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Oradour-Sur-Glane

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Par   •  1 Novembre 2016  •  Cours  •  1 988 Mots (8 Pages)  •  1 004 Vues

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Oradour-Sur-Glane

CE QU'ÉTAIT ORADOUR

Arrosée par la rivière qui lui a donné une partie de son nom pour le différencier d'Oradour-sur-Vayres, dépendant de la vallée de la Vienne, dont la Glane est un des principaux affluents, Oradour était un gros bourg, étiré sur une belle route longée par le Tramway départemental au milieu d'une région de sources, de bois et de riants pâturages.

La commune comptait en 1939 une population de 1.547 habitants, dont la moitié formait l'agglomération et l'autre partie était disséminée dans une quarantaine de lieux-dits et de hameaux.

Il y avait dans le bourg deux médecins, le père et le fils, un pharmacien, un notaire, un curé septuagénaire, assisté de deux vicaires lorrains.

Le personnel enseignant comprenait cinq classes, avec deux instituteurs et cinq institutrices. Le service des Postes était assuré par une receveuse et trois facteurs.

Dans la liste des principaux commerces, on relève deux boulangers, deux bouchers, trois charcutiers, quatre coiffeurs, dix épiciers, cinq merciers, cinq couturières, deux chapeliers, deux cordonniers, deux magasins de confection, deux buralistes, deux garagistes, quatre charrons, deux quincailliers, trois marchands de chaussure, six négociants en bois, une succursale de banque, une dizaine d'aubergistes, trois cafés, quatre hôtels, etc...

Au total, plus de cent cinquante immeubles dont plusieurs magasins modernes, de coquettes villas et des maison « bourgeoises ».

Avant la guerre on ne connaissait pas de malheureux à Oradour. Chacun vivait de son métier et du fruit de son travail. Les foires étaient importantes et les transactions actives. Il y avait peu de grosses fortunes, mais l'aisance régnait dans la plupart des foyers.

Le limousin a la réputation d'avoir bon cœur, mais d'être frondeur. Or, ici, les luttes politiques étaient moins vives qu'en mains endroits du département.

Depuis 1940 la population avait augmenté d'un certain nombre de réfugiés, dont quelques israélites, des Alsaciens et des petits Lorrains pour lesquels une école spéciale avait été ouverte. Ajoutons également des enfants de Nantes, de Montpellier, et d'Avignon, « évacués » et placés dans des familles du bourg ou des hameaux.

Au total, 1.680 cartes d'alimentation étaient distribuées chaque mois à la population.

Oradour-sur-Glane était une région fréquentées par les pêcheurs et par les vacanciers où le ravitaillement était encore facile. Le premier Tramway de Limoges, arrivant vers 6 heures 30, avait déversé ce matin du 10 juin de nombreux limougeauds venus passer dans les hôtels ou dans leur familles les trois jours de repos du samedi, du dimanche et du lundi.

[pic 1]
Les survivants du drame

C'était à Oradour, jour de distribution de viande, de remise de la décade de tabac, de visite médicale et de vaccination des enfants.

L'ARRIVÉE DES SOLDATS S.S.

Aussi, lorsque vers 14 heures, venant de la direction de Limoges, une colonne motorisée, camouflée de feuillages et composée de plusieurs blindés, suivis d'une dizaine de camions, traversa la Glane et apparut dans la montée du bourg, on crut, lorsque les véhicules stationnèrent place de l'Église, à une simple halte des soldats allemands.

Tous ces hommes étaient jeunes. Ils avaient de 18 à 25 ans au maximum.

En tenue de guerre, casqués et armés de mitraillettes, aux uniformes bariolés comme des arlequins, mouchetés de marron et de vert, ils descendirent aussitôt et s'empressèrent de poster des mitrailleuses à tous les carrefours de routes. Au nombre de 150 à 200 hommes, appartenant, assure-t-on, à la troisième compagnie « Der Führer » de la deuxième division des S.S. « Das Reich », ils cernèrent aussitôt Oradour, y comprenant les fermes de Puy-Gaillard, du Chêne, des Bregères, de l'Étang, de Masset et de Laverine, aux sorties de la localité.

Un sentiment de crainte s'empara de la population, sans toutefois atteindre la panique, chacun vaquant normalement à ses occupations.

Cependant, une famille d'israélites logeant à l'hôtel Avril ne s'y trompa pas. Mlles Pinède, âgées de 18 et 22 ans, partirent se cacher puis s'enfuir de la localité sur les recommandations de leurs parents.

[pic 2]
Photographie du bourg après le massacre

LE RASSEMBLEMENT DE LA POPULATION

Dès que les « panzers » eurent occupé toutes les issues et ceinturé le bourg, des patrouilles de soldats firent sortir les habitants des maisons pour les conduire au champ de foire que l'interprète appelait « La place du Marché ».

Les allemands les encadraient et les poussaient comme du bétail. Ils poussaient les habitants à sortir de leurs demeures en s'écriant en très bon français : « Eh bien ! toi, là-bas, si tu ne viens pas, on va te descendre. »

Les jeunes mamans portaient leurs nourrissons ou poussaient leurs bébés dans leurs voitures. Les hommes fumaient la pipe ou la cigarette. Les discussions allaient bon train.

Les soldats, au fur et à mesure qu'arrivent les habitants, les séparent, plaçant d'un côté les hommes, et de l'autre les femmes et les enfants. Tout d'abord, ils les font faire face aux maisons, puis les laissent s'asseoir.

C'est alors que sur un coup de sifflet donné par un soldat, un mutisme général est observé. Un interprète indique aux femmes et aux enfants de se diriger vers l'église.

Les hommes, jeunes et vieux, sont conduits en quatre fractions dont deux se dirigent vers le haut et deux vers le bas du bourg. On les envoya dans des remises et diverses granges de la localité.

Soudain, pendant qu'au bas de la localité, au Chêne, près de la Glane, un haut-parleur installé sur un camion donnait des instructions aux troupes allemandes, on entendit l'explosion d'une bombe.

Ce fut sur un ordre précis du commandant du détachement de S.S. le signal général du massacre. Il était environ 15 h. 30.

LE MASSACRE

Dans la grange Laudy-Monnier, où les victimes étaient parquées en grand nombre, on sait dans quelles conditions exactes se déroula en quelques instants le premier acte du drame.

M. Robert Hébras nous déclare :

« Lorsqu'après vingt minutes à trois quarts d'heure d'attente un allemand ouvrit la porte, nous pensâmes à notre libération. Mais le S.S., suivi de quatre hommes, fit balayer par l'un de nous l'intérieur à l'entrée de la grange où il déposa deux mitrailleuses à une dizaine de mètres de nous et, sans explication, il nous fit signe de nous aligner sur plusieurs rangs dans le fond gauche du bâtiment.

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