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Exposé sur un extrait de la vie de Louis 6 le gros de Suger

TD : Exposé sur un extrait de la vie de Louis 6 le gros de Suger. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2024  •  TD  •  2 836 Mots (12 Pages)  •  15 Vues

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Tout comme la Bretagne, il est aujourd’hui très répandu que la Normandie était si autonome que presque indépendante. Or, on sait que c’est bien plus complexe que ça et qu’il n’a jamais tellement été question « d’état normand » ni breton. Cependant, cette région du royaume franc est tout de même importante voire primordiale dans l’histoire de France et d’Angleterre. En effet, elle fut à l’origine de nombre de conflits, qu’il s’agissent d’invasions diverses ou de crises de successions.

Ce texte est un extrait de La vie de Louis 6 le gros rédigé par Suger en 1143. C’est une chronique ayant pour but de relater des faits historiques tout en racontant la vie du roi. L'auteur non seulement relate les hauts faits de Louis VI, les sacs de châteaux, les nombreuses batailles, mais aussi se montre tout particulièrement gourmand d'anecdotes pittoresques. Suger est un moine, chroniqueur français et un homme d’action très érudit, né en 1081 et mort en 1151. Ami de Louis VI, son influence politique est grande auprès du pouvoir royal : il devient le conseiller privilégié du roi des francs et assure la régence du royaume de 1147 à 1149, pendant l’absence de Louis VII, parti en croisade. Elu abbé de Saint-Denis en 1122, il réforme l’abbaye dès 1127 sur les recommandations de Bernard de Clairvaux, la restructure et initie les travaux qui feront de la basilique Saint-Denis une des plus belles églises de France dans le nouveau style ogival. On lui doit la Vie du roi Louis VI, document irremplaçable sur la personnalité et le règne de ce roi dont il fut l’ami proche. Quelques pages de la Vie de Louis VII écrites avant sa mort nous sont également parvenues, et il nous reste quelques fragments de ses correspondances politiques. La Vie de Suger a été écrite peu après sa mort par son collaborateur intime, le moine Guillaume.

Le texte se déroule en 1097, alors que le roi Guillaume II le roux, fils de guillaume le conquérant tente de récupérer le Vexin dit français. Louis, fils du roi Philippe Ier, du haut de ses 16 ans défend cette terre dont il est le comte. Dans ce texte, Suger vante les mérites de Louis 6 le Gros qui si jeune est déjà si grand. Cependant il parle des attaques contre le royaume de Francie occidentale et ainsi entre en scène Guillaume 2 le Roux roi d’Angleterre qui veut récupérer le Vexin ainsi que le duché de Normandie aux limites du royaumes de louis 6. Mais on remarque une différence entre les deux rois. En effet, ils luttent tous les deux avec une forte intensité mais pas de la même manière. Louis est aimé, il est héroïque, accomplit des prouesses et fait preuve d’audace tandis que Guillaume, lui, soudoie ses soldats et utilise l’argent abondant de son royaume. Ensuite Suger appuie son propos en parlant des prisonniers de guerre. Les nobles sont enlevés pour demander des rançons. Les prisonniers anglais, eux, profitent de leur liberté rapidement car le roi anglais possède beaucoup d’argent, tandis que les prisonniers français, eux, restent souvent longtemps emprisonnés car le roi Philippe Ier ne peut payer les rançons. Alors, certains prêtent serment au roi d’Angleterre et deviennent ainsi leur vassaux. Enfin Suger pose la question de l’envie, Guillaume le Roux est-il envieux du royaume de Philippe ? Louis étant le seul héritier et n’ayant pas encore d’enfants ce serait une bonne manière pour guillaume de récupérer la couronne en mettant à genoux Louis, puis son père Philippe. Cependant Suger arrive à la conclusion qu’aucun des deux rois ne cèdent et qu’il n’y a aucune soumission possible. Les anglais, insatisfaits, rentrent en Angleterre ou leur roi va s’adonner à ses propres plaisirs et mourir accidentellement lors d’une partie de chasse.

Ainsi, on peut se demander Comment Suger peint-il une situation tendue aux frontières de la Francie Occidentale et de l’Angleterre au travers des portraits de Guillaume Le Roux et du futur Louis VI le gros ?

I) Frontières symboliques entre les deux royaumes.

a) Question de la Normandie

La « Normandie » nait véritablement en 911 quand, complètement dépassé par les nombreux raids vikings, le roi francs Charles III dit le simple négocie avec Rollon, l’un des chefs scandinaves. Alors, en automne 911, ils vont signer un traité en latin, le traité de Saint- Clair-sur-Epte dans l’actuel Val d’Oise, qui fait d’une pierre deux coups. En effet, ce traité stipule la création du duché de Normandie, s’entendant de l’Epte a la mer, et la nomination de Rollon comme premier duc de Normandie. Celui-ci accepte en échange de se faire baptiser dans la cathédrale de Rouen, de prêter hommage au roi des francs et de servir comme marche contre les autres vikings, afin d’assurer la protection du royaume. Cependant, la Normandie reste une terre franque et non pas un pays à part entière, seulement, comme beaucoup d’autres terres, elle n’est pas directement sous le pouvoir du roi.

A la mort de Robert 1er, duc de Normandie, en 1035, son fils, guillaume de Normandie devient le Septième duc de Normandie a seulement 8 ans. Cependant, Guillaume conquiert facilement l’Angleterre et se fait sacrer roi d’Angleterre le 25 décembre 1066, devenant guillaume le conquérant, tout en restant duc de Normandie. Ainsi, la Normandie peut être considérée comme anglaise, puisqu’ayant comme duc le roi d’Angleterre. Lorsque Guillaume le conquérant partage son royaume entre ses fils il donne à Guillaume le Roux l’Angleterre et à son autre fils Robert Courteheuse la Normandie. Les deux frères ne s’entendent pas Guillaume voulant réunifier le royaume de son père, il entreprend une campagne contre son frère en Normandie. Les deux arrivent a un terrain d’entente en 1091 lors du traité de Caen mais celui-ci sera vite rompu (1092) lorsque Robert accusera Guillaume de ne pas avoir respecté les termes du contrat (il ne lui aurait pas donné les terres voulues en Angleterre). En 1096, Robert de courteheuse part en croisade et Guillaume prend alors la direction du duché de Normandie en attendant le retour de son frère en 1099. Guillaume passe alors le plus clair de son temps en Normandie mais ne prend pas le titre de Duc et ne rend pas hommage au roi de France. Pendant ce temps-là il va donc s’atteler à consolider le duché de Normandie. Il souhaite protéger les frontières normandes en prenant le contrôle le Maine et le Vexin français. Le Vexin français fait partie du domaine capétien mais le dauphin louise futur Louis VI le gros, le fils du roi francs Philippe Ier, en est le comte.

 b) Question du Vexin et la marche de Normandie

 En 911, lorsque Rollon devient le premier duc de Normandie sous le règne de Charles III, le Vexin, cette petite zone tampon l’est de la Normandie, est scindée en deux, l’ouest appartenant au nouveau duché et l’est au royaume francs. En 1031, après que le père de guillaume le conquérant, Robert Ier duc de Normandie, ait aidé le tout nouveau roi des francs Henri Ier lors d’une révolte, celui-ci lui offre pour le prix de son appui le Vexin est, donc français, ce qui fait que le Vexin est à nouveau réunifié sous le drapeau normand. Mais alors que son fils guillaume devient duc, le Vexin français est à nouveau perdu.

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