Concours blanc Histoire 2020 PEI première SciencePo corrigé
Dissertation : Concours blanc Histoire 2020 PEI première SciencePo corrigé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lalaland2001 • 6 Novembre 2020 • Dissertation • 1 651 Mots (7 Pages) • 598 Vues
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Présentation du sujet et des documents
Problématique et réponse à la problématique
Amorce de chaque partie
Transition
Ouverture
Ces documents portent sur la IIIe République qui se met en place dans la France au tournant des XIXe–XXe siècles, malgré les oppositions qu’elle rencontre. Le premier document est un tableau de Jules Didier et de Jacques Guiaud, qui évoque la chute du Second Empire suite à la défaite française dans la guerre franco
prussienne de 1870. L’annonce de la déchéance de l’Empire le 4 septembre 1870 et la proclamation de la IIIe République sont alors soutenues par une foule de plus de 100 000 personnes. Cependant, la fondation de la République fait rejaillir deux France opposées, l’une républicaine, l’autre monarchiste. Or, cette dualité est également au centre du second document en pleine affaire Dreyfus. Il s’agit d’un tract de la Ligue de défense républicaine publié le 11 septembre 1899, à Vienne dans le département de l’Isère, au terme du second procès d’Alfred Dreyfus, durant lequel il est à nouveau reconnu coupable, avant d’être gracié quelques jours plus tard, le 19 septembre, grâce avancée par le gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau dit de « défense républicaine ». Ce second document est un appel aux républicains à se mobiliser contre le camp des antidreyfusards et plus globalement contre les opposants au régime républicain. Dans quelle mesure la IIIe République se met-elle en place et s’enracine t-elle dans la France des années 1870 à 1914, malgré de nombreuses oppositions ?
En 1870, la France connaît dans la guerre et la défaite un bouleversement politique majeur, dans lequel Paris va jouer un rôle particulièrement important, inscrivant la IIIe République naissante dans le prolongement de la Révolution de 1789.
Suite à la défaite de Sedan qui entraîne la chute du Second Empire de Napoléon III, la IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870, événement mis en avant par le document n°1. Sur les marches du Palais-Bourbon, c’est-à-dire de la chambre des députés, les chefs républicains tels que Léon Gambetta viennent de proclamer la République en question. La foule visible sur le tableau de Didier et Guiaud met en scène le soutien populaire, au moins à Paris, à ce changement de régime, qui s’effectue alors sans violence, ce que le tableau peint entre 1870 et 1871 permet d’appréhender. Du premier au dernier plan du tableau, la foule laisse apparaître des personnages qui tantôt lèvent les bras, tantôt leur couvre-chef pour saluer l’événement.
D’autre part, le choix du sujet de ce tableau installe Paris et les Parisiens en tant qu’acteurs de la fondation de la République. Le 4 septembre 1870, malgré la défaite de Sedan, la capitale française, qui n’est pas encore assiégée par les armées prussiennes, est le théâtre de ce changement de régime. Dès lors, dès la mise en place du siège en question (à partir du 19 septembre), Paris devient le symbole du camp républicain favorable à la poursuite de la guerre, contre la province, acquise à la recherche de la paix. Les élections législatives de février 1871 ainsi que la guerre civile de la Commune de Paris (18 mars au 28 mai 1871) renforcent l’association Paris/camp républicain, face à une province qui vote alors majoritairement pour la droite monarchiste et catholique.
Or, cette rivalité en partie centrée sur Paris est encore structurante de la vie de la IIIe République trois décennies plus tard, comme l’évoque le second document. Ce tract de la Ligue de défense républicaine fait écho à Paris, épicentre des manifestations politiques, des Révolutions, car le tract appelle ses partisans à se réunir au Champ-de-Mars de Vienne (ligne 14) pour soutenir et défendre le régime républicain. Entretemps, Versailles a remplacé Paris en qualité de capitale de la
France, reflet de la défiance d’Adolphe Tiers, puis du monarchiste Patrice de Mac Mahon à la tête de l’exécutif, envers Paris et sa population. En effet, il faut attendre la démission de ce dernier en 1879 pour que Paris retrouve son statut de capitale, alors que les républicains deviennent majoritaires au Palais-Bourbon, moins d’une décennie après sa proclamation peinte par Didier et Guiaud (document 1).
Née dans la guerre et la défaite, la IIIe République fait très tôt l’expérience des rivalités qui travaillent non seulement la vie politique de ce nouveau régime politique, mais aussi la société française dans son ensemble, nécessitant un enracinement de combat pour tenir tête aux multiples oppositions.
Malgré la victoire du camp républicain à la fin des années 1870, la IIIe République n’en est pas moins fragilisée, et doit mettre en œuvre des réformes régaliennes et sociétales, malgré de nombreuses crises, parmi lesquelles l’affaire Dreyfus en est la « plus grande crise du régime républicain de la fin du XIXe siècle », comme le souligne l’historien Vincent Duclert.
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