Luther et les autorités
Dissertation : Luther et les autorités. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mélodie Loubier • 20 Novembre 2018 • Dissertation • 2 706 Mots (11 Pages) • 570 Vues
Luther et les autorités.
La fin du Moyen Âge et la Renaissance ont entraîné de grands bouleversements dans les sociétés européennes :
Sur le plan politique, on assiste au déclin de la féodalité et à la montée du nationalisme. En France, la centralisation du pouvoir royal qui a commencé sous Louis XI, s'est amplifiée au cours des règnes suivants notamment de François Ier. Plus tard, elle atteindra son apogée avec la monarchie absolue de Louis XIV.
Sur le plan culturel, l'invention de l'imprimerie a permis la transmission de nouvelles idées et connaissances non seulement parmi les érudits, mais aussi parmi les commerçants et les artisans. L'imprimerie est le vecteur qui va permettre l'échange des nouvelles idées.
Les hommes et femmes de la Renaissance étaient au moins aussi pieux que ceux du Moyen Âge. Seulement, leurs attentes sont maintenant différentes, ils recherchent un rapport plus direct avec Dieu. L'Eglise qui joue le rôle intermédiaire est extrêmement puissante. Elle s'est progressivement éloignée des attentes de ses fidèles. Le pape était devenu un souverain, un Chef d'Etat qui agissait comme les rois.
Martin Luther, fils d'un artisan mineur, moine allemand de l'ordre des augustins va se trouver fortement travaillé par les préoccupations religieuses. Martin Luther, de par ses idées qu’il mettra à jour grâce à la publication de livre, va bouleverser la société allemande et même européenne. Indigné par la dérive commerciale de l'Eglise avec l'affaire des Indulgences, il apposa, la veille de la Toussaint, en 1517, sur la porte de l'église du château de Wittenberg (Saxe), 95 thèses ou arguments à discuter.
En quoi la figure de Luther a-t-elle bouleversé la notion d’autorité au 16ème siècle ?
- L’Eglise, une autorité bouleversée
- L’Eglise, une autorité incontestable dans la vie du croyant
L’Eglise, une institution incontournable : C’est une puissance religieuse, avec le monopole dans la divulgation des écritures. C'est aussi une puissance sociale, elle est propriétaire de beaucoup de biens, fait preuve de charité. C'est également une puissance politique, les papes sont pratiquement toujours issus de l'aristocratie, de la classe politique, sont en relation permanente avec le pouvoir politique, le cautionnent et remplissent des fonctions politiques. Et enfin une puissance culturelle : production de livres et commandes artistiques, et censures (ouvrages interdits…)
L'Eglise cadence le temps par des fêtes, la cloche s'impose progressivement comme repère temporel, et constitue également l’espace : bâtiments, églises.
Le dogme, qu'est-ce qu'être un bon chrétien ?
Un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse. Ici religieuse.
Les dogmes sont fixés par l'Eglise, dans un texte dogmatique, issu de la Bible. L'Eglise en est la seule conservatrice.
L’Eglise entretient l'idée de chrétienté, et de ce fait, l'Eglise est la seule dépositaire du message du Christ, la seule à pouvoir communiquer ce message, et Rome se compare à Jérusalem terrestre, et exerce ainsi un monopole religieux sur les textes.
Au fil du temps divers conseil fixent des règles :
Les règles disciplinaires du clergé : la résidence, un prêtre doit résider là où il exerce, et la nomination des prêtres. La lecture de la Bible n'est pas une obligation.
Le salut s'obtient par la foi en Dieu, mais aussi par les œuvres, actions qu'un croyant peut faire : dons aux églises, charité…
Pour suivre une ligne directrice, l'Eglise impose progressivement les 7 sacrements : baptême, communion, mariage, ordination, confirmation, pénitence, extrême onction
Toujours pour le Salut, le chrétien doit assister à la messe, participer à l'eucharistie, croire à la résurrection, au jugement dernier et au pouvoir des saints, et en particulier au culte de Marie. De même, un chrétien doit absolument faire confiance aux reliques…
Véritable BESOIN d’acquérir le Salut et d’être proche de Dieu
Il en découle des pratiques : les prières, les pèlerinages, des pénitences, des rites de purification (le jeun, les exorcismes, les œuvres, la charité). Tout geste mal ou pas fait est évidemment source d'inquiétude, source d'angoisse, et le moment de la mort fait l'objet du plus grand investissement et plus la richesse est grande, plus l'angoisse est grande. C'est l'Eglise qui accompagne et délivre le dernier sacrement. Cette angoisse prend forme par la peur de l'enfer.
- Des déviances qui font réagir Luther
Les excès de l’Eglise :
La conduite de certains prélats était loin d'être exemplaire. On trouve des évêques et des abbés de monastères qui vivaient dans le luxe, oubliant les commandements qu'ils prêchaient eux-mêmes. Et de plus en plus de croyants reprochent à ces ecclésiastiques de ne plus être dignes de la charge que Dieu leur avait confiée. Des humanistes comme Erasme demandent à l'Eglise de se réformer, de se débarrasser des moines indignes et de ces prélats sans vocation.
Exemple : Les Borgia
Les Borgia sont une famille italienne puissante qui a donné deux papes ainsi que d'autres personnages politiques importants. Touchés par une légende noire qui les accuse d'empoisonnements, de fratricides, et d'incestes, ils symbolisent toute la décadence de l'Eglise à la fin du Moyen Âge.
L'affaire des indulgences : le point d’impulsion
En 1515, le pape Léon X renouvelle l’indulgence plénière que son prédécesseur Jules II avait promulguée pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. En 1516, le dominicain Tetzel est chargé d’une campagne de vente d’indulgences en Allemagne : rémissions des péchés et des peines temporelles sans repentir ni confession pour les vivants, limitation du séjour au purgatoire pour les morts, contre le versement d’une somme d’argent.
Cette démarche est contestée et déclencha un scandale chez beaucoup de chrétiens qui y voyaient une manifestation de corruption des mœurs de l'Eglise. Le prince électeur de Saxe, Frédéric le Sage, qui n’autorise pas la vente des indulgences sur son territoire. Luther va plus loin dans la réprobation avec les 95 thèses qu’il placarde lui-même le 31 octobre 1517 sur la porte de l’église du château de Wittenberg.
Outre une violente critique des indulgences, contre lesquelles d’autres s’étaient déjà élevés, Luther refuse la théologie des œuvres, tout le fondement l’Eglise catholique : le pécheur n’est pas pardonné en raison de ses œuvres. Luther réalise que l’homme est justifié par la foi qui est un don de Dieu.
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