Être libre est-ce vivre sans contrainte ?

Introduction

“Si nous devons nous battre, nous nous battrons. SI nous devons fuir, nous fuirons. Si nous devons mourir, nous mourrons… Mais nous resterons libres.” Disait Javier Escuella, un cow-boy hors-la-loi, personnage du jeu vidéo Red Dead Redemption II. Le point de vue qu’il défend ici est que la liberté est sacrée et qu’aucune contrainte ne devrait l’entraver. Ces hors-la-lois partageaient tous cette idée : les contraintes comme les lois étaient incompatibles avec leur liberté, ce qui les poussait à fuir ou à combattre le gouvernement. Pourtant, de nos jours et selon les pays, certaines personnes arrivent à se sentir libres malgré les contraintes qui les entourent. Doit-on alors affirmer que la liberté est une vie sans contrainte, ou faut-il dire que le principe de liberté est basé lui-même sur les contraintes que l’on rencontre et qu’il est ainsi impossible de les dissocier ? Est-il possible d’être libre tout en étant contraint, ou la liberté n’est-elle caractérisée que par le fait d’agir sans contraintes ? Nous verrons dans un premier temps que le fait d’être libre est généralement associé à une vie sans contrainte, puis dans un second temps que les contraintes que l’on rencontre sont inévitables. Finalement, nous soutiendrons que la liberté se cache dans le choix de nos contraintes.

I/ Oui, être libre c’est vivre sans contrainte

1. le libre-arbitre total

On peut dire qu’être libre, c’est vivre sans contrainte. Par “libre”, on entend ici le fait de n’être soumis à aucune contrainte pouvant entraver nos désirs. Si on se base sur cette définition de la liberté, on peut alors dire que l’absence de contrainte laisse une place totale à notre libre-arbitre. Ne pas avoir de contrainte, c’est avoir une liberté totale d’action dont la seule limite pourrait être nos désirs et non des contraintes extérieures. Par libre-arbitre, on entend ici l’entière liberté de faire ou de ne pas faire, de choisir ou de ne pas choisir selon notre propre volonté. On peut alors considérer qu’un homme vivant sans contrainte est plus libre qu’un homme vivant sous des contraintes car celui-ci aura moins de liberté dans les actions qu’il voudra entreprendre. La notion de libre-arbitre est d’abord établie par le philosophe Augustin d’Hippone, puis est reprise plus tard par Descartes qui déclare que notre liberté émane de notre volonté. La notion de “libre arbitre” peut être illustrée par tous les choix que nous aurons à faire au cours de notre vie. Une personne pouvant faire des choix dictés par sa seule volonté est une personne libre de toute contrainte. On peut donc dire qu’une vie de liberté est une vie caractérisée par notre libre arbitre.

1. Rousseau : les contraintes entravent la liberté

Enfin, nous pouvons dire que les contraintes que l’on rencontre entravent notre liberté, ce qui confirme que la liberté est une vie sans contrainte. C’est ce que le philosophe Jean-Jacques Rousseau soutient en publiant “Du Contrat Social”. Selon lui, l'état de nature était une sorte de paradis terrestre où tout le monde avait ce dont il avait besoin pour satisfaire ses besoins primaires, c’était une époque paisible et sauvage mais de liberté pour les hommes. La liberté a été mise à mal lorsque les possessions privées sont apparues car cela a créé des inégalités. De là est né le besoin de s’associer à une communauté, à un état et de là, les règles de vie en société sont apparues pour structurer ces communautés. Il y a un renoncement à la liberté naturelle au profit de la vie en société. Il y alors un besoin d’intégrer une autorité tout en garantissant aux individus leurs droits essentiels : c’est le contrat social. Le besoin de la création de ce contrat démontre bien que selon Rousseau, les contraintes nécessaires à une vie en société entravent notre liberté naturelle. La liberté naturelle est la liberté que tous les hommes possédaient avant la création des sociétés, quand chaque homme pouvait agir comme bon lui semblait et atteindre tout ce qu’il pouvait atteindre, sans se soucier des contraintes sociétales qui n’existaient pas encore. Nous pouvons illustrer cette pensée par des exemples de lois liberticides comme les lois empêchant d’accéder à certains territoires, là où l’homme doté de sa totale liberté naturelle pouvait se rendre où il voulait. Cet exemple montre bien que notre liberté d’agir est limitée par des contraintes, nécessaires au bon fonctionnement de notre société.

II/ Mais les contraintes sont inévitables

1. la vie en société (les lois…)

Cependant, certaines contraintes que l'on rencontre restent inévitables pour chaque personne. Une contrainte est un élément qui empêche ou limite une action et donc restreint la liberté. Elle peut être créée par la violence, par des limites dictées à partir de la morale et de l’éthique, mais aussi par les lois qui encadrent le fonctionnement de notre société. Nous pouvons dire que les contraintes établies par les lois sont inévitables, car nous vivons tous en société, et qu’il existe des sanctions qui peuvent s’appliquer dans les cas où elles ne sont pas respectées. Autrement dit, nous sommes tous à un moment ou à un autre confrontés aux limites posées par la législation de notre Etat. Par définition, une loi est une règle obligatoire qui émane d’une autorité souveraine et qui s’impose à tous les individus d’une société. De ce fait, la vie en société et son fonctionnement ne sont possibles que si les lois établies sont respectées. Nous pouvons utiliser l’exemple de la loi française de Jules Ferry qui stipule que l’instruction est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Cet exemple montre bien qu’il existe des lois impossibles à éviter, et dont l’utilisation sert au bon fonctionnement de la société au détriment de nos libertés personnelles. Si le désir d’un enfant est de faire autre chose, il ne pourra pas y répondre et devra se plier à la loi.

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