Comment passe-t-on du régime de Charles X à celui de Louis-Philippe ?

      En mai 1814, en France, une Charte instaure une monarchie constitutionnelle qui n’est pas dans l’esprit conservateur du Congrès de Vienne de 1815 qui réorganise l’Europe d’après Napoléon Ier en voulant réprimer les mouvements libéraux et nationaux issus de la Révolution française. C’est dans ce contexte national et européen que Charles X est sacré roi de France en 1825. Il est ultraroyaliste, prône le conservatisme.

        Le 9 août 1830, Louis-Philippe prête serment sur la Charte révisée, en s’inscrivant dans le libéralisme.

      Comment passe-t-on du régime de Charles X à celui de Louis-Philippe d’Orléans ?

Par l’étude de cinq documents sur les manières d’agir du roi Charles X, du peuple, des monarchistes libéraux et de Louis Philippe, est démontré qu’on passe d’un régime conservateur sous Charles X à un régime libéral avec Louis-Philippe.

      Charles X, sacré roi de France en 1825 est un ultraroyaliste, un monarchiste réactionnaires qui souhaite un retour intégral à l’Ancien Régime et critique tous les héritages de la Révolutions, d’où un régime lié au conservatisme, une culture politique opposée au progressisme. Par exemple, il nomme ministre des affaires étrangères le Prince de Polignac en 1829. Or, une autre action du roi fait basculer son régime conservateur : le 25 juillet 1830, il rédige quatre ordonnances contraires aux libertés acquises durant la révolution de 1789. Celles-ci suspendent la liberté de la presse, dissolvent la Chambre, réduisent le corps électoral et fixent les élections en septembre.

« Cependant le Moniteur a publié enfin ces mémorables ordonnances qui sont la plus éclatante violation des lois. », publie Le National le 27 juillet 1830.

      Par la suite, la seconde manière d’agir du  roi de France est la répression les ouvriers de la presse : il fait saisir les presses des journaux ayant publié l’appel à la résistance et arrête ses auteurs, le 27 juillet 1830. La lithographie coloriée de Victor Adam de 1830 représente cet évènement.

        En effet, aux manières d’agir du roi répondent celles du peuple : résister intellectuellement en rédigeant une protestation et résister physiquement en érigeant des barricades.

« Aujourd’hui donc le gouvernement a violé la légalité. » peut-on lire dans les extraits d’une protestation signée par quarante-quatre gérants et rédacteurs de journaux parisiens, le 27 juillet 1830, dans Le National.

        C’est ainsi que la contingence du vingt-sept juillet provoque l’insurrection et les premières barricades des ouvriers typographiques qui agissent en entraînant avec eux le peuple parisien, les vingt-sept, vingt-huit et vingt-neuf juillet 1830, trois journées révolutionnaires, appelées « Trois Glorieuses ». Notre-Dame et l’Hôtel de Ville sont pris par les insurgés le 28 juillet 1830.

        Par conséquent, Charles X abdique « Charles X ne veut plus rentrer dans Paris : il a fait couler le sang du peuple » extrait d’une proclamation rédigée par Adolphe Thiers et François-Auguste Mignet le trente et un juillet 1830. La manière d’agir des monarchistes libéraux est à l’oeuvre.

      Les Chambres confient le pouvoir à Louis-Philippe, le trente et un juillet 1830 car les monarchistes libéraux y voient un recours. Le duc d’Orléans  incarne un régime lié au libéralisme, c’est-à-dire opposé à l’absolutisme monarchique et favorable aux acquis révolutionnaires, qui prône le renforcement des libertés, tant politiques qu’économiques.

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