Le langage trahit-il la pensée ?
Dissertation : Le langage trahit-il la pensée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar diametra • 7 Février 2024 • Dissertation • 564 Mots (3 Pages) • 168 Vues
Le langage trahit-il la pensée ?
Le texte d’Henri Bergson « Essai sur les données immédiates de la conscience III de 1889 » présente l’idée que les mots ont un rapport imparfait avec la pensée. Cela tient au fait, selon lui, que chaque individu a un vécu spécifique, alors que le mot est une étiquette commune à tous. On peut alors se poser la question de savoir si l’idée est indépendante du mot. Cette question permet de penser les rapports qui relient la pensée au langage et de s’interroger sur l’impact de ces mots en ce qu’ils pourraient ou non défigurer nos pensées.
A/ L’idée est-elle indépendante du langage ?
Le langage se conçoit comme un outil utile selon Bergson mais il présente l’inconvénient de se percevoir comme une juxtaposition de points.
1/ Le langage est un impératif pratique.
Nous nous exprimons nécessairement par des mots « utiles dans la vie pratique ». L’objectif premier du langage est de nous permettre de communiquer, de nous comprendre. Ainsi dit Bergson, « le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ». Il faut dit-il, que le langage renvoie à des idées simples, comprises de tous », le langage sert l’action, il nous permet d’agir et de faire agir les autres rapidement et s’avère indispensable notamment dans le domaine de la science.
2/ Le langage une juxtaposition de points.
Cependant le langage se conçoit comme une juxtaposition de détails que l’on pourrait « intercaler indéfiniment » dit Bergson « comme des points …sans jamais combler l’espace parcouru » réellement par notre âme. Ainsi, les sentiments de haine ou d’amour sont infinis et multiples et ne peuvent pas se traduire par les mêmes mots communs à tous.
B/Exprimer ses idées, est-ce les défigurer ?
Le langage trahit le réel, mais l’art peut montrer ce qui ne peut se dire.
1/ Le langage trahit le réel.
Bergson démontre que les mots trahissent nos pensées par deux fois. La première fois « en substituant le commun à l’individuel » et une deuxième fois en « substituant le fixe au mouvant »
Cela signifie que le langage public ne peut pas exprimer totalement des sentiments personnels et que la simple juxtaposition de mots ne peut traduire des sentiments qui interagissent et évoluent perpétuellement. En revanche l’art ajoute cette dimension personnelle et temporelle aux mots qui à eux seuls ne suffisent pas à reproduire ces deux dimensions.
2/ L’art pour montrer ce qui ne peut se dire.
Il apparait que chaque individu voit des choses différentes. Nos états d’âme sont personnels et liés à notre vécu. Pour exprimer cette dimension personnelle, l’art et plus particulièrement le théâtre permet d’ajouter au langage une valeur individuelle et temporelle à l’expression des sentiments que seuls les mots ne peuvent reproduire. Ainsi Othello dans la pièce de Shakespeare montre comment la jalousie agit « comme un poison progressif » par son jeu de scène. Elie Faure dira de Charlie Chaplin que sa recherche est tout son art en ce qu’il a remplacé les mots
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