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Commentaire de l'ennemi de Baudelaire

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Par   •  19 Avril 2024  •  Commentaire de texte  •  1 038 Mots (5 Pages)  •  104 Vues

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IA.

Ce poème se présente en effet comme un constat. Le poète effectue un bilan de sa vie, il regarde sa jeunesse et le temps présent. On constate en effet que les deux premières strophes portent sur le passé et le présent. On trouve les temps du passé « fut », « ont fait », et le présent d’énonciation « il reste », « il faut », « creuse ». Le poète évoque dès les premiers mots du poème « sa jeunesse » qui apparaît révolue car associée à un passé simple, il évoque ensuite sa vie présente. L’emploi d’un présentatif au début du second quatrain « voilà que » signale ce bilan effectué par le poète. On remarque l’emploi de phrases affirmatives qui donnent également l’impression que le poète effectue un constat. Les verbes sont en outre des verbes d’état « fut » ou des tournures impersonnelles « il reste », « il faut »: ce qui donne l’impression que le poète n’a pas de prise sur son existence. Les autres verbes n’ont pas le poète pour sujet des actions : « le tonnerre et la pluie ont fait », « l’eau creuse des trous » : le poète ne fait qu’observer une situation contre laquelle, semble-t-il, il ne peut rien. Faire ce bilan semble être une chose pesante et difficile. Les enjambements nombreux alourdissent les phrases « voilà que … et que …. » faisant ressentir au lecteur le caractère pénible de la démarche du poète.

IB.

Ce constat est marqué par le désespoir et le pessimisme. En effet, pour désigner sa jeunesse le poète emploie une métaphore qui assimile ses jeunes années à un orage. Cette image donne l’impression que ces dernières ont été brèves, intenses et tumultueuses. Une antithèse aux vers 2 et 3 entre de « brillants soleils » et « le tonnerre et la pluie » file la métaphore et indique que la jeunesse du poète a été une alternance de bonheurs et de malheurs. Les rimes croisées employées dans les quatrains soulignent d’ailleurs ce contraste. Les adverbes « ça et là » suggèrent en outre que les moments heureux ont été plus rares que les moments de douleurs. Mais ce qui est le plus important, c’est que le poète file la métaphore de l’orage en soulignant l’effet dévastateur que sa jeunesse a eu sur son existence par l’image d’un « ravage ». Son âme est alors assimilée à un « jardin » détruit. Il évoque alors « les fruits vermeils » qui demeurent « bien peu » nombreux. Nous pouvons nous interroger sur le sens de cette image. Il est certain que la couleur rouge et l’image des «fruits » évoquent la vie qui décline donc pour le poète. Cette image d’un déclin se retrouve tout à fait au 2e quatrain dans la métaphore de l’automne qui succède bien naturellement à l’image estivale du premier quatrain. Cependant, l’auteur précise sa pensée, il s’agit en effet de « l’automne des idées » et nous comprenons donc aisément que le poète parle avant tout d’une déchéance artistique, qui se manifesterait par la perte de son inspiration. Le travail à accomplir pour arrêter ce désastre semble bien difficile à accomplir, les outils évoqués « la pelle et les râteaux » semblent en effet bien dérisoires pour venir à bout « des terres inondées où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux ». Le présent du verbe « creuse » suggère effectivement que le travail de destruction ne cesse de se poursuivre. La comparaison morbide avec « des tombeaux » promet le poète à la mort.

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