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D’après un critique, Baudelaire est allé trouver de la poésie « là où nul ne s’était avisé de la cueillir et de l’exprimer ». Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des « Fleurs du mal » ?

Dissertation : D’après un critique, Baudelaire est allé trouver de la poésie « là où nul ne s’était avisé de la cueillir et de l’exprimer ». Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des « Fleurs du mal » ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  639 Vues

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Dissertation – Les fleurs du mal

Romagny Mathias

Sujet : D’après un critique, Baudelaire est allé trouver de la poésie « là où nul ne s’était avisé de la cueillir et de l’exprimer ». Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des « Fleurs du mal » ?

Charles Baudelaire est un des plus grands poète du XIXème siècle. A la croisée du Romantisme, du Parnasse et du Symbolisme, il publie son recueil : « Les fleurs du mal » en 1857, une œuvre unique en son genre ayant engendré autant de scandale que d’inspiration. C’est l’audace dans la plume de Baudelaire qui a contribué a rendre ce recueil si singulier. Mais, en quoi l’écriture baudelairienne est-elle synonyme de renouveau et d’innovation ? C’est ce que nous verrons dans cette dissertation en étudiant d’abord le style novateur de ce recueil, puis en s’intéressant au renouvellement de la poésie exercé par Baudelaire et, enfin, en observant la réception du public.

Le recueil « Les fleurs du mal » se distingue des autres recueils de poésie française grâce à son style unique. Baudelaire exploite des thèmes tabous et parfois scandaleux pour le public du XIXème siècle. Il prend notamment plaisir a dépeindre dans ses vers la laideur des objets ; des personnes qui l’entourent. Cette laideur devient presque une admiration pour lui, le poussant à décrire minutieusement chaque traits en repassant sur les imperfections. On peut citer à titre d’illustration le poème « Les petites vieilles. » Dans ce poème, Baudelaire nous décrit ces vieilles bossues, recroquevillées et malades. Il prend chacune de leurs imperfections et les exposent au grand jour, en les exagérant si bien qu’elles en deviennent presque belles. Cette méthode se rapproche de l’art japonais du « kintsugi » consistant à réparer les céramiques et les porcelaines brisées en en recouvrant de feuilles d’or les fissures et les imperfections. Baudelaire est novateur dans sa manière d’écrire sur la laideur car jusqu’alors, c’était la beauté qui était décrite et exagérée dans la poésie.

Par ailleurs, le poète aborde parfois des sujets choquants. On peut citer « Les métamorphoses du vampire » qui met en scène tout au long du poème, une femme nue jouant de ses charmes, se révélant être un monstre squelettique, ou bien « Une charogne », dans lequel l’auteur décrit une dépouille se décomposant au bord de la route, rongée par les vers et les parasites. Il éprouve un malin plaisir à choquer volontairement ses lecteurs ; à les provoquer. C’est cet amour du scandale qui l’aide à écrire les poèmes les plus sales, les plus lubriques ou les plus repoussants, afin de provoquer l’indignation et le dégout de la haute société parisienne de l’époque.

En plus du choix particulier des thèmes abordés, le recueil se distingue grâce à sa forme poétique. Son style unique se caractérise aussi par une modernisation de la poésie traditionnelle. L’alexandrin (qui était le mètre roi depuis plusieurs dizaines d’années) est certes utilisé. Cependant, on observe de nombreux poèmes en octosyllabes. Baudelaire apporte une musique nouvelle a la poésie parfois monotone et répétitive de l’alexandrin, toujours dans le but de briser les codes et les conventions du stricte XIXème siècle.

Ajouté à cela, c’est son regard sur le monde qui l’entoure qui donne cette aura si particulière au recueil. On peut remarquer d’abord, son affection pour Paris. Dans le poème « Les petites vieilles » il décrit (en plus de l’extrême laideur de ces dernières) la capitale comme un lieu « Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements ». Les petites vieilles semblent être alors à Paris ce que le Minotaure est au labyrinthe de Knossos : les gardiennes de cette magnifique ville, qui était au XIXème siècle bien différente du Paris lumineux et spacieux que l’on connait aujourd’hui (c’est plus tard que le baron Haussmann entreprit ses travaux). A ce propos, Baudelaire était effrayé par le changement de Paris. Nostalgique, il avait peur de voir disparaitre peu à peu sa ville. C’est ce qu’il décrit dans « Le cygne » : « la forme d'une ville, change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel » ! De plus Baudelaire était autant attaché aux murs de la ville qu’à ses habitants. A titre d’illustration

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