Protagoras, Platon : Est-ce que de telles « denrées » (sciences) sont des marchandises comme les autres ?
Commentaire de texte : Protagoras, Platon : Est-ce que de telles « denrées » (sciences) sont des marchandises comme les autres ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lou Bachelart • 20 Mars 2023 • Commentaire de texte • 605 Mots (3 Pages) • 260 Vues
L’homme est constitué d’un corps et d’une âme, Platon insiste ici sur la métaphore : les sciences sont la nourriture de l’âme. L’ingestion de cette culture scientifique se fait par assimilation immédiate et irréversible, il est donc non négligeable de s’assurer de leur qualité. Est-ce que de telles « denrées » sont des marchandises comme les autres ?
Nous y répondrons successivement, par l’analyse sur l’opposition entre Sophiste et
Philosophe.
Le Sophiste, contrairement au Philosophe, vend un prétendu savoir que le Philosophe cherche à démontrer grâce à un raisonnement scientifique détaillé pour en dégager la vérité. Ainsi, le Philosophe paraît moins attrayant que le Sophiste, car la recherche effectuée est plus difficile à assimiler alors que le Sophiste, lui, maîtrise l’art de bien parler : il va séduire par un discours bien structuré, et à l’aide d’une bonne maîtrise de la rhétorique, son « public », il procède en une sorte d’échange commercial. C’est un expert en publicité, il sait donc parfaitement mettre en avant sa marchandise.
Le problème demeure dans la qualité de cette marchandise, il faut l’estimer, non pas économiquement parlant, mais, relatif à sa valeur intellectuelle. Comment y procéder si nous-mêmes ne savons pas ce qu’est une science dite bonne ? La seule personne pouvant, sans risquer quoique ce soit, estimer, et fréquenter le Sophiste est le Philosophe : en effet, il détient les moyens pour déterminer le bon du mauvais. Cela peut paraître paradoxal, dans le sens où le Philosophe n’a pas besoin d’un Sophiste. Il s’agit, à mon avis, pour lui, d’assurer un rôle social de prévention en optant pour un regard critique sur les « fausses sciences » du Sophiste. Leur rôles (aux Sophistes), dans les dialogues platoniciens, étaient de repousser et refléter ce que n’est pas la philosophie.
On en vient à se demander si le Sophiste n’est qu’une figure historique sans descendance ? En d’autres termes, l’intérêt de l’extrait est-il dépassé ou garde-t-il son actualité ?
Le discours de la séduction énoncé par le Sophiste utilise des faits plus faciles à intégrer, ce qui implique à mon goût, une « condamnation morale » de l’individu : on lui explique vulgairement des faits, des comparaisons, et beaucoup d’approximations, ce qui décale au bout du compte, la notion qu’a voulu enseigner le Sophiste, l’individu croit avoir assimilé une nouvelle notion, alors qu’elle ne correspond pas exactement à la vérité (donc la réalité).
Parallèlement, le discours de la vérité, prononcé par le Philosophe, lui, est beaucoup plus subtile (difficulté des recherches) dans ses argumentations suivis et utilise un vocabulaire spécialisé ce qui donne, aux « vraies sciences », en général, tout du moins en apparence, leurs côtés rébarbatives au public. C’est de là, que l’on explique cette tentation du public de se laisser attirer par des discours plus faciles mais dans lesquels la vérité risque de faire défaut. Nous pouvons aussi, je pense, illustrer le discours du Sophiste en parlant des propos démagogues des politiciens : promettant tout – parallèle à l’explication d’un fait par un Sophiste-, mais ne faisant rien…- on y voit la marge d’erreur, l’approximation causée par leur enseignement simple des sciences –
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