Alchimie du verbe, Rimbaud
Commentaire de texte : Alchimie du verbe, Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MATHILDE.LEROCH • 26 Mai 2024 • Commentaire de texte • 1 454 Mots (6 Pages) • 89 Vues
Texte 5 « Alchimie du verbe » - RIMBAUD [pic 1]
Introduction :
Rimbaud, très jeune poète, écrit dès 1871 à l’éditeur Paul Demeny que, depuis Racine, le dramaturge du XVIIe siècle, on n’a plus écrit de vers dignes de ce nom. C’est une poétique nouvelle qu’il recherche dont témoigne le poème, « Alchimie du verbe », tiré du recueil Une Saison en enfer, rédigé en 1873, en plein symbolisme. Dans « Une Saison en Enfer », Rimbaud relate ses souffrances, ses désillusions, ses doutes mais aussi ses espoirs.
Cet extrait de « Alchimie du verbe » comporte deux parties, la première est écrite en prose où Rimbaud parle sur ses espoirs du passé, reprend son œuvre et expose sa forme de percevoir le monde et sa littérature. La deuxième partie est une illustration de la première partie, composée de trois quatrains et d’un vers détaché, tous écrites en décasyllabes. C’est un texte narratif et argumentatif qui raconte les expériences poétiques pour atteindre la « voyance » et la nouveauté poétiques par « le dérèglement de tous les sens ».
La problématique du texte est la suivante :
En quoi se texte se présente-t-il à la fois comme un art poétique mais aussi une autocritique du parcours de l’écrivain qui l’a conduit à un isolement négatif ?
Plan :
On peut distinguer pour cela quatre mouvements
- Le premier, à l’imparfait, de la ligne 1 à 10 évoque l’inspiration banale et fabuleuse.
- Le second de la ligne 10 à 13, au passé simple, décrit le poète inventeur.
- Le troisième de la ligne 14à 20, évoque la création poétique et surhumaine.
- Enfin de la ligne 22 à la fin du poème il conclut sur la prise de conscience négative accompagnée de la déchéance du poète.
Nous allons étudier tout d’abord le premier mouvement
- L’inspiration banale et fabuleuse
Ainsi le texte commence par le rappel de ce que furent les débuts du jeune poète.
a) une inspiration presque dérisoire
–Le premier vers s’ouvre sur le complément circonstanciel de temps « depuis longtemps » qui illustre son ennui quotidien et la lassitude du poète.
–Il décrit sa jeunesse avec autodérision d’après les verbes péjoratifs ou hyperboliques tels que « vantais […] posséder » qui démontrent un excès d’orgueil amplifié par le déterminant indéfini « tous » (l.1).
Il qualifie même les célébrités impressionnistes et parnassiennes, dont il s’est pourtant inspiré un temps, de « dérisoires » exprimant un mépris pour ces courants.
– « J’aimais les peintures idiotes » (l.3), déclare-t-il et l’on observe un paradoxe entre j’aimais et idiotes, « opéra vieux, refrains niais, rythmes naïfs » (l.6), ajoute-t-il pour compléter l’énumération de ses goûts étonnants soulignés ici par une personnification, un parallélisme de construction et une accumulation ! L’ensemble renvoie à la culture populaire.
b) Puis le poète évoque ses rêves de l’époque.
–Les verbes de sens fort tels que « je rêvais » ou « je croyais » illustre cette idée du caractère inspiré et imaginateur du poète.
–Ces rêves sont exprimés eux aussi dans une phrase longue et énumérative sans déterminant. On peut y voir encore une forme de désinvolture et d’autodérision.
–Le premier mouvement se termine par « je croyais à tous ces enchantements » (l.11) qui suppose un certain mépris de cette naïveté qui faisait son bonheur et ouvre une transition presque imaginaire.
–Or de « Depuis longtemps » l. 2 à « je croyais à tous les enchantements. » (l.10) tous les verbes sont à l’imparfait ce qui suppose une époque révolue.
- Un poète inventeur : ………………………………………………………………………………………….
Ensuite, Rimbaud explique ses expériences de dérèglements de tous les sens.
–Il commence avec « J’inventai la couleur des voyelles […] ce qui constitue une métaphore et évoque son poème « Voyelles » de 1871. L’introduction du second mouvement se fait au passé simple « J’inventai ».
–Les nombreux verbes d’actions « inventai » « réglais » « flattai »et « réservais » illustre le dynamisme de création.
–Au vers 10, on trouve une synesthésie qui évoque le caractère déjà inventeur du poète à l’époque.
Nous allons étudier, maintenant, troisième mouvement : la création poétique surhumain
- Une création poétique surhumaine :…………………………………………………… ..
a) Une création qui va au-delà des critères spacieux et temporels :
b) Une création comme une expérimentation irréelle :
–Le troisième mouvement comme avec « Ce fut d’abord une étude » (l.14) ; il insiste sur le caractère sérieux de son entreprise avec ce mot presque péjoratif « étude ». Puis il évoque des paradoxes : « J’écrivais des silences […] Je notais l’inexprimable […] en effet cet oxymore insiste sur le côté surhumain et irréalisable de son projet.
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