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Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde

Dissertation : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  472 Vues

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SUJET : Juste la fin du monde tient à la fois du huis clos intime et du mythe universel. Vous discuterez cette affirmation en vous appuyant sur des références précise à la pièce.

ÉTAPE 1 : l'analyse du sujet, la formulation de la problématique et le choix du type de plan 

Commencer par analyser le sujet en repérant les termes clés et leur articulation :

« Huis clos » s'oppose à « mythe universel ».

Le sujet exprime un paradoxe : « Huis-clos » renvoie à l'idée que la pièce se déroule dans la sphère familiale, intime, et on entend une connotation de tension, tandis que « mythe universel » laisse supposer que cette histoire de conflit familial implique une réflexion plus large sur la condition humaine, qui peut aussi nous concerner.

Reformuler ensuite la question posée parle sujet : 

En quoi la pièce Juste la fin du monde est-elle construite autour d'un problème personnel et familial, prend-elle une dimension plus large ?

Puis détermine le type de plan adéquat pour traiter le sujet :

L'opposition des deux expressions invite à se diriger vers un plan comparatif qui abordera dans les deux parties du développement les deux notions propos.

ÉTAPE 2 : la recherche des arguments et des exemples,et la construction du plan 

Proposition de plan détaillée

I Une crise personnelle et familiale

a) Louis, personnage tragique, impuissant face à sa maladie

b) Des parents défectueux : un père absent et une mère en retrait

c) Des relations familiales fondées sur le conflit

Il Une réflexion plus large sur la condition humaine

a) La dimension mythique : le mythe des frères ennemis

b) La crise du langage et de la communication

c) Un effet cathartique sur les spectateurs

ÉTAPE 2 : la rédaction de l’introduction et de la conclusion

INTRODUCTION

[Amorce pour amener le sujet] Jean-Luc Lagarce avait d'abord pensé intituler sa pièce Aux Adieux, puis Quelques éclaircies. Elle sera finalement achevée en 1990 et s'intitulera Juste la fin du monde.

[Présentation du sujet] Le « monde » peut être entendu de deux manières : soit il s'agit de désigner la vie du héros qui s'achève, soit d'évoquer plus largement la fin de notre monde.

[Problématique] Ainsi Juste la fin du monde  pourrait paradoxalement relever à la fois du huis clos intime et du mythe universel. Qu’en est-il ?

[Annonce du plan] Nous verrons en quoi cette pièce, construite autour d'une personnelle et familiale, prend une dimension plus large.

CONCLUSION

[Réponse à la problématique] Jean-Luc Lagarce meurt cinq ans seulement après avoir écrit Juste la fin du monde ; Louis est un personnage fictif qui reprend et porte à la fois les difficultés de l'auteur, mais aussi celles de tout homme face au temps qui passe, à l'impossibilité de se dire et à sa propre mort.

[Ouverture] Jean-Luc Lagarce tord sa prose pour traduire les difficultés de communication et l'absurdité de l'existence. Avant lui, des auteurs comme Eugène Ionesco ou Samuel Beckett maniaient l'humour et la dérision pour nous inviter à réfléchir sur notre condition humaine, dans le cadre du théâtre de l'absurde.

DEVELOPPEMENT

I Crise personnelle et familiale

a) Louis, personnage tragique 

Le personnage de Louis a de nombreux points communs avec les héros tragiques. Comme eux, il est face à une situation inextricable, impuissant face à sa propre mort qu'il sait proche. Dans le prologue qu'il tient et qui rappelle la tragédie antique, il qualifie d'ailleurs sa mort de « prochaine et irrémédiable ». Il utilise le futur simple pour bien signifier que son avenir est tracé : « je mourrai ». Quand on fait la connaissance de ce héros.il est à un moment clé de sa vie, un moment de rupture, un moment de crise. Comme les héros tragiques, il semble marqué par la fatalité. Son prénom est celui de son père et celui de son neveu, le fils d'Antoine, comme si l'histoire était déjà tracée. À la différence des héros tragiques cependant, il ne se révolte pas contre son destin, mais paraît résigné. C'est lui qui prend la décision de revenir dans sa famille pour lui annoncer sa mort.

b) Des parents défectueux

Le contexte familial est marqué par l'absence du père, qui est évoqué à la 3e personne du singulier : « depuis sa mort, à lui ». Ce manque réduit la famille à cinq éléments, ce qui crée un déséquilibre défavorable à Louis, qui apparaît comme l'élément « de trop ». La mère quant à elle, qui pourrait tenir lieu de figure rassurante, n'a pas de prénom. Elle n'est désignée que par son statut, ce qui crée une distance. À plusieurs reprises dans le texte, on se rend compte qu'elle est comme indifférente, voire perdue. Elle est surprise que son fils aîné ne connaisse pas sa belle-sœur : « Louis, tu ne connais pas Catherine ? » Elle ne connaît pas l'âge de son fils et est en permanence en proie à l'incertitude : « je ne me rends pas compte », « je m'en souviens plus » ... Alors que son fils vient de revenir, elle pense déjà qu'il va pas rester longtemps. Elle n'intervient pas fermement quand ses fils se disputent, et n'a donc pas de rôle médiateur : « Nous sommes toutes les trois, comme absentes, on les regarde, on se tait » (deuxième partie, scène 3). Elle ressasse le passé, les promenades du dimanche comme s'il était pour elle un refuge permettant de fuir la situation présente.

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