Congrès de Vienne

                  Sous-chap II : L'Europe entre ordre monarchique

                                   et aspirations    nationales

            Intro : Après la défaite de Napoléon, les ennemis de la France se réunissent à Vienne, dans la capitale de l'Autriche-Hongrie pour rétablir les monarques que les conquêtes napoléoniennes avaient chassés de leur trône et pour redéfinir l'équilibre des anciennes puissances. Mais les vainqueurs de Napoléon ne vont pas tenir compte des aspirations nationales des minorités qui sont de plus en plus importantes dans les grands empires.

1. Le congrès de Vienne

a) Un congrès européen (voir docs p.72)

Le 1er novembre 1814, à la suite de l'exil de Napoléon à l'île d'Elbe, les représentants des Etats européens se retrouvent à Vienne pour un congrès qui va durer plusieurs mois (jusqu'au 9 juin 1815). L' Autriche, l'Angleterre, la Prusse et la Russie, qui forment la Quadruple alliance, dirigent les débats. Le ministre des affaires étrangères de Louis XVIII, Talleyrand ( Charles-Maurice) y représente la France et essaie de défendre les intérêts du pays. Celui qui dirige les débats est le chef de la diplomatie autrichienne, Metternich. Il veut rétablir l'équilibre entre les grandes puissances d'Europe. Il défend une vision absolutiste du pouvoir, et affermit ainsi les monarchies européennes. Au nom de la légitimité dynastique, il redonne le pouvoir aux souverains qui ont été renversés par les guerres de la Révolution et de l'Empire.

Le Congrès de Vienne inaugure (pour la première fois) une diplomatie multilatérale : c'est ce que l'on va appeler « le concert des nations ».

 b) Une nouvelle carte de l'Europe

 Il redessine une nouvelle carte de l'Europe , en essayant de maintenir l'équilibre entre les trois grands empires continentaux, la Russie, la Prusse et l'Autriche. C'est ainsi que le royaume de Pologne disparaît de la carte, partagé entre la Russie et la Prusse, et que l'Autriche s'octroie une grande partie du nord de l'Italie, ainsi que toute la côte dalmate. et contrôle le reste de la péninsule, divisée en huit états.

Le reste des Etats allemands (les 38 autres que la Prusse) sont organisés par le Congrès en une Confédération germanique qui disposent d'une Assemblée ( la Diète de Francfort ou Bundesrat) qui est présidée par l'Autriche .

1. Des aspirations nationales réprimées par la force

       a) La naissance de mouvements nationaux

   L a Révolution française avait affirmé «  le droit des peuples à disposer d'eux-    mêmes ». Cette idée de nation souveraine s'était renforcée paradoxalement dans la lutte contre les armées françaises devenues forces d'occupation avec Napoléon. Partout en Europe les peuples sont en quête d'identité. Partout on redécouvre les langues nationales, et l'on cherche dans l'Histoire « l'âme du peuple ». Les écrivains et les artistes vont rechercher dans les traditions populaires des légendes médiévales qui l'exalte ( aidés en cela par le courant du romantisme qui commence à se développer partout ).

       b) Le désir d'unité nationale

Par le congrès de Vienne, les grandes puissances se sont partagées les territoires sans se soucier des différents peuples qui y vivaient. Certaines nationalités sont divisées entre plusieurs états et aspirent à l'unité.

 Pour échapper à la répression des régimes autoritaires qui ont été rétablis en 1814-1815, les membres de ces mouvements nationaux, souvent des intellectuels, étudiants, écrivains, artistes, journalistes, doivent lutter contre la censure et l'interdiction de réunion et d'association. Ils forment alors des sociétés secrètes comme les « carbonari »en Italie. Mais pour ne pas être emprisonnés, ils sont souvent obligés de s'exiler.

1. Insurrections et indépendances

Par leur lutte, plusieurs peuples accèdent à l'indépendance et forment de nouveaux états : c'est le cas de la Grèce , qui se libère de l'Empire Ottoman par un soulèvement qui commence en 1821, et qui finira en 1830, ou de la Belgique, qui se libère du royaume de Hollande en 1830.

Mais en Italie, où les libéraux ont créé le mouvement du « Risorgimento » visant à l'unification de la péninsule, les états de Parme et de Modène ne parviennent pas à se libérer de la domination autrichienne. De même, les Polonais tentent de se soulever en 1830, mais sont écrasés par la Russie en 1831.

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