Reportage sur la formation du Tiers-monde
Compte rendu : Reportage sur la formation du Tiers-monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar colaiou • 16 Décembre 2023 • Compte rendu • 643 Mots (3 Pages) • 123 Vues
« Nous, le Tiers monde »
Devant l’ONU, Julius Nyerere, Président de la Tanzanie, a défendu l’unité des pays du Tiers monde. Mais qui sont ces Etats qui demandent à exister sur la scène internationale ?
Comme un air de Révolution française… « Nous, le Tiers monde » : en employant devant l’Organisation des Nations Unies (ONU) en cette année 1979, avec force, cette expression apparue dans les années cinquante, le Président de la Tanzanie, Julius Nyerere parle au nom de ces petits pays qui cherchent à se faire une place, à se faire entendre sur la scène internationale.
« Nous, le Tiers monde ». Mais qui se cache derrière ce « Nous ? », lointain descendant du Tiers Etat, ces non-privilégiés privés de participation à la vie politique. Le Tiers monde regroupe des pays de l’hémisphère Sud, principalement en Asie, Afrique et Amérique du Sud. Souvent, des pays décolonisés et pauvres qui veulent « parler d’une seule voix » dans le domaine économique, comme l’affirme Julius Nyerere. Si les pays du Tiers monde sont indépendants, qu’ils se gouvernent seuls, sans domination d’un autre Etat, ils font face à « un mur massif de puissance, la puissance des Nations riches et des sociétés transnationales », toujours selon le Président de la Tanzanie. Il se pose donc en héritier des plus grands leaders indépendantistes, comme Nehru (Inde), Gandhi (Inde), Nasser (Egypte) ou encore Tito (Yougoslavie). Il se veut la voix de ceux qui ont défendu à Bandung, en 1955, la liberté. « Nous sommes de grands pays du monde et nous voulons vivre libres sans recevoir d’ordres de personne. (…) Nous élevons notre voix contre le colonialisme », disait Nehru. Le Tiers monde veut être reconnu comme l’égal des autres Nations. C’est un mouvement nationaliste fort d’indépendance qui s’est poursuivi en 1961, lors de la conférence de Belgrade, avec la naissance des pays non-alignés. Ces pays membres du Tiers monde ont décidé de ne pas entrer dans le Bloc de l’Est ni dans le Bloc de l’Ouest. Une décision qui vise « la paix et à promouvoir une coopération pacifique entre nations indépendantes et égales ».
L’égalité. Voilà une revendication forte sur la scène internationale. Parce que ces pays du Tiers monde se sont rendus compte que leurs efforts individuels à développer leurs économies nationales étaient compliqués face au fameux mur des puissants. Ils ont donc décidé de se rassembler pour négocier avec les Etats industrialisés régissant les finances et échanges mondiaux. Le système actuel favorise les pays développés, qui tiennent les finances et régissent les échanges mondiaux. Ce système économique sert l’intérêt des puissants, au détriment des plus pauvres. Les pays du Tiers monde revendiquent aujourd’hui un changement des règles, de ce système qui « enrichit les puissants et appauvrit les faibles », pour Julius Nyerere. Aussi, lors de la Conférence d’Alger en 1973, qui regroupait toujours plus d’Etats, les non-alignés ont fait de cette question du développement économique une priorité, devant même la reconnaissance. Ils réclamaient alors la fin de la domination économique des pays riches sur les pays pauvres avec une organisation plus juste de l’économie mondiale.
...