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Les enjeux de la désobéissance

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Par   •  3 Décembre 2023  •  Dissertation  •  2 187 Mots (9 Pages)  •  177 Vues

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Les enjeux de la désobéissance

“le problème, ce n’est pas la désobéissance, le problème, c’est l’obéissance.”

Durant des décennies, les hommes ont été jugés pour avoir désobéit. Dès le XXe siècle, un renversement s’est fait : on les condamne désormais pour avoir obéit. L’exemple le plus retentissant du XXe siècle serait celui d’Adolf Eichmann. Jugé et condamné à mort pour crime contre l’humanité, il a été celui qui a planifié la déportation de millions de juifs vers des camps d’extermination. Pourtant, durant tout son procès, il affirme avoir seulement obéit aux ordres sans se soucier de la répercussion de ses actes au lieu d’assumer les atrocités commises. Il a essayé de justifier ses actions immorales en disant qu’elles ont été commanditées par une autorité supérieure. En effet, il préfère déplacer la responsabilité vers ses supérieurs en prétendant être ignorant de la finalité de son devoir. Comme le dit Frédéric Gros : “ La déresponsabilité, c’est plutôt : agir, exécuter ,accomplir.” On pourrait se demander, en conséquent, quelle est la valeur de l’obéissance ? N’aurait-il pas dû se révolter, transgresser les règles, pour sauver des vies ? Rien n’est bien sur noir ou blanc, mais alors, quelles sont les conditions dans laquelle la désobéissance pourrait être considérée comme la solution et l’obéissance comme un problème ? Ne faut-il pas dire que l’obéissance est parfois nécessaire, entre autres dans un but éducatif ou dans le contrat social ? Pour y répondre, nous allons aborder différentes formes d’obéissances néfastes telle que l’obéissance aveugle, le conformisme et la surobéissance ainsi que les cas de figure où l’obéissance est nécessaire.

L’être humain est rempli de contradictions : d’un côté, il prône sa liberté et souhaite faire ses propres choix et de l’autre, il veut se libérer de toute responsabilité tout en évitant de prendre des décisions. Depuis notre enfance, nous avons appris à obéir aux ordres sans forcément les remettre en question. Nous avons été conditionnés à accomplir des actions dictées par nos parents, nos enseignants et plus tard nos employeurs. Se soumettre à toutes ces formes d’autorité nous ont habitué à ne pas réfléchir, laisser quelqu’un d’autre prendre les décisions. Ainsi nous n’avions jamais à prendre la responsabilité de nos actes ou à réfléchir à leurs natures. Obéir sans se soucier des finalités de ses actes, c’est ce qu’on appelle l’obéissance aveugle. C’est un sentiment agréable. J’écoute ce qu’on me dit, je le fais sans réfléchir, sans prendre d’initiative. Je suis un « bras mécanique » (p.49), j’agis mais ce n’est pas véritablement moi. Il y a une séparation, c’est la volonté de quelqu'un d’autre. Le soumis a tendance à exagérer la gravité des conséquences de la désobéissance et ainsi justifie son action. Un employé exécutera, par exemple, les ordres immoraux de son supérieur par peur de perdre son travail et des complications de devoir en trouver un autre. Nous nous soumettons à l’autorité pour plaire, parce que les conséquences sont insoutenables et surtout parce que c’est une solution de confort. Quel soulagement que pour une fois de se défaire de toute responsabilité. Cette obéissance aveugle semble donc être bien pratique dans un sens, mais elle peut être dangereuse car elle pousse les hommes à agir sans réfléchir et commettre des actes sans se rendre comptes de leurs conséquences.

Une autre forme d’obéissance néfaste serait le conformisme. Lorsque nous suivons le mouvement comme un mouton suit son troupeau nous devenons victime de cette manière d’obéir. Il en existe trois formes différentes ; le conformisme spectaculaire qui est provoqué consciemment et que l’on peut identifier à un événement spécifique, le conformisme de tradition lorsque nous respectons les coutumes car c’est ce qui est socialement respectable et par le simple fait qu’elles existent depuis longtemps. Puis finalement le conformisme spontané qui consiste à suivre les autres pour faire comme tout le monde, pour ne pas se sentir différent. Ce dernier va particulièrement nous intéressés car nous le faisons sans nous en rendre compte tous les jours de nombreuses fois. Prenons l’exemple de la mode, chaque jour devant le miroir nous choisissons une tenue adaptée à de nombreux facteurs comme la météo, nos plans pour la journée, mais surtout adaptée aux tendances du moment. Suivre la mode nous permet d’être comme les autres, ne pas se faire remarquer, entrer dans une uniformité. Ainsi, cela nous met tous au même niveau, nous donne un sentiment d’égalité ce qui est agréable et rassurant. En étant tous les mêmes nous évitons aussi tout jugement ou condamnation sociale. Cette forme d’obéissance est tout à fait banale, mais elle aussi peut manipuler l’avis des gens, ainsi effacer toutes différences et instaurer une uniformité dans la société. Certes pour défier le conformisme il faut pouvoir faire face au jugement et à la condamnation sociale ce qui n’est pas évident.

Un trait de l’obéissance moins connu, souvent ignorer, Est-ce que nomme Frédéric Gros la surobéissance. La soumission a ses raisons : obéir nous délègue de toute responsabilité, garantis une forme de calme. Toutes injustices sont ainsi justifiées par le pouvoir et ce n’est jamais vraiment notre faute. C’est agréable, surtout quand désobéir devient trop coûteux pour nous, voir même risqué. L'obéissance rassemble et l'inverse isole. On suit donc des ordres aussi par confort et plaisir. Chacun en rajoute toujours dans son obéissance et c’est ce “plus” qui fait tenir le pouvoir politique. Comme le dit alors l’auteur : « arrêtez simplement, vous, de faire exister et tenir le pouvoir par ces gages que vous lui donnez, par ce crédit que vous lui accordez sans cesse”. (p.60). L’autorité représentée par le chef reste en place parce que nous l’adorons, notre obéissance se transforme en adoration. Au lieu de se rebeller, il faut commencer par arrêter de faire plus que ce qu’il nous demande : c’est l’obéissance à minima. Faire uniquement ce qu’il nous demande, de manière rétive, est la première manière de désobéir, sans réellement le faire afin d’en éviter les conséquences parfois insoutenables. Pour Socrate, lors de son procès dans l’Apologie, il faut obéir aux lois, tout en souhaitant qu’elles changent, car elles sont l’ordre et que l’ordre est nécessaire pour le changement. Il faut obéir pour pouvoir désobéir.

Néanmoins, après avoir laissé supposer que l’obéissance serait

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