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Corrigé dissertation Fleurs du mal, Baudelaire

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Par   •  14 Avril 2023  •  Dissertation  •  2 840 Mots (12 Pages)  •  328 Vues

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Baudelaire écrit la deuxième édition des Fleurs du mal en 1861, durant ce XIXème siècle riche de turbulences historiques. Sous le second empire, la ville qui l’abrite, Paris, change de visage. Le préfet de la Seine, le baron Haussmann modernise la ville de Paris sur la demande de Napolèon III. En effet, le centre de paris, riche de rues étroites et de maisons hautes, devenait populaire et dangereux politiquement pour le pouvoir en place. Suite à de nombreuses expropriations, de larges avenues sont crées. La ville est aussi modernisée, éclairée au gaz, les conditions d’hygiène sont améliorées. Tous ces travaux ont néanmoins pour effet de faire disparaître des quartiers entiers et de refouler les pauvres aux confins de la ville, dans les faubourgs. Par ailleurs les soubresauts inefficaces de la démocratie suite aux deuxième et troisième révolutions décevantes créent un climat de désappointement et de désenchantement. Sur le plan littéraire deux mouvements dominent, le romantisme à la suite de François René de Chateaubriand et Victor Hugo, et le Parnasse dominé  par Théophile Gautier. Dans  Baudelaire L’irréductible Antoine Compagnon souligne l’« ambivalence essentielle du poète des fleurs du mal et du Spleen de Paris, sa « dualité » ou sa « réversibilité ». Il ajoute que «  L’inventeur de la modernité » fut à la fois attiré et repoussé par le monde moderne, le détesta et l’adora ». (=contextualisation) Aussi, grâce à ce critique littéraire, allons-nous nous demander en quoi « Baudelaire allie l’horreur et l’extase, le refus et le désir face à tous les changements  de son temps » (problématique : on pouvait ici reprendre directement le sujet) Les modifications de Paris, avec leur cortège de paupérisation et de modernité se traduisent en une beauté imaginaire extatique conjointe à l’horreur dans les Fleurs du mal.  Cette ville en mouvement et les mouvements littéraire provoque désir et refus du poète. Toutefois ce qui guide Baudelaire est la tension qui existe entre l’extase et l’horreur, le désir et le refus, l’idéal et le Spleen, tension permise par l’alchimie poétique (annonce du plan)

Sur le plan social le second empire est marqué par de nombreux changements. Depuis 1830, la France est entrée dans la révolution industrielle, ce qui entraîne la paupérisation de la classe ouvrière. Ces ouvriers exploités travaillent beaucoup (de 12 à 15 heures par jour), sont mal payés et pâtissent de conditions de vie très difficiles. Le poète n’a donc qu’une échappatoire pour fuir l’horreur, l’évasion dans l’imaginaire poétique extatique.

La pauvreté qui touche aussi le poète fuyant les créanciers, l’effraie de par l’horreur qu’elle inflige et qu’elle affiche, mais lui offre aussi matière à la poésie. Le spectacle [D]es sept vieillards fait s’enfuir Baudelaire horrifié « épouvanté / malade et morfondu, l’esprit fiévreux et trouble ». Pourtant le poème commençait par évoquer une « cité pleine de rêve » où « Les mystères partout coulent comme des rêves » prometteur de bonheur et d’extase.  Mais tout à coup un premier vieillard lui apparaît « comme s’il écrasait des morts sous ses savates/ Hostile à l’univers » puis suivent encore six autres « monstres hideux » dans un « cortège infernal ». De même dans « Les petites vieilles » le poète observe, spectacle horrible, des « monstres disloqués qui furent jadis des femmes […]/ Monstres brisés, bossus / Ou tordus ». Toutefois, plus loin dans le poème, il trouve à ces vieilles femmes « des yeux divins de petite fille ». Il n’est plus question d’horreur, mais au contraire grâce au pouvoir de la poésie, il est question d’innocence ; et «  Ces yeux mystérieux [qui] ont d’invincibles charmes » l’enivrent. Le poète goute « à leur insu des plaisirs clandestins » le spectacle de ces petites vieilles, bien qu’horrible dans l’apparence conduit Baudelaire à un plaisir extatique, son « âme multipliée jouit de tous [leurs] vices »..

Le regard du poète voit à travers ce que d’autre considèrent comme une réalité. Ainsi dans « A une mendiante rousse » il voit de la beauté dans une des plus pauvres, les plus horribles. Il voit une idylle possible avec une « mendiante rousse » « Dont la robe par ses trous / Laisse voir la pauvreté/ Et la beauté » malgré son « corps maladif », « son haillon trop court », ses « bas troués ». Il lui crée une tenue idyllique, « un superbe habit de cour » propre de mener à l’extase, même s’il n’est qu’imaginaire. Ainsi elle « compterai[t] dans [son] lit plus de baiser que de lis ». Elle peut même conduire à l’extase des rois «Et  rangerai[t] sous ses lois / Plus d’un Valois ». C’est bien le regard éclairé du poète qui décèle chez la mendiante  ce monde empli de beauté. Elle a de « beaux seins radieux / Comme [ses] yeux » et est désirable. Une « valetaille de rimeurs » attend de lui offrir ses poèmes, en se contentant de contempler son « soulier / Sous l’escalier »

 Les personnages des bas fonds offrent donc à Baudelaire des sujets de représentation poétique saisissants, Horribles dans l’apparence mais susceptible de provoquer une beauté poétique qui conduira à l’extase. Mais les changements de la ville qui l’abrite et les mouvements littéraires en vogue créent également un mélange, de désir et refus, cette fois. (Conclusion partielle du sujet traité dans la première partie et transition vers la deuxième partie)

        Les modifications de l’urbanisme de Paris sont déplorées par Baudelaire, notamment dans les Tableaux Parisiens, deuxième section du recueil de 1851. Le poète unit alors désir d’un passé urbain enfoui et refus de la ville qui l’accueille. Par ailleurs l’ensemble des Fleurs du maI témoigne également de son refus d’adhérer aux Romantisme et au Parnasse.

        Dans « Le cygne », Baudelaire utilise l’image d’un cygne évadé dans une ville qui lui est totalement inhospitalière.   Le bel oiseau se lamente et regrette « son beau lac natal »: le poète met en parallèle son propre désir d’un Paris d’autrefois « Paris change ! […] Aussi devant ce Louvre une image m’opprime : / je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,/ Comme les exilés, ridicule et sublime, / Et rongé d’un désir sans trêve ! ». Le poète refuse les changements de Paris, il regrette et désire les vieux quartiers maintenant disparus, inaccessibles. « Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) »Et le « désir sans trêve » du poète, sans aboutissement possible, conduit à l’horreur et au spleen. Toutefois, avec « Le soleil » pour allié, avec ce soleil qui ennoblit ce qu’il éclaire, la ville reste malgré tout désirable. Même avec ses défauts et ses personnages vraiment affreux, elle est source d’inspiration pour le poète, il peut alors aller « flairant dans tous les coins les hasards de la rime », il parviendra alors à la beauté poétique à « des vers depuis longtemps rêvés ». C’est bien dans Paris, que le poète peut croiser une passante dont la « fugitive beauté » suscite la création d’ »A une passante »

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