La noblesse par le Cardinal de Bernis

Commentaire de texte : « extrait du Cardinal de Bernis » :

Ici, la noblesse est dans l’argumentation du Cardinal de Bernis, si bien que ce dernier la défini et en énumère les rangs ainsi que les qualifications de ces derniers et ensuite il va nuancer et expliquer ses propos. François-Joachim de Pierre ou Cardinal de Bernis né le 22 Mai 1715 et mort le 3 Novembre 1794, était un diplomate, prélat ainsi qu’homme de lettres, il était ambassadeur à Venise de 1752 à 1755 et ministre d’état en 1757. Il est descendant d’une très vieille famille de noblesse ancienne, les De Pierre. Brillant écrivain, la société de l’époque aimait sa poésie a tel point qu’il se fit des amis de rang comme la marquise de Pompadour qui le lança dans sa carrière politique et diplomatique. Il a écrit ses mémoires de 1715 à 1758 en plein siècle des lumières, période où la monarchie absolue est à son comble sur le plan politique et sur le plan social, la noblesse est à son apogée et prédominante en France, c’est d’ailleurs dans ce contexte que naitra la révolution quelques années plus tard. Le texte qui est un extrait des mémoires du Cardinal de Bernis, nous présente les différentes classifications de la noblesse en fonction des attributs que propose le Cardinal. A la suite cette présentation il nous démontre sa vision des choses à savoir la facilité d’accès à la noblesse et surtout a cause de l’argent qui dénaturerai l’aspect justement noble de la noblesse. Par conséquent, au 18ème siècle, quelles sont les conséquences engendrées par l’accès facilité à la noblesse ? Dans une première partie nous verrons les attributs de la noblesse ainsi que les classes qui en découlent (I) et dans un second, ce qui selon lui ne vas pas dans la configuration de son époque (II)

Les attributs de la noblesse ainsi que le classement qui en découle

Dans cette première partie, nous verrons les attributs que possèdent les différentes catégories de la noblesse selon le cardinal de Bernis (A) et dans une seconde partie le classement fait par le cardinal qui résulte de ces attribut (B).

Les attributs et les valeurs qui représentent les nobles

Dans son argumentation, le cardinal commence par évoquer les attributs qui caractérisent la noblesse la plus pure en commençant par « la profession militaire ou législative », en effet depuis la Rome antique déjà, les militaires et les politiciens occupaient déjà une place importante dans l’édifice social si bien qu’ici, la noblesse de cour ainsi que les militaires de renoms constituent le premier attribut de la noblesse car les grands soldats et politiciens forgent une nation forte.

Ensuite, viens la caractéristique de « l’ancienneté de la race », en effet, plus la noblesse s’hérite depuis longtemps, plus ce symbole de longévité renforce la crédibilité et aussi l’influence que la famille noble peut avoir car elle prédomine sur le royaume depuis parfois un millénaire.

Après, l’élément qui sera constitutif du 3ème attribut sera « la grandeur des emplois exercés et celle des alliances contractées », cela équivaut à dire que les nobles qui se sont distingués par leurs hautes fonctions ainsi que les partenariats qu’ils soient économiques mais surtout politique avec d’autres puissances interétatiques ou internationales relèvent du rang de la haute noblesse car elles contribuent au renom du royaume et à sa grandeur.

En 4ème attribut on va retrouver « le pouvoir et la domination sur quelques parties de l’état », cet argument peut correspondre au fait que vu l’ancienneté des races nobles, elles sont bien ancrées dans le territoire et même dans les mœurs alors elles auraient acquis une influence et une autorité qui serait incontestable par conséquent, ils pourraient exercer une domination et un pouvoir coercitif sur des territoires sans que cela ne pose de gros problèmes. Ce fut déjà le cas un temps quand la monarchie était faible du temps de la féodalité.

Enfin, « la pureté » et « l’authenticité de la noblesse » vont constituer des principes complémentaires en passant par « la descendance des pères et mères véritablement nobles ». L’ensemble de ces attributs forment un tout, ce tout est la « véritable et grande noblesse ». On remarque donc que l’ensemble de ces attributs se complètent voire dépendent l’un de l’autre, si une famille noble possède l’ensemble de ces attributs alors elle peut prétendre à faire partie intégrante de la grande noblesse. A noter aussi que le cardinal de Bernis exclu de la noblesse d’office les familles qui sont devenues nobles par l’usurpation « doivent être prouvés par des actes de famille non suspects ».

Par la suite, le cardinal de Bernis va mettre en lien tous les attributs qu’il a cité précédemment pour déterminer quelles familles auraient le droit à la haute noblesse qui lui reviendrai donc de droit en disant « plus on compte de grands hommes dans nos familles » ou encore « plus ils ont versé de sang pour la patrie » « plus nous sommes fondés a croire que nous faisons parti de la première classe de la noblesse » en somme le cardinal renforce via son anaphore du « plus » que l’ensemble des attributs précités son sine qua non à l’appartenance à la haute noblesse. Il est lui-même issu d’une famille de noblesse ancienne, il énonce ces prérequis car il sait très bien qu’avec sa famille serait d’office dans la première classe, mais la liste n’est peut-être pas exhaustive. Il ne mentionne pas non plus le fait qu’un ou plusieurs attributs peuvent ne pas être réunis sur une famille alors qu’adviendrait-il d’eux, seraient-ils considérés comme une haute famille de nobles ?

A la suite de l’énonciation des différents attributs qui caractérisent la base de la noblesse de haut rang selon l’auteur, il va maintenant s’adonner à un classement des différentes catégories de nobles selon encore une fois les attributs qui constituent donc la charnière du classement.

La séparation par classe des différentes noblesses

C’est maintenant la partie de l’argumentation ou le cardinal expose le classement des différentes strates de la noblesse, dans la 1ère classe on va retrouver la noblesse de très haut rang à savoir ceux qui sont « les descendants des souverains » donc des personnes les plus influentes de France en résumé, la noblesse qui réunirait tous les attributs énumérés précédemment a quoi il rajoute une condition et pas des moindres « que cette race n’est jamais dérogé » donc que cette dernière n’ai pas failli à son devoir d’honneur

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