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Histoire de l'Europe contemporaine

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Par   •  25 Mai 2017  •  Étude de cas  •  9 052 Mots (37 Pages)  •  947 Vues

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HISTOIRE DE L’EUROPE CONTEMPORAINE

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15/01/16

Le 20ème siècle : entre divisions et unification européennes

Histoire de l’Europe contemporaine

LE 20ÈME SIÈCLE : ENTRE DIVISIONS ET UNIFICATION EUROPÉENNES

Question A

Expliquez pourquoi le règlement de la paix au lendemain de la Première Guerre mondiale a été un échec en matière d’unification européenne et quels problèmes politiques et économiques ce règlement a –t-il générés ? (2 pts)

Lors de la conférence de la Paix ouverte à Paris, devant les représentants de 27 nations alliées ou associées le 18 janvier 1919, la carte d'une Europe ruinée en quête d’unification est remodelée. Elle se définit par les traités de paix, dont le premier et le plus important est signé avec l'Allemagne à Versailles le 28 juin 1919. Ces traités de paix ont eu de multiples conséquences politiques et économiques.

Le traité de Versailles, signé après de longues et complexes délibérations du conseil des Quatre (Wilson, Lloyd George, Clemenceau et Orlando), a attribué à l'Allemagne la responsabilité morale de la guerre et lui a imposé de dures conditions, sans discussion possible.

D’abord, sur le plan frontalier, le traité prenait acte du rattachement de l'Alsace-Lorraine à la France : la Sarre a demeuré pendant quinze ans sous régime international, tout en étant économiquement unie à la France, une manière d’amoindrir économiquement la puissance industrielle de l’Allemagne.

C'est à l'Est qu'on a opéré un véritable démembrement pour constituer une Pologne indépendante avec un accès à la mer, tel que l'avaient promis les Français et les Quatorze points de Wilson : l'Allemagne a subi d'importantes amputations. Par exemple, de la Posnanie à la Baltique avec la création du corridor de Dantzig (déclarée ville libre en 1920) isolant la Prusse-Orientale.

Le traité comprenait aussi des garanties de sécurité : l'armée avait été réduite à 100 000 hommes, l’Etat allemand démilitarisé avec l’occupation des troupes françaises dans le bassin industriel de la Ruhr en observation. Mais, il comprenait également le principe des réparations, avec un plancher financier indécent (environ 120 milliards de marks-or), et qui devaient empoisonner toutes les relations internationales de l'après-guerre.

Ensuite, dans les zones balkaniques, le démantèlement de l'Autriche-Hongrie, jugé irrémédiable, a donné lieu à un partage territorial où le principe wilsonien des nationalités n’a été que très partiellement respecté. Les traités de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919, avec l'Autriche), de Neuilly (27 novembre 1919, avec la Bulgarie), de Trianon (4 juin 1920, avec la Hongrie) laissaient de part et d'autre des motifs de mécontentement.

Un véritable bouleversement géopolitique qui a fait disparaître des empires multi-ethniques dans le but de former une intégration européenne. L'Italie obtenait le Trentin et le Haut-Adige autrichiens, mais pas Fiume, et presque rien sur le littoral dalmate (pour ne pas frustrer le nouvel État yougoslave), en dépit des promesses du traité secret de Londres de 1915. Le nouvel État tchécoslovaque était constitué dans la partie nord de l'empire des Habsbourg, avec l'ancienne Bohême et une longue frange du royaume de Hongrie (Sudètes). La Roumanie a récupéré la partie est de l'Empire, la Bucovine, mais aussi toute la Transylvanie hongroise.

Ainsi, des frustrations et des divisions ont germé, laissant présager la naissance d'un futur conflit. La sanction que subissaient les ex-Empires centraux était lourde de menaces pour l'avenir : dès 1920, un système de pactes d'assistance mutuelle, la Petite-Entente, s'est établi entre les nouveaux pays d'Europe centrale (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie), pour prévenir les risques de revanche de la Hongrie ; quant à l'Autriche, le traité de Versailles avait pris soin de lui interdire toute réunion avec l'Allemagne.

Les derniers perdants ont été la Bulgarie, qui s’est vue retirer son accès à la Méditerranée au profit de la Grèce, et l'Empire ottoman, qui a subi plusieurs démembrements. La révolution kémaliste a renié le traité de Sèvres (10 août 1920), signé par le sultan, et a déclenché une lutte sans merci contre les Grecs pour la récupération de la Thrace orientale et de la région de Smyrne, qui seront finalement reconnues à la Turquie en 1923 par le traité de Lausanne. Des deux États ethniques qu'on avait prévus à Sèvres sur la bordure orientale de la Turquie, l'Arménie n’a pas survécu, et le Kurdistan n’a pas vu le jour à ce moment-là.

Les aspects proprement impérialistes de la Première Guerre mondiale apparaissent bien dans cette région, que les intérêts pétroliers allaient bientôt rendre vitale et où la toute neuve Société des Nations (SDN) distribue les mandats au couple franco-britannique, en prenant le risque de brimer le nationalisme arabe.

En Afrique également, la SDN répartit de façon arbitraire, entre la France et le Royaume-Uni, les anciennes possessions allemandes (Togo, Cameroun, Tanganyika, Namibie).

Enfin, sur l'ancien front de l'Est, la paix n’a rien réglé : il faudrait avoir encore recours aux armes pour que puissent se fixer les frontières de la Russie soviétique avec la Finlande, les pays Baltes, la Pologne et la Roumanie. Malgré le soutien des vainqueurs aux Russes blancs (monarchistes russes), l'Ukraine et les Républiques caucasiennes seraient bientôt abandonnées aux bolcheviks. D’où cette peur irrévocable du bolchévisme et de sa propagation.

L'application même du traité de Versailles (non ratifié par le Sénat américain) était sujette à caution : au nom du vieux principe de l'équilibre européen, les Anglo-Saxons n'étaient pas prêts à appuyer inconditionnellement l'allié français d'hier dans une entreprise d'abaissement de l'Allemagne justifiée par des motifs de sécurité nationale.

La conclusion de la Grande Guerre a apporté beaucoup en enjeux futurs du 20ème siècle, avec pour principaux problèmes : l’essor des nationalismes, où les questions des frontières demeurent souvent sans solutions concrètes ; la révision des traités, avec l’effort de maintenir le nouvel ordre par des conférences et des alliances ; les difficultés économiques conséquentes à la reconstruction, freinée par les réparations et dettes de guerre ; la création des nouveaux Etats, fragilisés démocratiquement par manque de maturité face à la propagande (radio à partir de 1920) ; les désaccords des puissances européennes à l’égard de la révolution russe et de l’Union Soviétique ; la faillite de la SDN par son inutilité et son incompétence ; l’entrée en vigueur de nouvelles couches sociales dans la vie politique ; et la fin de l’hégémonie de l’Europe sur le monde avec l’essor des Etats-Unis et de l’U.R.S.S, qui accélèrent son déclin par une politique égoïste soumise aux intérêts nationaux et la rivalité des différents pays.

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