Commentaire sur Eliduc de Marie de France
Commentaire de texte : Commentaire sur Eliduc de Marie de France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charline Richards • 4 Décembre 2023 • Commentaire de texte • 729 Mots (3 Pages) • 180 Vues
Commentaire composé du lai Eliduc
Eliduc, un brave chevalier de la petite-Bretagne est marié à une femme noble et loyale, Guildeluec. Chassé de son royaume par le roi qui a cru des rumeurs sur Eliduc, il traverse la mer pour le pays de Logres. Il vient en aide au roi du pays qui est attaqué par un seigneur qui voulait épouser sa fille. Eliduc tombe amoureuse de la princesse, amour réciproque mais impossible parce qu’il a fait une promesse à son épouse de lui rester fidèle. Il trahira malgré tout cette promesse, en promettant à son amie de revenir la chercher, lorsque son roi le rappelle. Une fois être venu en aide à son roi, il retourne au pays de Logres pour aller chercher son amante. Lors de la traversée retour, ils se retrouvent dans une tempête où Guilliadon s’évanouit en apprenant qu’Eliduc est marié. Le chevalier la croyant morte, dépose son corps dans un ermitage abandonné où il vient lui rendre visite tous les jours. Son épouse, se posant des questions décide de le faire suive et découvre le corps de la jeune fille.
En quoi la figure de l’épouse trahie est-elle la vraie héroïne du lai ? En d’autres termes, comment ce personnage féminin résout-il, par elle-même, tous les problèmes du lai ?
Nous verrons donc dans une première partie comment le merveilleux est illustré à travers le personnage de Guildeluec. Dans une seconde partie, nous verrons comment la question de la fidélité est abordée et quel est son rôle.
I – Merveilleux
1. Mise en abîme : Belette/Guildeluec La belette est considérée au Moyen-Âge comme un animal merveilleux qui a le pouvoir, grâce à une fleur, de ressusciter ses petits. V. 1045 à 1053, la compagne de la belette, souffre de la mort de son ami et s’en va chercher une fleur rouge (v. 1047-1048) qui ressuscite la belette. V. 1054 à 1065, Guildeluec, qui a assisté à la scène, récupère la fleur et ressuscite Guilliadon. Tout comme la belette (v. 1043-1044), l’épouse souffre de la mort de l’amante (v. 1027-1031). Ce parallèle entre la belette et Guildeluec met l’épouse dans un rôle de fée, même si ici elle est mortelle.
2. Fleur magique : potion magique qui fait revivre V. 1047-1048, une « flur » vermeille est apporté par la belette. Cette fleur magique permet de ressusciter l’ami de la belette (v. 1053) et l’amie d’Eliduc (v. 1062). Ici la fleur correspond à la potion magique souvent utilisé dans les lais comme dans celui des « Deux Amants ».
II – Amour entre fidélité et infidélité
1. Infidélité de l’époux Une fois revenue à la vie, Guilliadon raconte ce qui lui est arrivé. Les paroles de l’amante montrent l’infidélité d’Eliduc, v. 1073-1078. Ce passage illustre bien l’infidélité et la trahison de l’époux, qui avait fait une promesse à son épouse de lui rester fidèle. Ici les codes du fine amore sont détournés. Le mariage est toujours perçu comme une contrainte mais c’est le mariage d’Eliduc, le personnage masculin qui fait obstacle.
2. Fidélité de l’épouse Guildeluec représente le contraire du personnage féminin du fine amore. Ici, c’est elle qui est trahi et victime de l’infidélité (v. 1023), elle n’est pas mal-mariée et son mari n’est pas jaloux. Tout au long du lai, elle restera fidèle à Eliduc. C’est d’ailleurs sa fidélité qui permet le dénouement du lai. Elle aime tellement son époux qu’elle en vient à aimer son amie (v. 1025-1031). C’est elle qui permet à Guilliadon de se réveiller (v. 1059-1062). Après le réveil de Guilliadon, celle-ci croit qu’Eliduc l’a abandonné dans l’ermitage (v. 1081-1084) mais Guildeluec défend son mari (v. 1089-1092). D’ailleurs, elle souffre tellement de la douleur de son époux (v. 1094-1095) qu’elle décide de devenir sœur, libérant Eliduc pour qu’il puisse aimer et épouser Guilliadon (v. 1099-1102). En se tournant vers Dieu, elle fait preuve de fidélité envers son mari.
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