Tocqueville, Sujet Type BTS

Question 1 : En quoi le pouvoir « détaillé, régulier, prévoyant, doux » qu’évoque Tocqueville constitue-t-il un « despotisme » ?

Le despote est un individu qui concentre tout les pouvoirs et qui règne sans partage. Dans ce texte, Tocqueville vise un fonctionnement social dans lequel l’obéissance et la règle dont personne n’envisage de se libérer. Se refus de la liberté de chacun au profit d’une tyrannie douce enferme les individus dans une soumission, une passivité mais également dans un égoïsme familial.

Il s’agit donc d’un pouvoir socialisé avec l’intervention d’une multitude d’agents pour prendre en charge l’ensemble de tous les petits plaisirs octroyés au « peuple ». Le despotisme peut être en effet « détaillé, régulier, prévoyant et doux » si on l’oppose à la citoyenneté. Car un citoyen, c’est celui qui participe à la vie de la cité et ne laisse personne choisir à sa place. Mai peut-être ce citoyen est-il mort avec l’arrivée de la modernité qui lui offre plein de plaisirs, de jouissance privées, qui le détachent, le détournent de la collectivité.

Si le despotisme est différent ou contraire à la citoyenneté, alors le consommateur est le contraire du citoyen. En effet, «consomme et exprime ton désir » c’est l’impératif auquel nous sommes soumis. Cette soumission flatte en nous des tendances à la recherche du confort ; et par la même, restreint notre horizon au cercle de nos amis réels ou supposés. Nulle contestation n’est donc possible puisque le consommateur ne rêve que de couler des jours heureux à l’abri de préoccupations qui viendraient perturber son planning du weekend.

Question 2 : Pensez-vous que ce thème du bonheur assisté soit une des constantes de la communication moderne, qu’elle soit ou non commerciale ?

Le thème du bonheur assisté est une constante de la communication moderne. Le principe de la publicité est de transformer le désir du consommateur en besoins et en pulsions d’achats. On fait croire au consommateur qu’en achetant un produit, il sera satisfait. Que l’achat est une étape du inévitable s’il veut s’accomplir. Dans les publicités pour le lait infantile Nestlé, on voit des enfants entre 0 et 24mois, rire, sourire, ayant l’air heureux, suivit des phrases « est-ce que j’ai l’air de manquer de fer ? Est-ce que j’ai l’air de manquer de vitamine C ? ». Par l’emploi de fonction émotive, on montre au spectateur que s’il donne ce lait à son enfant, alors celui-ci sera épanoui. Mais en réalité, un enfant peut très bien être heureux sans absorber ce produit. Ainsi, on agit sur l’esprit du consommateur par des procédés stylistiques et rhétoriques dans un but purement mercatique. On joue sur l’affecte de l’Homme, sur ses faiblesses afin d’ancrer dans la tête du consommateur potentiel que le produit présenté dans la publicité est celui qui lui rendra l’existence plus douce, plus facile, plus agréable ; le consommateur peut ainsi se rassurer à travers cette notion fictive de bonheur, qui n’est au final, que matériel.

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