Analyse audio-visuelle du clip “Les Corons » de Pierre Bachelet

Analyse audio-visuelle du clip “Les Corons » de Pierre Bachelet

Classique de la variété française et monument du patrimoine du Nord de la France, Les Corons est aussi l'hymne du Racing Club de Lens ainsi solidifiant pour toujours sa place dans la culture du pays minier. Cette chanson dresse le portrait d’un passé douloureux et est l’expression d’une réalité de générations entières. Une réalité encore bien présente dans le cœur et les mémoires des habitants de la région. Ainsi nous alors réaliser une analyse audio-visuelle de la version clipé en expliquant pourquoi cette chanson est si importante pour le patrimoine du « pays noir » et comment elle atteint ce statut de patrimoine nationale.

Ecrite en 1982 par Jean-Pierre Lang et entonnée par le chanteur romantique engagé Pierre Bachelet, cette chanson illustre à la fois l’histoire particulière et complexe qu’entretient la région avec son passé, sa mémoire. Né en région parisienne, le chanteur a néanmoins passé son enfance à Calais, comme il l’indique dans les paroles de sa chanson « Et c’était mon enfance, et elle était heureuse ». Enfant d’une famille de « gueule noire », il décrit les mines comme un pays. Un peuple à part entière où la solidarité et l’entraide font loi. A travers les paroles de la chanson, Pierre Bachelet nous fait plonger au cœur de la douloureuse et bouleversante histoire des corons de la région. Et bien que la dernière mine fût fermée dans les années 1990, l’hymne est encore aujourd’hui chanté et célébré afin d’honorer le passé des ainés, et d’en tirer le meilleur, c’est à dire de la générosité. C’est une toile entière que peint Bachelet de ces communautés du Nord et il décrit celles-ci a travers les cinq sens. Dans les corons, le danger et « des accidents au fond du trou » ne sont jamais bien loin. Des dangers tels que les éboulements ou les infiltrations d’eau. Pierre Bachelet évoque à cet égard la « silicose » ou les « coups de grisou », hantises des mineurs. La silicose étant une maladie pulmonaire provoquée par l’inhalation de particules de poussières de silice présentes dans les mines. Elle n’est reconnue comme maladie professionnelle, qu’en août 1945 alors qu’elle est l’une des maladies qui touche le plus les mineurs. Toutefois, la chanson ne décrit pas que les moments de difficultés mais est également porteur d’espoir, le rappel que le soleil brille toujours au bout du tunnel. En effet, Pierre Bachelet évoque l’année 1936, faisant référence non pas seulement à la victoire du Front populaire en France mais également aux grèves de 36. A cet égard, plus de deux millions d’ouvriers mineurs adoptant un comportement pacifiste exemplaire se mobilisant dans une atmosphère de camaraderie sans précédent afin d’obtenir de plus grands droits : une augmentation des salaires, le recul du chronométrage ou encore le retour de la paie par équipe de travail d’une même taille. En effet, si le début des années 30 est sombre pour les ouvriers mineurs qui subissent des conditions de travail toujours plus rudes ainsi que des rétributions salariales bien trop peu élevées, l’arrivée du Front Populaire au

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