La parole peut-elle et doit-elle toujours être au service de la vérité ?

Bien qu’on puisse utiliser la parole lorsqu’on est seul, elle se retrouve généralement entre deux êtres humains, créant un dialogue, un débat, ou autre. Mais en quoi la parole est-elle un service ? Et la vérité est-elle toujours admissible ou bonne à dire ?

Nous nous demanderons donc si la parole peut-elle et doit-elle toujours être au service de la vérité.

Nous verrons aussi l'importance de la parole chez l'être humain, puis les différents types de vérités et enfin nous nous pencherons sur la Nature de l'être humain et sa réaction à la parole et plus précisément à une vérité.

Pour commencer, l'humain est un être sociable. Il y a des millions d'années déjà, il se regroupait en tribu et avait donc besoin de communiquer. La parole remonte donc à une époque lointaine, et s'étoffant avec le temps, elle créa les différents langages que nous connaissons aujourd'hui. Mais elle a aussi permis de créer nos sociétés et les humains que nous sommes aujourd'hui. Dès l'époque de la Grèce Antique, la parole devient quelque chose de primordial avec la création de l'Agora, place publique pour s'exprimer. Isocrate le souligne dans « Discours sur la permutation » avec la phrase : « enfin, presque toutes les merveilles enfantées par le génie de l’homme, c’est la parole qui les a préparé. »

Cette citation met en lumière l'importance de la parole dans la culture de l'homme. Non seulement elle permet de s'organiser, de créer des lois, de convaincre, mais elle permet aussi de transmettre des connaissances et à mener à de nouveau progrès, à faire évoluer un être humain aussi bien individuellement qu'en groupe. Et pour citer de nouveau Isocrate dans « Discours sur la permutation » : « les arguments qui nous servent pour agir sur l’esprit des autres hommes, nous les employons également pour délibérer avec nous-mêmes ».

Ensuite, la question « Qu'est-ce que la vérité ? » est un thème souvent abordé en philosophie, notamment par Socrate. De ces questionnements ressortent deux types de vérités : la vérité subjective et la vérité absolue. La première se base sur un ou des points de vue personnels et la seconde est une vérité totale et objective. Cependant, la vérité absolue est vue comme un utopisme en philosophie. Le point de vue et les valeurs de chacun influent sur sa pensée, ce qui rend la vérité subjective.

Dans le texte qui nous est donné, « Antigone », les deux personnages disent leurs vérités. Antigone ne se cache pas de Créon et avoue ouvertement avoir brisé l'interdit d'honorer son frère en toute connaissance de cause. Elle sait donc qu'elle risque ici la mort mais elle préfère tout de même dire la vérité contrairement aux Gardes et Cadméens qui gardent le silence et ne font rien sous peur de représailles du Tyran : « Ils pensent comme moi mais ils tiennent leur langue. ».

Antigone se défend tout de même, en remettant en cause l'ordre de Créon, basé sur ses valeurs et sa vérité. Il pense qu’un ennemi, même mort reste un ennemi : « L’ennemi même mort n’est jamais un ami » et lui refuse donc l'honneur de se faire enterrer. Antigone, elle, pense que son frère mérite cet honneur. Créon refuse qu’Antigone

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