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Analyse linéaire de la mort de Manon Lescaut

Commentaire de texte : Analyse linéaire de la mort de Manon Lescaut. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 683 Mots (7 Pages)  •  154 Vues

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La Mort de Manon.

Introduction : Ce roman publié en 1731 met en scène une passion fatale dont l’issue ne peut-être que tragique. Le récit est conduit par Des Grieux, quelques années après la disparition de Manon. Après de sulfureuses aventures dans une société parisienne corrompue, les amants ont échoué en prison. Manon est déportée à la Louisiane avec un convoi de filles de mauvaise vie. Des Grieux suit sa maîtresse. Il la voit bientôt mourir d’épuisement dans le désert où ils ont dû fuir à la suite d’un duel dont elle était la cause.

Problématique = Comment le récit de Des Grieux parvient-il à sublimer la mort de Manon ?

Les mouvements : - Un appel de détresse de Des Grieux. (1er paragraphe)

                        - Un impossible et douloureux récit. (2ème paragraphe)

                        - La mort de Manon : un tableau pathétique.

                        - Le retour au silence de DG.

PREMIER MOUVEMENT : Un appel de détresse de DG.

  • DG est montré comme un amant dévoué, consacré corps et âme à la survie de son amante. Appuyer par le COI « à veiller » qui montre se dévouement et les CCT « la nuit entière » et « à prier » qui montrent qu’il a pris soin d’elle tout le temps, cela indique la durée de l’épreuve.
  • L 2-3 : Il y a un champ lexical de la religion (« à prier » et « mes voeux ») alors qu’il n’en a pas parler de tout le roman. On peut se demander s’il veut se racheter de ses pêchés. S’il est de retour sur la voie de la raison. Il y a une tournure exclamative (« ! », » ! », » ! ») qui traduit la souffrance morale de DG. Dans la religion chrétienne, on rachète ses péchés dans la souffrance. Mais ce n’est pas un chrétien docile car il renonce au jugement de Dieu, Manon ne méritait pas de mourir selon lui, il ne se remet pas en question.

DEUXIEME MOUVEMENT : Un impossible et douloureux récit.

  • DG fait une prière à l’impératif : « pardonnez si j’achève un peu de mots un récit qui me tue ». On voit qu’il lui est très difficile, même après coup, de revenir sur ce tragique évènement.
  • Par ailleurs, les mots de cette première phrase contiennent peu de syllabes (1 ou 2) ce qui peut suggérer les sanglots du personnages, ou tout du moins des difficultés d’élocution liées à sa peine.
  • Le pronom « vous » est intéressant car il brouille la frontière entre le marquis de Renoncour, véritable destinataire du récit, et le lecteur. Cela confirme donc l’hésitation qui peut être perçue par l’utilisation de la deuxième personne du pluriel pour le premier verbe.
  • Des Grieux annonce donc sa volonté de narrer la mort de Manon, mais sans parvenir à le dire directement.
  • Aussi nous verrons que Manon n’est nommée que très tard, et qu’avant cela, sa mort est désignée par des périphrases : « un récit qui me tue », « un malheur qui n’eut jamais d’exemple ». De plus, ces périphrases ont également une valeur d’hyperbole ce qui renforce la tristesse de DG.
  • On peut également noter que les champs lexicaux du récit et de la tragédie sont associés dans le premier paragraphe pour souligner la difficulté pour DG de revenir sur ces évènements : « récit », « raconte », « exprimer », « malheur », « pleurer », « horreur ».
  • Enfin, on voit que DG ne se sent pas capable de tourner la page. Il affirme : « toute ma vie est destinée à pleurer », puis, « je le porte sans cesse dans ma mémoire ». Ici, le présent d’habitude et la négation « sans cesse » insistent sur le fait que DG est constamment rappelé à son deuil.
  • Pourtant, c’est bien ce terrible récit que le narrateur s’apprête à livrer dans le paragraphe suivant.

CCL = Dans ces mots empreints de douleur et de regret, l'auteur fait part de l'ampleur de son chagrin, exprimant la difficulté de mettre en mots un malheur si profondément ressenti. À travers cette confession poignante, il dévoile la singularité et la gravité de son malheur, qui semble surpasser toute mesure.

TROISIEME MOUVEMENT : La mort de Manon : un tableau disgracieux.

