Commentaire "distribution des rogai" par Liutprand de Crémonde
Commentaire de texte : Commentaire "distribution des rogai" par Liutprand de Crémonde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hellzah • 13 Février 2024 • Commentaire de texte • 1 659 Mots (7 Pages) • 150 Vues
Elsa Nicol 22200734 TD4
LA DISTRIBUTION DES ROGAI
AUX MEMBRES DE L’ADMINISTRATION DE L’EMPEREUR
Si l’on connait les critères pour entrer à des postes importants dans l’Empire Byzantin tels que la naissance ou la fortune, il est aussi possible d’acheter ces positions. En effet, les rogai sont distribués au fonctionnaires de l’Empire chaque année pour ceux qui sont détenteurs de dignités. Celles-ci caractérisent la personne et donne son rang dans la société. De plus certaines d’entre elles peuvent être achetées ou sont librement données par l’empereur.
C’est ce que nous allons voir ici. Le texte est issu de l’œuvre du nom de Antapodpsis, écrit entre 956 et 958. En écrivant ce texte l’auteur répond à une sollicitation de son confrère Recemund, homme d’église à Grenade et ambassadeur du Califat de Cordoue, en dressant une « histoire des empereurs et des rois de toute l’Europe ». L’ouvrage n’est cependant pas terminé d’être écrit. Cette œuvre avait pour but de rendre compte au royaume de l’époque et d’après sur la situation de l’Empire byzantin.
Le passage qui nous intéresse est, lui, issu du livre VI qui se concentre sur la première ambassade de l’auteur à Constantinople et est donc u récit d’ambassade. Son auteur est Liutprand de Crémone. Il né vers 920 à Pavie en Lombardie. On sait qu’il suit une vie ecclésiastique et est nommé évêque de Crémone en 961. Il meurt quelques année ensuite en 970. Il grandit dans une famille noble et malgré le peu d’information sur celle-ci nous savons que son père ainsi que le second époux de sa mère ont eux aussi rempli la charge d’ambassadeur. En 949, Béranger II, roi d’Italie, l’envoie en tant qu’ambassadeur auprès de l’Empire Byzantin afin de renforcer les relations diplomatiques, négocier divers accords entre l’Italie et l’Empire. C’est dont un témoin direct de cette période. En tant qu’ambassadeur, son rôle est clair, il doit arriver une situation avantageuse pour les deux parties, Italie et empire Byzantin. A cette date, cet Empire est sous la Dynastie macédonienne avec sur le trône Constantin 7 Porphyrogénète. Ce surnom indique qu’il est fils d’un empereur au moment de la naissance ce qui appuie sa légitimité au pouvoir sachant qu’il est issu d’un quatrième mariage. Celui-ci né en 905 et meurt en 959. Il prend la suite de la dynastie à la mort de son père en 913 mais étant trop jeune sons pouvoir est mis sous tutelle. Après une situation compliqué entre dispute de pouvoir et complot avec Romain Ier Lécapène et ses fils, Constantin 7 finit pas régner personnellement à partir de 944. Durant son règne, il rédige un ouvrage, composé de deux livres, sur les cérémonies religieuses ou civiles et leur déroulement entre le début de son règne sous tutelle jusqu’à la date de sa mort. Dans son œuvre il insiste notamment sur la codification de ces cérémonies.
Ici, la cérémonie de distribution (comme le titre l’indique) se déroule la semaine avant paques à laquelle l’auteur est invité. Dans les premières ligne du texte, il est décrit la présentation des rogai sous forme de casette d’or déposé sur une table. Ensuite il relate du déroulement de la distribution et évoque notamment les différents cadres civiles et de l’administration appelé à être récompensés. Le reste du document étudié est une gradation des différents postés appelé lors de cette cérémonie allant des plus récompensés aux moins avec les sommes mise en jeu. Son récit se finit par un cadeau de la part de l’empereur ainsi qu’une phrase philosophique de l’auteur comme réponse.
Avec ce texte nous pouvons nous demander comment ce texte témoigne sur la complexité de la vie de cour dans l’Empire byzantin à cette époque ?
Dans une première partie nous verrons la cérémonie de distribution de rogai à travers un empire en représentation avec un système strict puis nous verrons une vie de cours basé sur une dépendance.
En tant que Basileus, l’empereur se devait d’impressionner les ambassadeurs étrangers. Comme ici à la ligne 3 et 4 : « Il m’invita à cette distribution, parce qu’il voulait que j’y participe » L’auteur partage son invitation à la distribution. On comprend que l’inviter à cette cérémonie est un moyen de montrer et les richesse de l’Empire et son pouvoir mais aussi pour que l’invité puisse partager avec le reste du monde la grandeur de l’Empire Byzantin. Il est évident que l’empereur est en représentation. De plus, à la ligne 28 il décide d’offrir un cadeau à Liutprand prouvant encore une fois sa richesse.
De plus, dans le texte, l’auteur énumère les fonctionnaires destinataires du « salaire ». Comme aux ligne 14 mais aussi à la ligne 17. Le plus remarquable reste aux ligne 19/20 quand l’auteur écrit : « une foule immense de protospathaires ». Cette phrase est intéressante dans la mesure où cette dignité était la plus élevé qu’une personne pouvait acheter. Ici, nous pouvons supposer que l’auteur implique une importante distribution de dignités marquant un pouvoir acheté. Sans compter la ligne 20 ou l’auteur énumère littéralement tous les fonctionnaires qui touchent leurs rogai renforçant ainsi l’idée que les dignités étaient distribuées généreusement.
A la ligne 7 l’auteur décrit « non pas dans le désordre, mais selon un ordre précis », de ce fait découle une hiérarchie bien mise en place dans l’empire. Nous avons aussi cet indice à la ligne 8 quand l’auteur écrit « en fonction du prestige de leur charge ». Comme dit précédemment, l’empereur Constantin VII est l’auteur d’un livre sur le déroulement des cérémonies. En effet, ces dernières reflètent la taxis qui signifie l’ordre du monde selon l’ordre divin, l’ordre voulu par dieu. Cette takis organise dont la société selon dans un premier temps la place prééminente de l’empereur et celle qui revient à chaque individu selon sa dignité et son rang.
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