L'élaboration de l'Etat moderne
Commentaire de texte : L'élaboration de l'Etat moderne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Paolo De veyrac • 16 Avril 2023 • Commentaire de texte • 3 542 Mots (15 Pages) • 246 Vues
Expose TD SCIENCE PO
Introduction :
Dans sa Sociologie des religions, Max Weber caractérise “Le recours à la violence nue des moyens de coercition vers l'extérieur, mais aussi vers l'intérieur, au principe même de tout groupement politique. Plus même, c'est ce qui en fait réellement, selon notre terminologie, un groupement politique”. Par cette phrase, le sociologue allemand caractérise déjà une des caractéristiques principales des Etats modernes.
- Le mot État est issu du lation, du latin « stare », se tenir, et de « status », attitude, manière d’être, qui a donné « état » au sens de condition sociale (« tiers état »), puis « Etat » au sens de structure de gouvernement et nation. Aujourd’hui, la langue française distingue bien l’état (sans majuscule) qui signifie, le stade, l’époque, le moment, la condition, et l’institution de l’Etat. Il existe par ailleurs une multitude de définition de l’Etat, selon que son étude soit juridique, philosophique ou encore économique. Nous allons ici essayer d’approcher la notion sociologique de l’Etat.
- Le concept d’Etat n’a pas toujours existé. Les hommes ont en effet organisé leur société en systèmes politiques, mais sans jamais regrouper les éléments caractéristiques de l’Etat. Il s’agit par exemple de l’époque médiévale, durant laquelle les territoires étaient régis par un système de féodalité.
- C’est pour cela qu’on distingue l'État moderne, dont la conception n’apparaît qu’ à partir du 16ème siècle avec la publication du Prince par Machiavel en 1532. Dans cet ouvrage, l’auteur analyse des éléments qui permettront aux princes de conserver leur pouvoir. Ces éléments sont les bases des Etats modernes, qui caractérisent donc les grandes puissances Européennes émergant à partir du 16ème siècles.
- Plus tard, des théories sociologiques justifient le concept d’Etat moderne. Ce sont les théories contractualistes, qui montrent que l’Etat doit être limité soit par la loi et par la permanence de la souveraineté du peuple. D’autres explications, économiques ou même religieuses, apportent elles aussi des éléments constitutifs des Etats modernes. On constate alors que l’Etat moderne est le résultat d’un long processus résultant de l’évolution des multiples aspects des relations sociales entre les individus. Selon Jean Philippe Genêt, l’Etat moderne désigne « un État dont la base matérielle repose sur une fiscalité publique acceptée par la société publique (et ceux dans une dimension sociale supérieure à celle de la cité) et dont tous les sujets sont concernés »( dans La Genèse de l’Etat moderne, paru en 1997 aux éditions Liber). Mais alors, comment sommes-nous passés de sociétés organisées sur des modèles féodaux à des États modernes caractérisés par la fiscalité et la coercition ? Quelles sont les mécaniques qui ont fait évoluer l’Etat?
- Il convient de se demander quels sont les facteurs historiques menant à l’émergence de l’Etat moderne ?
- Pour répondre à cette problématique nous verrons dans un premier temps
- L'affirmation d'un pouvoir central monopolisant les pouvoir, puis nous étudierons le développement de ce pouvoir en un Etat moderne
- Le rôle du pouvoir coercitif au sein de la société
- Vision historique
- Dans un premier temps, luttes féroces entre les seigneurs locaux afin de régner sur un plus grand territoire et de par ce fait, un plus grand pouvoir coercitif.
- Norbert Elias montre que “ la domination d’une maison régnant sur un territoire « disparaît si elle ne réussit pas à surclasser militairement, grâce aux revenus de ses domaines et au nombre de ses vassaux et feudataires, toutes les autres familles de guerriers installées sur son territoire » (ibid, p. 15).
- Et par cela, il y a un aboutissement pour la constitution d’un monopole de la coercition au niveau de la seigneurie.
- L’histoire nous informe sur le fait que les seigneurs ont lutté afin de détenir un plus grand pouvoir coercitif, influencés par la soif d’un grand royaume. Et de par ce fait, les couronnes se renforcent
Illustration:
- milieu du XIe siècle, on compte plusieurs centaines d’entités exerçant le monopole de la coercition, à la fin du XIIe siècle seules 16 maisons participent encore à la lutte pour le pouvoir sur le royaume et elles ne seront plus que 5 au début du XVe siècle.
2. Jean William Lapierre
- La thèse de Jean William Lapierre dans son œuvre Vivre sans Etat énonce qu'au sein de toutes les sociétés, il y a la présence d’un pouvoir coercitif. Cela nous informe sur le fait de l’affirmation d’un pouvoir central mais jusqu'à dire un monopole du pouvoir, il est trop tôt. Ex: Les rites d’initiation qui s'imposent comme une contrainte d’un point de vue extérieur.
- Cet auteur vient alors à émettre une distinction entre les différentes formes de coercition:
Degré 1 et 2 : pouvoir politique diffus avec autorité sous forme de médiateur,
degré 3 et 4 : une ou pls autorité avec rôle d’arbitre/chef de guerre,
degré 5 ou 6 : pv politique spécialisé avec un ou pls chef, une hiérarchie, une conseil,
degré 7 : pouvoir très individualisé (prince),
degré 8 : pouvoir institutionnalisé avec règles qui perdurent par-delà l’individu qui l’exerce,
degré 9 : pouvoir très institutionnalisé avec autorité spécialisée.
En d’autre terme, il pose les formes de coercition applicables selon les cultures des sociétés qu’elles soient primitives( société contre l'État, Pierre Clastres) ou modérées.
- De par ce fait, Jean William Lapierre déduit les facteurs qui influencent l’organisation politique des sociétés.
Il est question du développement démographique, c’est à dire que la création d'organes politiques est lié à l'hétérogénéité de la population. Nous avons besoin d’une autorité institutionnelle dès lors que la population devient hétérogène.
...