  • On remarque d’emblée le changement de temps (« avions passé » = plus que parfait ») qui indique le début du récit au passé. De plus, le pronom « nous » projette le lecteur dans un temps où Manon était encore en vie.
  • La première phrase donne une image paisible grâce à l’adverbe complément circonstanciel de manière « tranquillement ».
  • Cette tranquillité est confirmée par la douceur du propos qui suit : « je croyais ma chère maîtresse endormie ». On remarque que Manon est ici désignée par une périphrase qui insiste sur son importance pour Des Grieux.
  • Cependant, le verbe modalisateur « croyais » montre bien que ce n’est qu’une illusion.  
  • Ce calme est confirmé par l’attitude de Des Grieux : « je n’osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. » Il ne réalise pas encore que sa maîtresse se meurt.
  • Toutefois le retour du récit au passé simple « je m’aperçus » avec l’indication temporelle « dès le point du jour » vient troubler ce court moment d’apaisement dans la vie des deux jeunes amants. En effet, les mains de Manon sont « froides et tremblantes ».
  • Par déni, Des Grieux pense qu’elle souffre simplement du froid : « je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Le « sein » désignant le cœur par métonymie, on voit qu’il semble penser que l’amour peut venir à bout de tous les maux.
  • Ce déni se poursuit quelques lignes plus tard, quand Manon lui confie qu’elle se sent mourir et qu’il pense qu’elle exagère : « je ne pris d’abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l’infortune ».
  • Il pense d’ailleurs encore une fois pouvoir la guérir avec son amour : « je n’y répondis que par les tendres consolations de l’amour. »
  • Le lexique du toucher dans ces quelques lignes : « touchant » ; « main » ; « échauffer » ; « saisir » évoque un dernier contact entre les deux amants.
  • Elle est par ailleurs consciente que sa fin est proche et affirme, dans des paroles rapportées au discours indirect « qu’elle se croyait à sa dernière heure ».
  • Après cet aveu, Des Grieux prend bien vite conscience de la situation. Ce basculement est exprimé par la conjonction de coordination « Mais » qui vient contredire son déni et ses faux espoirs.
  • Si le départ de la vie du corps de Manon est clairement évoqué ici, on peut également noter le passage du discours indirect au discours narrativisé : “je ne lui répondis que par les tendre consolation de l’amour” qui évoque la fin de la communication entre les deux amants.
  • Finalement, sa mort, silencieuse et calme, est désignée par une périphrase : « la fin de ses malheurs ». Cela permet de considérer la fin du personnage comme une libération, et de sublimer ses derniers instants en montrant qu’elle quitte une société qui la marginalise et la violente.

CCL =

QUATRIEME MOUVEMENT : Le retour au silence de DG.

  • Le 4 ème mouvement s’ouvre sur un impératif « N’exigez point de moi » qui rappelle le début du texte, « Pardonnez ».
  • DG exprime l’’impossibilité de poursuivre son récit. Les verbes « décrive » et « rapporte » sont ainsi niés par la négation : « N’exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. ».
  • La mort de Manon entraîne le silence du chevalier qui achève son récit dans une économie de détails.
  • La mort est évoquée en une phrase brève de trois mots (sujet/verbe/complément) : « je la perdis » qui condense la douleur de DG. Le lexique de la tragédie se déploie : « fatale et  déplorable événement ».
  • La mort de Manon est d’autant plus tragique que dans leur fuite, les deux amants semblaient s’être sincèrement retrouvés et amendés : « je reçus d’elle des marques d’amour »
  • Le texte s’achève sur l’évocation de DG en posture de héros maudit.
  • Le vocabulaire religieux qui sature le dernier paragraphe présente le Chevalier comme un damné, un pécheur que « le Ciel » a « puni » à une « vie misérable ».
  • La fin du récit coincide ainsi avec la fin de la vie mondaine du chevalier, qui se retire : « Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse ».

CCL = Le narrateur exprime son incapacité à décrire en détail ses sentiments et les dernières paroles de Manon, soulignant la douleur insupportable de sa perte. Il se souvient seulement des signes d'amour qu'elle lui a donnés avant de mourir. Il admet que, bien qu'il ait survécu à cette tragédie, sa vie est depuis marquée par une misère et une langueur constantes, suggérant que le ciel ne l'a pas jugé suffisamment puni. Il conclut en renonçant volontairement à toute possibilité de bonheur futur.

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