Est-ce de notre faute si nous ne sommes pas heureux ?
Dissertation : Est-ce de notre faute si nous ne sommes pas heureux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lerine120512 • 1 Mars 2023 • Dissertation • 2 812 Mots (12 Pages) • 607 Vues
DISSERTATION
Sujet : Est ce de notre faute si nous ne sommes pas heureux ?
« Etre heureux » renvoie à une certaine conception du bonheur, c'est à dire un sentiment de bien-être et de satisfaction pleine et entière. Nous sommes donc responsables de notre propre bonheur et nous pouvons parfois fauter, commettre des erreurs dans nos choix de vie que l'on peut considérer comme regrettable dans le futur. Etre heureux peut donc être considéré comme un choix puisqu'on est responsable de notre vie. Nos propres actions déterminent notre existence qui peut être heureuse comme malheureuse. Qui d'autre à part nous même est responsable de notre bonheur ? Néanmoins, l'étymologie du mot bonheur renvoie à la bonne fortune mais aussi à la chance, qui signifie le hasard. Cela traduit donc que l'on a aucune responsabilité et presque aucun pouvoir sur notre vie heureuse. Comment pourrions-nous être responsables du hasard ? En somme, sommes-nous les propres acteurs de notre bonheur ou bien dépend t-il d'autres facteurs ? Dans un premier temps nous verrons que nous ne sommes pas responsables de notre bonheur car il dépend de différentes circonstances, nous verrons ensuite que la perception du bonheur peut nous amener à un état de malheur, puis pour finir nous montrerons que malgré cela, nous restons responsables et maître de nous-même.
Au premier abord, on peut dire que notre bonheur dépend des autres. Le terme dépendre signifie être lié a quelque chose ou à quelqu'un, c'est à dire à sa présence, à ses décisions, comme à une cause nécessaire. Ce lien de dépendance se crée naturellement avec des personnes de notre entourage importantes à nos yeux, avec qui de forts liens existent comme l'amour ou l'amitié par exemple. En effet, les personnes qui dépendent de notre vie ne sont pas des personnes anodines, que l'on croise quelques instants dans la rue. Au contraire, ce sont des personnes véritablement importantes et essentielles à notre vie, sans qui notre existence serait totalement différente sans leur présence. Nous sommes donc soumis aux personnes qui nous entourent puisqu'on dépend d'eux pour être heureux, et par conséquent notre bonheur est tout autant soumis et contrôlé. Il est donc impossible de faire son bonheur sans se soucier des autres car quoique l'on fasse, nos actions ont des répercutions sur la vie d'autres personnes. En effet, si vous êtes par exemple dans une relation amoureuse depuis plusieurs années, puis que vous vous rendez compte qu'après tant d'années vos sentiments ont cessé et vous n'êtes plus épanoui à ses côtés contrairement à votre partenaire pour qui rien n'a changé. Le mieux à faire pour vous serait d'arrêter cette relation pour pouvoir vous sentir libre et heureux mais ce choix aura de fortes conséquences négatives, une profonde souffrance pour votre partenaire qui ne partage pas cette vision. Ces répercutions pourraient donc vous obliger à rester avec cette personne et ne rien dire par peur qu'elle souffre, en dépit de votre bonheur personnel ou bien alors être honnête et en parler puis finir par culpabiliser et avoir des remords en voyant cette personne effondrée par notre faute. Ainsi, nos choix pour vivre heureux ont obligatoirement des impacts sur notre vie et peuvent nous pousser à se restreindre par peur du malheur des autres.
