L’analyse morphologique : méthode et exemples
TD : L’analyse morphologique : méthode et exemples. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jamal Azamat • 28 Février 2024 • TD • 533 Mots (3 Pages) • 117 Vues
L’analyse morphologique : méthode et exemples 1. Segmentation du mot en morphèmes, grâce au test de commutation ; vérification du fait que les éléments ont bien un sens ! 2. Si besoin, étude des allomorphes : étude de leur distribution et des règles de réalisation des morphèmes lorsqu’ils présentent des allomorphes. 3. Étude des différents types de morphèmes, de leurs valeurs et de leur fonction. 4. Étude de leur combinatoire : quel nouveau sens produit l’association de ces morphèmes ? Quelques exemples : Résignation : Le substantif « résignation » est constitué de deux morphèmes, résign- et -ation. L’identification de ré- comme préfixe (comme dans « réitérer », par exemple) n’est pas possible en synchronie : en effet, la résignation ne partage pas de trait sémantique commun avec ce qui constituerait sa base, « signer » (cf. « signature »)1. Il faut donc considérer que sur la base verbale « résigner », morphème lexical libre, est ajouté le suffixe -ation qui permet de former des noms d’action sur des bases verbales (cf. « formation ») : de fait, la résignation est « l’action de se résigner ». Invariabilité : Le mot est composé de morphèmes, segmentés comme suit : in – vari – abil – ité. On identifie une forme allomorphique : « abil » est en effet une variante de « -able », avec ajout d’une voyelle en raison de la présence du suffixe -ité (voir « variable », « capable » etc.) ; si « vari », de « varier », est un morphème lexical libre, les autres morphèmes sont des affixes liés à valeur grammaticale. On n’observe aucun morphème flexionnel. Le radical de ce mot est le verbe « varier », auquel on a ajouté le suffixe -able pour former un adjectif ; sur cet adjectif est ajouté le suffixe -ité, qui permet de former des noms de capacité sur des bases adjectivales (voir « possibilité »). L’ensemble ainsi constitué se voit ajouter le préfixe privatif in-, qui n’en change pas la nature grammaticale. Le terme obtenu par dérivations successives signifie ainsi « le caractère de ce qui n’a pas la capacité de varier ». Imbattable : L’adjectif « imbattables » est constitué de quatre morphèmes. Le -s final est un morphème flexionnel de pluriel, il ne change pas le sens du mot mais apporte des informations sur l’axe syntagmatique. Non fléchi, l’adjectif est constitué du préfixe im-, allomorphe du préfixe privatif in-, du suffixe -able, qui exprime l’idée de capacité et sert à créer des adjectifs, adjoints à la base « batt- » issue du verbe « battre » dont elle est un allomorphe (cf. le participe présent « battant »). L’adjectif « imbattable » désigne « ce qui ne peut pas être battu ». 1 Ici, j’ai pratiqué un test de commutation : puis-je remplacer « re » par autre chose ? > Désigner, par exemple ; mais dans ce cas, « signer » veut dire « faire signe vers », et n’a pas le même sans que dans « résigner » ; donc pas de stabilité sémantique, donc je suis obligée de considérer « résign- » comme un unique morphème, donc pas d’identification comme deux morphèmes distincts.
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