurs. En outre, Cocteau ancre le mythe d’Œdipe dans notre monde pour poser devant un public moderne la « question de l’homme » et pour redéfinir le tragique de la destinée humaine, cette « machine infernale ».
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