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Renouveau politique et institutionnel en Irak en 1920

Dissertation : Renouveau politique et institutionnel en Irak en 1920. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2018  •  Dissertation  •  3 013 Mots (13 Pages)  •  640 Vues

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Renouveau politique et institutionnel en Irak en 1920.

Introduction :

        « L’Irak reste le plus grand chantier du monde » - Pierre Girard Hautbout, homme d’affaire français connu pour ses activités de lobbying auprès du régime de Saddam Hussein dans les années 1990 et 2000 et son implication en 2004 dans une affaire de contre-espionnage, prononce ces mots rapportés par le journal Baule + en 2016. Ce chantier qu’est l’Irak a débuté en 1920 par la réorganisation de la région. Le renouveau politique fait référence à  la notion de retour à un état précédent après un déclin. Pour l’Irak il s’agit à la fois d’un renouveau dans le domaine politique puisque c’est la reconstruction des cendres de l’Empire Ottoman après la première guerre mondiale mais aussi la fondation d’un nouvel état qui ne souhaite exercer sa souveraineté capable et s’élever au même rang que les sociétés occidentales. Il faut également préciser que ce renouveau politique s’applique également aux institutions, en effet, l’Empire Ottoman connait une vague de modernisation institutionnel (les Tanzimat) depuis le XIXème siècle influençant ainsi tous ses territoires et permettant d’arrêter les archaïsmes politiques et institutionnels. L’Irak est surnommé « Le pays entre deux fleuves », il est aussi appelé « Mésopotamie » du grec Mesos Potamos signifiant littéralement « entre les fleuves ». La Mésopotamie est considérée comme le berceau des civilisations babyloniennes et assyriennes, les fleuves qui l’entourent sont le Tigre et l’Euphrate. L’Irak est un territoire qui faisait partie de l’Empire Ottoman. Il s’agit s’une des forces ayant participés à la Première Guerre Mondiale. Les forces alliées s’étant imposées à l’issue du conflit, le territoire de l’empire a connu une partition en 1922, l’abolition du califat en 1924 clos définitivement et officiellement la chute de l’Empire Ottoman. Cet empire étant très largement étendu, il était composé de nombreuses communautés et ethnies qui s’y sont installées et que l’on a retrouvées en Irak. L’accord de Sykes-Picot signé le 16 Mai 1916 entre les Français et les Britanniques est le premier à déterminer l’avenir des régions composant l’Empire Ottoman, en effet, les deux puissances occidentales se sont accordées sur un partage de la zone en deux. D’une part le Liban, la Syrie, la région de Mossoul pour les français et d’autre part, le reste de la Mésopotamie et la Transjordanie pour les anglais. Se mettent en place dès lors les frontières du Proche Orient mais aussi l’affirmation des puissances Occidentales sur cette région.                 Nombreux sont ceux qui se sont penchés sur la question de l’Irak, beaucoup d’historiens se sont spécialisés sur le sujet du Proche-Orient qui connaît des rebondissements actuels. Ainsi nous pouvons citer Hamit Bozarslan, Docteur en histoire et en science politique, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Hamit Bozarslan est spécialiste de l’histoire de la violence au Moyen-Orient et s’intéresse à la construction de l’identité politique de la région orientale. Il est notamment l’auteur de Une histoire de la violence au Moyen-Orient, De la fin de l’Empire ottoman à al-Qaida. Nous pouvons également évoquer Myriam Benraad, politologue française, spécialiste du monde arabe et de l’Irak, elle est également docteure en Science Politique et chercheuse à l’Institut de Recherches et d’étude sur le monde arabe et musulman. Etant un membre de l’Association Française de Science Politique, Myriam Benraad milite à l’échelle internationale pour la paix et le développement au Moyen Orient et est l’auteur de nombreux écrits tels que Irak, la revanche de l’histoire : de l’occupation étrangère à l’Etat islamique. Elle a à plusieurs reprises travaillé avec Pierre-Jean Luizard, docteur en histoire de l’Islam contemporain, Il s’est particulièrement intéressé à en mettre en valeur le rôle joué par le clergé chiite dans les systèmes politiques en place en Irak. Il est connu du grand public grâce au succès de son livre Le Piège Daech – l’État islamique ou le retour de l’Histoire. Pour ce livre, il a reçu le Prix Brienne du livre géopolitique 2015. Pierre-Jean Luizard est également directeur de recherches au CNRS

De quelle manière s’est mis en œuvre le renouveau politique et institutionnel en Irak après la Première Guerre Mondiale et les années de reconstructions ?

L’année 1920 marque la naissance d’un nouvel état décidée par les puissances occidentales auquel elles ont promis sinon l’indépendance, une certaine autonomie que les populations vont s’atteler à obtenir.

  1. L’émergence d’un nouvel Etat : de l’Empire à l’Irak.

A) La conférence de San Remo.

L’année 1920 marque le démantèlement de l’empire ottoman ainsi que la victoire des puissances alliées. En effet, c’est à la suite de la première guerre mondiale que l’espace ottoman se retrouve profondément affecté par les différents affrontements qui ont eu lieu, aussi bien au niveau maritime que terrestre et que sa population est empreinte à une réelle peur face à toute la violence endurée. Le Moyen-Orient devient ainsi un véritable enjeu de géopolitique internationale et cela se retrouve dès 1916 avec les accords secrets de Sykes-Picot. Ces accords ont été signés entre la France et la Grande Bretagne le 16 mai 1916 et prévoyaient le partage de l’empire ottoman en plusieurs zones d’influence, marquant ainsi une réelle volonté de démantèlement de l’empire. Ces accords ont été rendu publics en novembre 1917 par le journal russe Izvestia. Trois ans plus tard, la question orientale est toujours au cœur des enjeux géopolitiques et c’est ainsi que prend place la conférence de San Remo, dans le Nord-Ouest de l'Italie du 19 au 26 avril 1920. Une poignée de représentants britanniques (Lloyd George), italiens (Nitti), belges, japonais, grecs et français (Millerand), se réunissent afin de prendre décision de la création de nouveaux états sur les provinces ottomanes. C’est dans l’article 22 que l’on apprend ainsi la mise en place d’un système mandataire accompagnant l’organisation progressive de l’indépendance de ces nouvelles nations. Cette tâche de mandataires est ainsi donnée aux deux puissances occidentales que sont la Grande Bretagne et la France. Il est alors décidé de découper cet espace en deux zones distinctes : une A et une B. La zone A composée de la Mésopotamie, de la Palestine et de la Transjordanie revient alors à la Grande Bretagne tandis que la France se retrouve mandataire du Liban et de la Syrie.                                                                        Pour ce qui est de l’Irak, la décision est prise d’arranger les mandataires plutôt que les populations internes. C’est ainsi que les minorités se voient retirer des territoires promis pendant la guerre. C’est le cas des Juifs, et de leur volonté d’un état juif, prôné au moment de la déclaration Balfour et c’est également le cas pour Hussein, chef de la révolte arabe à qui on avait promis la construction d’un état arabe. Les Kurdes sont également mis de côté. Toutes ces minorités et mouvements indépendantistes et nationalistes comptaient obtenir une réelle indépendance afin d’enfin pouvoir entrer sur la scène internationale au sein de la Société des Nations (SDN). Il est tout de même à noter que la conférence de San Remo n’était qu’une simple discussion ne garantissant aucunement la mise en place des décisions prises. Néanmoins, elle nous montre la progression des établissements de la France et de la Grande Bretagne sur les anciennes provinces ottomanes et fonde les bases du traité de Sèvres.

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