Rétrospective sur la puissance militaire internationale des Etats-Unis

Bonjour à tous, aujourd’hui nous allons vous présenter un exposé sur la principale composante du Hard power américain : sa puissance militaire à l’échelle internationale. Nous verrons ainsi dans une première partie dans quelle mesure les Etats-Unis ont développé leur puissance militaire internationale au cours de l’histoire, puis dans une deuxième partie, nous verrons l’état actuel de leur puissance militaire, en nous appuyant notamment sur la récente affaire des sous-marins.

En préambule, il est important de préciser que la puissance militaire des Etats-Unis se caractérise par plusieurs facteurs, à savoir principalement le nombre de soldats et le budget alloué pour sa défense, mais également son avancée technologique, et sa capacité d’intimidation acquise au cours de l’Histoire, en lien direct avec son « hard power ». De plus, la puissance militaire des Etats-Unis est très « jeune » comparée à celles des autres puissances mondiales, dans la mesure où elle ne date que de deux siècles et demi, et n’a commencé à se développer réellement à l’échelle internationale qu’à partir du XXe siècle.

Ainsi, la puissance militaire internationale des Etats-Unis a pris de l’ampleur au fil du temps : durant la première guerre mondiale, d’abord, bien qu’ils eussent initialement prôné leur neutralité, les Etats-Unis en entrant en guerre en 1917, ont eu un réel impact dans la victoire des alliés français, avec notamment plus de deux millions de soldats déployés, et des interventions à Boulogne-sur-Mer, et à Bourmont. C le début de l’expansion internationale de la puissance militaire américaine.

Mais c’est surtout durant la seconde guerre mondiale que cette puissance va s’illustrer. En effet, à partir du 7 décembre 1941, date de leur entrée en guerre, et surtout durant les années 1942 et 1943, les Etats-Unis ont déployé plus de 12 millions d’hommes et des milliers d’avions et de chars, en bombardant d’abord stratégiquement l’Allemagne nazie et l’Europe occupée. La puissance militaire des Etats-Unis a joué un rôle absolument décisif durant la seconde guerre mondiale, puisqu’ils ont été à l’origine de la libération de beaucoup de leurs alliés : à commencer par celle de l’Afrique du Nord, en novembre 1942, avec l’opération Torch, débarquement au Maroc et en Algérie ; puis de celle de la Sicile, en juillet 1943, avec l’opération Husky. Et ils ont évidemment libéré la France, avec le débarquement en Normandie le 6 juin 1944, avec l’opération Jour J (ou D-Day en anglais).

Toutefois, durant la seconde guerre mondiale, l’évènement le plus important pour la puissance militaire américaine est le développement de la bombe atomique, déployée à Hiroshima et à Nagasaki les 6 et 9 août 1945, faisant près de 150 000 morts, et marquant la quasi-fin de la seconde guerre mondiale. La puissance monstrueuse de cette nouvelle arme, additionnée à toutes les libérations auxquelles les Etats-Unis ont pris part durant la guerre, élève alors le pays au rang de leader militaire mondial, en développant dans la même optique sa capacité de dissuasion, autre élément central du hard power.

Cependant, les hostilités ne s’arrêtent pas avec la fin de la seconde guerre mondiale, en novembre 1945. Et dès 1950, une rivalité s’installe entre les Etats-Unis et l’URSS, autre grand vainqueur de la guerre. Ainsi pendant près d’un demi-siècle, la politique internationale est marquée par la rivalité soviéto-américaine. Les États-Unis, superpuissance par défaut au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont pour objectif de contenir l’URSS, alors désireuse de continuer son expansion, par une mobilisation militaire intense. Et de fait, près d’un million de soldats américains seront déployés à l’étranger, et surtout 450 bases militaires seront construites dans 35 pays alliés. Les dépenses militaires américaines s’élèvent ainsi à 10 000 milliards d’euros durant cette guerre froide.

Un autre moyen de contenir l’URSS est organisation d’une zone d’influence en un système global avec quatre alliances de défense régionale (dont la plus importante est l’Otan), et des accords formels de défense avec une quarantaine de pays. Les Etats-Unis cherchèrent ainsi à allier avant tout leur puissance militaire pour faire bloc contre l’ennemi soviétique. Il est toutefois bon de préciser qu’ils seront quasiment tout le temps le centre de décision majeur au sein de chacune de leurs « alliances ».

Mais la surpuissance militaire ne garantit pas toujours la victoire, comme les stratèges américains en font l’amère expérience durant la guerre du Viêt-Nam.  Cette guerre, ayant eu lieu de 1957 à 1975, fut perçue par les Etats-Unis comme faisant partie de sa politique d’endiguement du communisme dans le cadre donc, de la guerre froide. Mais les forces américaines furent frustrées par l’impossibilité de battre l’ennemi lors de batailles classiques de grande ampleur, par la corruption et l’incompétence de l’Armée de la République du Viêt-Nam, avec qui ils étaient alliés, et par la contestation de cette guerre au sein-même des Etats-Unis. Ainsi, avec près de 60 000 morts et 250 000 blessés, les forces américaines se retirent en 1973 sans victoire claire, et en 1975, le Sud-Viêt-Nam (l’allié américain), fut conquis et unifié par le Nord-Viêt-Nam (l’ennemi communiste).

Cet évènement marque l’un des premiers gros revers militaires américains, mais ne les empêchera de sortir « vainqueurs » de la guerre froide, dans la mesure où leur ennemi soviétique en sort complètement disloqué, avec la chute du Mur de Berlin, en 1989, la réunification de l’Allemagne en 1990, et plus largement la dissolution de l’URSS en 1991, date officielle de la fin de la guerre froide.

Enfin, la puissance militaire américaine s’est lancée, depuis les attentats du 11 novembre 2001, dans la guerre contre le terrorisme, pour neutraliser donc les états classés comme terroristes, dont fait notamment partie Al-Qaïda. Cette « campagne » contre le terrorisme se caractérise principalement par deux guerres. Tout d’abord celle en Afghanistan, qui a commencé en fin 2001 et ne s’est terminée officiellement qu’en avril 2021. Près de 100 000 militaires furent déployés, et les dépenses militaires sont évaluées à 840 milliards de dollars. Toutefois cette guerre est considérée comme un échec, car, alors qu’elle avait coûté très cher, elle s’est soldée par le retrait des troupes américaines l’été dernier, et le retour au pouvoir des talibans, fondamentalistes islamistes ennemis des Etats-Unis. L’autre guerre fut celle menée en Irak. Elle commença en 2003, et après 3 semaines de guerre remportée par l’armée américaine, le régime de Saddam Hussein chuta. S’en suivirent 8 années d’occupation, au cours desquelles 250 000 soldats américains furent déployés. Cette guerre fut notamment l’occasion pour les Etats-Unis de tester de nouvelles méthodes de guerre urbaine, d’améliorer le matériel de guerre, et d’augmenter le budget de défense militaire nationale.

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