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Peut-on véritablement se connaître soi-même ?

Dissertation : Peut-on véritablement se connaître soi-même ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2024  •  Dissertation  •  4 654 Mots (19 Pages)  •  35 Vues

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Peut-on véritablement se connaître soi-même ?

Intro rédigée

Revues dédiées au bien-être, coaches en développement personnel, rendez-vous chez un psychologue : la demande d’appuis et de conseillers pour mieux vivre, en se comprenant mieux, n'a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Le fait que nous cherchions de plus en plus d’aide extérieure pour nous comprendre induit que la connaissance de soi est un processus complexe et difficile et peut nous questionner sur le fait de savoir si, malgré ces aides, l’on peut véritablement se connaître soi-même.

La connaissance renvoie à la notion de vérité, celui qui connaît, c’est celui qui sait la vérité, le vrai, en opposition au faux. La recherche de connaissance est traditionnellement attachée à la raison, au logos mais nous verrons plus tard que la passion, les sentiments, le pathos font partie de cette recherche de connaissance, notamment sur soi. Elle est théorique et non pratique. C’est de cette connaissance de soi que nous traiterons, soi-même représente le Moi, l’Homme mais aussi et surtout l’individu et comment il se distingue de l’Autre, par ses caractéristiques physiques, son identité, son logos mais aussi son pathos. Dès lors le fait de savoir non pas si l’on peut simplement se connaître soi-même mais si l’on peut véritablement se connaître soi-même implique de savoir si l’on peut se connaître profondément et non pas superficiellement, et d’avoir connaissance de l’ensemble des déterminations qui fondent le Moi. Cela implique donc d’être conscient de soi-même et de ne laisser aucune part à l’inconscient.

La question de savoir si l’on peut véritablement se connaître soi-même revient à s’interroger ainsi : l’Homme peut-il accéder à une connaissance de lui-même de manière totale, immédiate et directe ?

Nous démontrerons d’abord qu’une certaine connaissance de soi est possible à atteindre par l’Homme, à condition d’avoir conscience de soi et de recourir à une médiation extérieure, puis nous mettrons en exergue les forces externes à la conscience qui empêchent une connaissance totale et immédiate de soi-même, et enfin nous montrerons que la tension problématique peut trouver une résolution par l’éclairage des manifestations concrètes de qui l’on est.

I Peut-on avoir un accès direct à la connaissance de soi ?

Connaissance de soi comme Homme en général

Se connaître soi-même, c’est d’abord chercher qui l’on est, comment on se distingue des autres, ce que l’on pense, ce que l’on ressent, à quoi l’on ressemble. On peut alors avoir plusieurs visions de la connaissance de soi : se connaître soi-même, ce peut être en tant qu’Homme, mais aussi en tant qu’individu, à travers son propre regard mais aussi le regard de l’autre. Une connaissance de soi intrinsèque est-elle alors possible ?

La manière la plus simple de se connaître soi-même, c’est d’abord de savoir à quel ensemble, à quel groupe on appartient, quelle est notre condition. Ce qui nous définit, en premier lieu, c’est notre humanité. D’abord par des caractéristiques physiques et biologiques, qui nous distinguent de l’animal puis ensuite entre nous : la couleur des cheveux, des yeux, la taille etc. Mais, ce qui nous définit plus encore en tant qu’Homme, et qui nous différencie de l’animal, c’est notre caractère réflexif et social, qui nous rend responsable et nous oblige.

La sentence grecque reprise par Socrate, “Connais-toi toi-même”, “gnothi seauton” en grec, reprend cette idée : celle-ci se pose en un impératif moral de connaître sa propre condition afin de se comporter en conséquence. En effet, Aristote définit l’Homme comme un animal politique rationnel, ce qui implique que lui incombent des devoirs notamment envers sa cité. Sa mortalité et son éthique lui imposent aussi le respect de certaines lois et morales. En effet, en se définissant comme Homme, l’individu se compare et se distingue de l’animalité, de la bia, la violence animale, de la phonè, la voix animale à laquelle il oppose son logos, son langage rationnel. L’Homme contrôle ses instincts, il est animal politique. Il développe une conscience de soi réfléchie, il est animal rationnel. L'animal, lui, n’a qu’une conscience instinctive de lui-même, et c’est la conscience réfléchie de l’Homme qui peut lui permettre, individuellement, de se connaître, non plus en tant qu’Homme mais en tant qu’individu, car qui de mieux placé que soi-même pour se connaître individuellement ?

La connaissance de soi à condition d’avoir conscience de soi

La connaissance de soi, au sens individuel et non plus particulier, suppose alors d’avoir conscience de soi. En effet, la conscience de soi est la capacité de penser ce que l’on vit et de se penser soi même. Se connaître soi-même consiste alors non seulement à avoir conscience de ce que l’on est, de ce que l’on fait mais aussi des relations de causalité qui sous-tendent nos actions, celles-ci n’étant pas accessibles aux premiers abords mais découvertes par un exigeant travail de recherche : l’introspection.

Descartes, à travers son thème du cogito, incarné par son intuition “Je pense ; je suis”, développe l’aspect nécessaire de la conscience de soi pour se connaître soi-même, qui n’est néanmoins pas un aspect suffisant. Aux fondements de sa méthode, Descartes passe au crible au travers de son doute méthodique toutes les certitudes. il s'aperçoit qu’en mettant en question toutes les assertions, une seule reste vraie : en faisant cela, je pense. La conscience humaine est donc pour Descartes le principe premier, une “certitude immédiate” comme il la nomme dans le deuxième livre de ses Méditations métaphysiques. Or cette conscience de soi, issue d’une intuition et non d’une déduction, permet selon lui la connaissance de soi-même car la conscience humaine est pour lui souveraine sur les idées et les actions de l’Homme. Individuellement, l’Homme est alors conscient intérieurement, de ses pensées et de son esprit et extérieurement de ses actions.

Cette réflexion fonctionne encore pour les manifestations extérieures issues du pathos : en ayant conscience de ses faiblesses, de ses tares, de ses manquements, on se connaît mieux. Lorsque Vincent Van Gogh peint “L’homme à l’oreille bandée” à la fin du XIXe siècle, le peintre prend conscience de sa situation - en réalisant par son oeuvre une introspection - après s’être auto-mutilé, et en conscientisant

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