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L'adoption d'une tonalité conversationnelle pour favoriser l'engagement du lecteur

Résumé : L'adoption d'une tonalité conversationnelle pour favoriser l'engagement du lecteur. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2024  •  Résumé  •  468 Mots (2 Pages)  •  125 Vues

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La construction d’une voix personnelle et réfléchie chez Montaigne se traduit par l’adoption d’une tonalité conversationnelle pour favoriser l’engagement du lecteur. On retrouve notamment cette tonalité, dans le chapitre 28 “De l’amitié” du premier livre. La rédaction de ce chapitre débute en 1572 et se poursuit avec les ajouts de l’exemplaire de Bordeaux jusqu’en 1588, et rend hommage à La Boétie, grand ami de Montaigne. Ce texte relate donc l’amitié que Montaigne a vécue avec La Boétie.

Lors de la lecture du chapitre, on peut distinguer deux étapes dans la progression du texte de Montaigne : Tout d’abord sous le signe de l’adverbe « ordinairement », on trouve un « nous » lié au présent de vérité générale, qui représente les Hommes en général, c’est-à-dire les lecteurs, les hommes de son temps ou tout simplement la société. Dans cette étape du texte, Montaigne décrit une amitié plutôt ordinaire. Selon lui, cette amitié est basée sur des, je cite, “accointances”, des “familiarités”, des “occasions” ou des “commodités”. Il emploie le pluriel car justement ces amitiés sont multiples d’où leur banalité. Cette forme d’amitié est toujours selon lui fragile, car elle demande des (je cite) “précautions” et des “conversations”. Elle s’oppose nettement à la vraie amitié qu’il va aborder dans sa deuxième étape. En effet, dans cette étape, sous le signe de l’adverbe « particulièrement », nous trouvons la combinaison suivante : un « je » lié au présent et un « nous » qui désigne exclusivement Montaigne et La Boétie et qui est lié cette fois-ci au passé. Daniel Lefèvre souligne dans son ouvrage Montaigne et La Boétie : Deux images de l'amitié je cite qu’ “Il faut d’abord souligner l’opposition des deux adverbes (“ordinairement” et “particulièrement”). Cette opposition montre combien Montaigne tient à mettre l’accent sur le caractère exceptionnel de l’amitié qui l’unissait à La Boétie. Dans la plupart des amitiés que la vie nous propose, Montaigne ne voit qu’une relation où la flatterie et l’intérêt ont toujours leur rôle à jouer. ” Nous retrouvons également une opposition lors de la description des amitiés, alors que le pluriel est utilisé pour décrire les amitiés ordinaires, Montaigne utilise dans cette deuxième partie le singulier afin d’illustrer et d’accentuer au lecteur ce qu’avait d’unique, je cite, « l’amitié de quoi je parle », il décrit cette amitié comme une relation fusionnelle et exclusive. Enfin, on observe également que la différence entre les deux sortes d’amitié est illustrée par les verbes utilisés. En effet, dans la première amitié, celle que les circonstances ordinaires de la vie nous permettent de connaître, il dit qu’elle est ce par quoi, je cite, « nos âmes s’entretiennent ». Dans la seconde amitié, qui est l’expérience privilégiée qui change radicalement la vie, il dit que (je cite) « nos âmes se mêlent et se confondent ».

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