Etre heureux dépend des autres certes, mais cela dépend également des circonstances de la vie et diverses événements qui se produisent. Notre vie heureuse est conditionné et même si nous avons la plus grande volonté d'être heureux, parfois cela ne suffit pas. En effet, le bonheur est un état « précieux » qui n'est en aucun cas acquis puisqu'il peut être présent ou ne pas l'être dans la vie d'autrui en fonction de ces circonstances et des évènements qui se déroulent au cours d'une vie. Ils existent des circonstances positives comme par exemple avoir une relation amoureuse, avoir une bonne santé, être aisé financièrement. C'est en accumulant diverses circonstances favorables au bonheur que notre être va pouvoir atteindre un sentiment de bien-être et de satisfaction. Ainsi, un individu qui, par exemple, a une vie amoureuse comblée, sans souci financier ni de santé connaîtra alors le bonheur. Au contraire, ils existent également des circonstances négatives qui ne laisse aucune ou peu de place au bonheur dans une vie. Si un individu est sans domicile fixe, n'a personne sur qui compter et manque de nourriture, il sera tout naturellement moins heureux qu'une personne qui répond à tous ses besoins et envies. A ceci s'ajoutent les évènements qui peuvent être imprévus, qu'on ne peut contrôler et face auquel nous sommes impuissants tel que la fermeture d'une entreprise, par exemple, qui a des répercutions directes sur la vie des individus n'ayant donc plus d'emploi, qui peuvent par la suite avoir de gros problèmes financiers, donc être inquiet et anxieux, ce qui nuit obligatoirement au bonheur d'un individu. On peut citer un autre exemple, qui peut détruire entièrement le bonheur d'une personne puisque c'est un événement sans aucunes solutions, qu'on ne peut résoudre à part l'accepter, c'est la mort d'un proche. Ainsi, une personne qui connaît une vie heureuse, peut en quelques instants connaître le malheur, causé par un unique événement.
Ainsi, nous ne sommes pas la cause de nos malheurs mais à l'inverse nous sommes plutôt victimes des aléas de la vie et dépendants les uns des autres. Notre bonheur a des impacts sur toutes les autres vies qui peuvent être positifs mais aussi négatifs, ce qui pourrait donc nous pousser inconsciemment à être malheureux pour le bonheur des autres. Toutefois, une certaine conception du bonheur que certains adoptent peut les rendre malheureux car le bonheur peut être considéré comme inaccessible. Sommes nous donc condamnés au malheur jusqu'à la fin de nos jours? La vision du bonheur que l'on adopte peut-elle nous rendre malheureux ?
Nous avons vu précédemment que notre malheur est causé par les autres mais également par diverses faits aléatoires et/ou imprévus de la vie. Or, notre mal-être peut être expliqué par la vision que l'on porte sur ce sentiment de bonheur. On nous impose à tous et à toutes une certaine vision du bonheur comme le dénoncent Eva Illouz et Edgar Cabanas dans leur essai intitulé Happycratie. En effet, une vie idéale et réussie serait une vie pleine de bonheur, cela traduit donc que l'on nous impose d'être heureux. Nous portons ce poids sur nos épaules chaque jour, tel un devoir que l'on doit obligatoirement accomplir afin de réussir notre vie. Connaître le bonheur peut donc être assimilé à un fardeau puisque c'est le but ultime à atteindre pour chaque être. Si dans le cas contraire, nous n'arrivons pas à atteindre cet état de bien-être, nous serons donc encore plus malheureux qu'on ne l'est déjà étant donné que cette notion du bonheur nous pousse et nous force à croire que nous sommes responsables de notre bonheur et par conséquent de notre malheur. Ainsi, un individu qui souffre va penser et se convaincre qu'il en est responsable par incapacité à faire les bons choix, par incapacité à profiter de la vie et saisir les bons moments qui lui sont offerts pour atteindre son but existentiel, le bonheur. De ce fait, l'individu culpabilisera même si l'origine de son malheur ne provient en aucuns cas de lui. De plus, il se sentira abattu, incapable, se dévalorisera et se remettra en question voir même jusqu'à perdre toute confiance en lui en réalisant qu'il a échoué un de ses objectifs le plus importants. Toutes ces déceptions accumulés à la souffrance et au mal-être d'origine vont tout logiquement accentuer et éterniser le malheur de l'individu et lui faire perdre toutes motivations pour faire disparaître son malheur. Ce processus peut donc être assimilé a un cercle vicieux, une boucle sans fin, par laquelle chaque élément participe à entretenir le mécanisme. Cette réflexion traduit alors que notre destin est voué à être malheureux et fatal.
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