Permanences et mutations de la société française : 1870-1914.
Cours : Permanences et mutations de la société française : 1870-1914.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar patate32 • 13 Mai 2021 • Cours • 2 150 Mots (9 Pages) • 672 Vues
Permanences et mutations de la société française : 1870-1914.
Appelée rétrospectivement « Belle Epoque », cette période est marquée par de profondes mutations de la société. La seconde révolution industrielle renforce le pouvoir de la bourgeoisie mais développe aussi les « couches nouvelles » et renforce une classe ouvrière nombreuse et de mieux en mieux organisée.
Si les conditions de vie globalement s’améliorent, les distinctions sociales restent fortes en fonction de l’origine sociale, géographique et du genre.
Quelles furent les conséquences de la seconde révolution industrielle sur la société française ?
I/ L’industrialisation et les progrès techniques.
De 1873 à 1893/1896 le monde industrialisé connait une phase de décélération appelée « Grande Dépression » qui se traduit par une crise de surproduction.
En France, la crise est particulièrement forte dans le monde agricole en raison d’une chute des exportations et d’une concurrence accrue- grâce aux progrès des transports- du blé des Etats-Unis, d’Australie ou d’Ukraine. Dépassée sur le plan industriel par les Etats-Unis et surtout l’Allemagne, peu dynamique démographiquement, la France est menacée de déclassement.
Mais à partir de 1896, le pays sort de sa période dépressive.
A/ L’industrie, moteur de la croissance.
La recomposition du système industriel a commencé dans les années 1880 avec l’électricité (https://www.youtube.com/watch?v=cJcnpb6E5Sc) qui ouvre la voie à des innovations techniques majeures : chimie, moteur à explosion, nouveaux moyens de communication comme la radio et le téléphone.
L’exemple le plus significatif de cette réussite est l’automobile. Si la technologie vient d’Allemagne avec Daimler et Benz, l’industrialisation trouve son cadre en France avec Renault, Levassor ou Peugeot. Jusqu’en 1907, elle est le 1er producteur au monde puis le 2ème après les Etats-Unis en 1914. Renault crée son usine à Boulogne en 1898 avec 6 ouvriers, ils sont 4000 à la veille de la guerre.
D’autres pionniers des nouvelles technologies se lancent dans l’aventure industrielle comme Blériot et Breguet dans l’aéronautique ou les frères Lumière dans le cinéma.
L’équipement des vallées alpines en centrales hydroélectriques permet à la France d’être le 2ème producteur mondial d’aluminium.
Les expositions universelles de Paris de 1889 et 1900 célèbrent ces réussites.
L'Exposition universelle de Paris de 1889 est la dixième Exposition universelle organisée. Elle se tient du 5 mai au 31 octobre 1889. Son thème est la Révolution française dans le cadre du centenaire de cet événement. C'est pour cette Exposition que la tour Eiffel (https://www.youtube.com/watch?v=8Iq06KUDRtU) est construite. Le contexte spécifique de l'exposition universelle de 1889 fait que de nombreuses monarchies refusent de participer. Ainsi, l’exposition est boycottée par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays- Bas, le Portugal, la Russie et la Suède.
L’exposition de 1900 de Paris est la manifestation emblématique de la Belle Epoque et de l’Art Nouveau. Elle lègue à Paris plusieurs bâtiments dont le Petit Palais et le Grand Palais. Le thème est « Bilan d'un siècle ». Par ailleurs, les IIème Jeux olympiques de l’ère moderne se déroulent à Paris dans le cadre de cette exposition universelle. L'exposition coïncide avec l'ouverture de la première ligne du métro de Paris, allant de la porte de Vincennes à la porte Maillot, inaugurée le 19 juillet 1900 afin de desservir les épreuves des Jeux olympiques au bois de Vincennes. Les entrées de stations sont dessinées par Hector Guimard, dans le style Art Nouveau. Sont à l’honneur l’électricité et le cinéma des frères Lumière.
B/ La permanence d’inerties sur la voie de la modernisation.
Il existe des secteurs en retard comme l’industrie électrique ou la chimie de synthèse.
Mais le premier des handicaps les plus importants réside dans la faiblesse démographique : 36millions d’habitants en 1871, 39.6 m. en 1911. Elle s’explique par un contrôle de la natalité dans les campagnes afin de ne pas fractionner le patrimoine au moment de l’héritage et pour les ouvriers par la scolarisation obligatoire jusqu’à 14 ans qui retire l’avantage financier que représentait un grand nombre d’enfants mis très tôt au travail. Cela a pour conséquence un problème de main d’œuvre pour l’industrie comme pour l’agriculture.
Les autres faiblesses sont un manque d’investissement : les Français préfèrent l’immobilier et les emprunts d’Etat.
C/ La question ouvrière et le mouvement ouvrier.
1) Un monde encore contrasté.
A la veille de la guerre, il est encore difficile d’identifier une « classe ouvrière » au sens de groupe social doté d’une conscience de classe. La France est encore un pays d’ateliers plus que d’usines. Celles-ci sont, de plus, peu organisées selon le modèle tayloriste et maintiennent le travail ouvrier proche de l’artisanat.
C’est un monde stratifié par les différences de compétences et de salaires. On distingue :
• Les ouvriers qualifiés, détenteurs d’un savoir technique complexe. Salaires plus élevés et peu soumis au chômage.
• Apparition des ouvriers spécialisés : ouvriers peu ou pas qualifiés qui constituent le gros de la main d’œuvre.
• Présence de plus en plus forte des femmes dans l’industrie chimique ou électrique. Elles sont deux fois moins payées que les hommes.
Mais des changements s’opèrent. Être ouvrier était souvent un état temporaire. Le retour au monde rural était fréquent. Cette perspective recule car l’ouvrier se fixe dans le monde urbain et sa banlieue.
Apparaissent aussi de grandes concentrations ouvrières comme les 135 000 mineurs du bassin du Nord-Pas- de -Calais ou les 20 000 ouvriers du Creusot.
Le Creusot et la famille Schneider.
La dynastie Schneider apparaît dans la ville en 1836 lorsque Eugène (1805-1875)
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