L'Ancien Régime et la Révolution Tocqueville
Fiche de lecture : L'Ancien Régime et la Révolution Tocqueville. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Raph6902 • 10 Décembre 2021 • Fiche de lecture • 2 109 Mots (9 Pages) • 1 587 Vues
Raphaël Schneider, Triplette 18
Fiche de lecture : L’Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville
- Introduction :
Alexis de Tocqueville est un historien, philosophe, sociologue[1] et homme politique français. Il nait 1805 à Paris dans une grande famille noble normande profondément antirévolutionnaire. Ses parents sont emprisonnés sous la terreur et manquent de peu la guillotine. Alexis étudie au collège jésuite de Metz et obtient son baccalauréat en 1823. En 1826 il obtient une licence de droit. Il assiste dans les années suivantes aux conférences de François Guizot qui le rapprochent des milieux libéraux. Tocqueville débute en 1827 une carrière dans la fonction publique au sein de la magistrature. Il devient député en 1839 et se positionne initialement au sein d’une gauche libérale. Il rentre à l’académie française en 1841 Il joue un rôle clé au sein de la deuxième République : Il participe à la rédaction de la constitution, il est vice-président de l’assemblée législative puis ministre sous Louis-Napoléon Bonaparte. Il quitte la vie politique suite au coup d’Etat en 1852. Il meurt en 1859 de la tuberculose.
Durant cette période il produit une œuvre conséquente portant sur la démocratie et se découpant en deux parties. La première est consacrée à l’Amérique. Il est en effet envoyé en 1831 afin d’étudier le système américain. S’il publie bien un rapport s’intitulant Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application (1833), ce voyage est surtout l’occasion d’une analyse de la démocratie américaine. Ce travail est retranscrit dans son ouvrage phare De la démocratie en Amérique (1835 & 1840). La deuxième partie est consacrée plus spécifiquement à la révolution française. Il publie ainsi l’Etat sociale et politique de la France avant et depuis 1789 en 1936. La majeure partie de cette œuvre sera néanmoins rédigée à partir de 1852 et son éviction du pouvoir. C’est dans ce contexte et après un long travail historique et méthodologique qu’est publié L’Ancien Régime et la Révolution (1856) aux éditions Michel Lévy frères. Tocqueville meurt avant d’avoir pu achever le deuxième volet de cette analyse. Son œuvre influence grandement le libéralisme et plus généralement la pensée politique.
Cet ouvrage est l’un des principaux écrits sur la révolution française aux XIXème siècle. Il revêt un intérêt particulier car il est écrit suffisamment tard pour ne pas être soumis à un prisme idéologique et disposer d’un regard global mais suffisamment tôt pour comprendre l’esprit de la révolution et disposer de sources abondantes. Comme précisé dans l’avant-propos, il s’agit d’une étude des mœurs plus qu’une histoire officielle de la révolution.
La thèse avancée est la suivante : La révolution française n’est pas une rupture avec l’ancien régime mais l’aboutissement d’une évolution de la société. Il ne faut donc pas considérer la révolution comme un accident. Le livre s’interroge sur l’Etat de la société avant et après la révolution afin d’établir une continuité et d’expliquer les événements de 1789. Il s’agit aussi de déterminer pourquoi la révolution s’est-elle produite en France alors que c’était le pays le plus avancé socialement d’Europe continentale.
- Développement :
- Résumé du livre :
L’ouvrage se compose d’un avant-propos, de trois livres et d’un appendice se focalisant sur le pays du Languedoc. Le premier fait le bilan de la révolution et de son esprit. Le deuxième analyse les évolutions générales de la société pendant les siècles précédents la révolution. Enfin le dernier s’intéresse aux causes particulières qui ont précipités la révolution.
Le premier livre reconsidère le caractère de la révolution, tout particulièrement son anticléricalisme. Son voyage en Amérique a convaincu l’auteur que religion et démocratie ne s’excluait pas mutuellement. L’auteur veut dès lors expliquer pourquoi la révolution a fait preuve d’une aussi grande violence face à l’Eglise. Le pouvoir religieux avait acquis une grande part de pouvoir politique avant la révolution. C’est pour l’en priver que les révolutionnaires s’attaquent à cette institution. La révolution se chargent de plus d’un aspect religieux particulièrement visible dans le vocable employé. On se bat au nom de droits qui se veulent universels. Cela permet une abstraction de la révolution à même de fédérer. Tocqueville explique ainsi comment la révolution a pu rassembler une telle variété d’hommes et avoir une influence dépassant le simple cadre national : « La révolution n’a point été faite […] pour détruire l’empire des croyances religieuses, elle a été principalement […] une révolution sociale et politique » (p.27). Il précise que les institutions n’ont pas été détruites. Aux contraire la révolution a renforcé l’autorité du pouvoir central.
Le deuxième livre met en avant plusieurs évolutions structurelles du pouvoir et de la société française. La première est la centralisation du régime. Le pouvoir est en effet de plus en plus concentré à Paris. Cela se manifeste notamment à travers le conseil du roi. Les membres étaient choisis en raison de leurs compétences et non en raison de leur naissance. Il s’agissait en majorité de juristes, de bourgeois et de membres de la petite noblesse. Cette institution contrôlait les trente provinces à travers des intendants. Il y en avait un par province assisté d’un subdélégué. Ils disposaient d’une autorité considérable leur permettant de contrôler les politiques mis en place par les villes. L’auteur montre ainsi que la politique de mise en tutelle est antérieure à la révolution. Pour illustre leur importance Tocqueville retranscrit la citation suivante attribuée à Law[2] : « Le royaume de France est gouverné par trente intendants. Vous n’avez ni parlement ni gouverneur » Cette centralisation autour du roi est accompagnée par une auto administration croissante des campagnes par les paysans. Au moment de la révolution, la noblesse ne gouvernait donc ni la France en général ni les campagnes. Les impôts qui lui étaient dus était donc considérés comme illégitimes et excitaient les populations. L’écrivain insiste aussi sur la ressemblance qui s’était établie entre les français, tout particulièrement au sein des classes sociales dominantes. La noblesse s’appauvrissait en effet considérablement tandis que la bourgeoisie s’enrichissait. Leur mode de vie se ressemblait de plus en plus au fur et à mesure que leur richesse s’égalisait ; Cependant cela ne signifie pas qu’ils étaient égaux. Tocqueville insiste sur le fait que tout était fait pour établir des distinctions au sein de la population. Si la naissance est le plus évident, de nombreux autres, allant de l’éducation au langage, servaient à la séparation des classes. Cela encourageait l’individualisme et causa, selon le philosophe, la fin de l’ancien régime. L’écrivain montre de plus le caractère faible de l’administration face aux protestations qui a alimenté un esprit contestataire Enfin il établit l’état de la paysannerie au XVIIIème siècle afin de montrer sa détresse.
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