Analyse linéaire "Lettres persanes XXX"
Commentaire de texte : Analyse linéaire "Lettres persanes XXX". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Salome.gzt • 18 Mai 2023 • Commentaire de texte • 631 Mots (3 Pages) • 218 Vues
Lettre persanes 30
Comment Montesquieu utilise le regard naïf mais lucide de Rica pour mettre en lumière les travers de la société parisienne ?
1er mouvement : Observations mutuelles entre un personnage étranger et les parisiens (« A Smyrne »l.1 à « assez vu »l.11)
2e mouvement : Remise en question du persan+Expérience(« Tant d’honneur »l.12 à « au plus juste »l.18)
3e mouvement : Résultat de l’expérience (« J’eus sujet »l.18 à « être Persan ?»v.33)
I-Observations mutuelles
- « Smyrne » cité d’origine grecque située en empire ottoman – exotisme
- « sont » première phrase présent vérité générale – toujours d’actualité ?
- « curisosité » « extravagance » ton satirique
- « sortais » « mettait » imparfait - description
- «regardé » « voir » « voyais » « lorgnettes » champs lexical vu – regards croisés, observation mutuelle parisiens/persan
- « comme si j’avais été envoyé du ciel » comparaison-fascination, naïveté→ethnocentriste européen
- « vieillards, hommes, femmes, enfants »gradation plus sage au plus naïf - foule hétérogène
- « tout le monde » hyperbole – foule considérable + « mille » « cent » determinant numéral
- « si je sortais » « si j’étais » anaphore hypothétique + « aussitôt » averbe – soudaineté /systématique, curiosité excessive
- « cercle » « autour » « arc-en-ciel » « m’entourait » champs lexical du cercle- effet masse autour de rica
- « je souriais » sourire ironique du personnage -moquerie des parisiens
- « presque jamais sortis de leur chambre »hyperbole-impossible d’avoir acquis un savoir par expérience
- «Il faut avouer qu’il a l’air bien persan »discours rapporté – imaginer un ton moqueur + cuistrerie des parisiens : étalent fièrement des connaissances qu’ils ne maîtrisent pas
II-Remise en question+Experience
- « si curieux et si rare »parallélisme lexical avec le premier paragraphe + « très bonne opinion de moi » superlatif-personnage vaniteux/moeurs parisiens contamine le persan
- « je ne me serai jamais imaginé » introspection du personnage qui doute/auteur veut inciter le lecteur à la réflexion ?
- « fit » « fit » « vit » passé simple – contraste avec imparfait 1er mouvement→personnage plus passif mais acteur
- « pour voir » « essai » « connaitre ce que je valais »champs lexical de l’experience
- « les ornements étrangers »périphrase : habit persan – qualifie ses propres vêtements comme tel, adopte le pdv parisiens
III- Résultat de l’experience
- « m’avait » « demeurais » retour à l’imparfait-description du résultat
- « en un instant » « tout à coup » rappelle de la soudaineté-inverse de la première situation : perte brutal d’attention
- «néant affreux »terme péjoratif – vanité du personnage qui se plaignait de l’attention excessive mais qui semble la regretter→situation ironique car commence à désirer le regard des autres+prisonnier de la superficialité parisienne
- « qu’on m’eût regardé, et qu’on m’eût mis » voix passive-personnage ignoré
- « Persan »x3 répétition-insiste sur le fait de la perte ou le gain de l’attention provient uniquement de l’exotisme persan→dénonce une société superficiel et ethnocentrée
- « aussitôt »adverbe-rappelle au 1er mouvement, soudaineté lorsque son identité est révélée+ « autour de moi un bourdonnement » animalisation-personnages vulgaires, satire
- «Comment peut-on être Persan ? » discours rapporté -ton moqueur+profonde absurdité : aborde la question de la nature et l’identité comme une chose que l’on pourrait choisir
CONCLUSION
Montesquieu dresse dans cette lettre 30 des Lettres persanes un portrait satirique d’une société parisienne ethnocentrée.
La naïveté de Rica mais aussi sa lucidité permettent de porter un regard amusé et comique sur les travers de la société parisiennes.
L’addiction de Rica à la superficialité francaise apporte néanmoins une tonalité grave à ce constat.
Selon Montesquieu, le vieux monde a besoin de se ressourcer dans des principes nouveaux. Ces principes seront exposés par lui-même en 1748 dans l’Esprit des lois qui promeut la liberté politique pour une société française encore prisonnières de ses préjugés et de ses contradictions.
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