Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’odieux, de l’ignoble, en un mot de la boue ?
Dissertation : Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’odieux, de l’ignoble, en un mot de la boue ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aprochibraxou • 2 Décembre 2022 • Dissertation • 310 Mots (2 Pages) • 540 Vues
Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’odieux, de l’ignoble, en un mot de la boue ? Et si oui, faut-il voir dans l’ouvrage de Baudelaire un amoncellement fangeux moralement condamnable qui ne trouverait aucune justification sinon celle d’une boue qui ferait l'objet d’une transformation ?
Nous verrons dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal, puis nous montrerons de quelle nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d’une telle conception de la poésie.
Dans le projet d’épilogue, deux vers avant le vers « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dès l’adresse « Au lecteur », cette opération de transmutation était — quoique pour des raisons très différentes — déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes « Satan Trismégiste », « riche métal », « ce savant chimiste ». On trouve même une mention du « chemin bourbeux » emprunté par le poète et nous-même, l ‘« hypocrite lecteur ». La notion de « chimie » poétique voire d’ « alchimie » (que l’on songe à « Alchimie de la douleur ») traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Le thème de la boue n’est pas moins omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal. Qu’on pense au « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux » ) ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).
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