Maintenir l’ordre dans les sociétés européennes de 1815 à 1830
Dissertation : Maintenir l’ordre dans les sociétés européennes de 1815 à 1830. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soniait • 27 Février 2017 • Dissertation • 1 327 Mots (6 Pages) • 1 109 Vues
Maintenir l’ordre dans les sociétés européennes de 1815 à 1830
Le maintien de l’ordre tend à représenter généralement un ensemble d’opérations effectuées de manière à assurer une paix civile et un certain calme au sein d’une société donnée. L’Europe toute entière est frappée par une période assez tourmentée de contre-révolution entre 1815 et 1830. En effet, suite au Congrès de Vienne de 1814 à 1815 qui redessine les frontières européennes et réaffirme la chute du bonapartisme, le Vieux Continent fait face à de nouvelles dissidences au sein de sa population. Celles-ci sont d’ordre idéologique (volonté de création d’un nouveau régime et système politique), nationaliste (suite à la division du Congrès de Vienne et aux revendications de certaines populations au sein des empires multiethniques), voire révolutionnaire avec un objectif de modification absolue de l’ordre politique et sociale. Cette période de trouble atteint son apogée en France avec la fin de la Restauration et la mise en place de la Monarchie de Juillet. La chute de Charles X en 1830 entraîne alors une explosion révolutionnaire dans toute l’Europe avec ses succès et ses échecs. Du Congrès de Vienne avec sa volonté d’imposer une vision forte, voire despote du pouvoir en annihilant toute étincelle révolutionnaire avec notamment la Sainte Alliance du 26 septembre 1815, aux agitations et bouleversements politique de 1830, il convient de s’interroger dans quelle mesure le maintien de l’ordre de 1815 à 1830, même s’il s’est révélé infructueux, devient un enjeu crucial pour l’assise du pouvoir des dirigeants européens ? Ainsi il serait pertinent d’étudier d’une part le contexte très particulier de cette période qui fait craindre les rassemblements populaires dans une modernité urbaine encore mal maîtrisée, puis le maintien de l’ordre ponctuel par une violence répressive et enfin le maintien de l’ordre continuel par une pression morale pérenne.
Le maintien de l’ordre pour les grands souverains européens devient à la limite d’une obsession en partie à cause du caractère particulièrement unique de la période entre 1815 et 1830. Celle-ci a permis d’exacerber les tensions au sein des populations européennes. En effet chaque pays a appliqué d’une part un maintien de l’ordre ponctuel avec une violence particulièrement répressive. Ce maintien de l’ordre se fait dans de divers domaines avec des buts variés. On peut en effet, noter dans un premier temps, les interventions militaires comme véritable outil de légitimité. En effet, les victoires sur des terres voisines permettent non seulement de légitimer le pouvoir en place et d’apaiser les tensions par une gloire militaire offerte à la population. De plus, les guerres permettent également de calmer des vagues contestataires. Tel est l’exemple de la situation en Espagne en 1823. L’annonce du pronunciamento, soit la création d’une forme de Constitution fait alors réagir l’empire d’Autriche mais surtout la France. Celle-ci décide de venir en aide au Roi Ferdinand VII, fermement opposé à une libéralisation du régime. Cette intervention en Espagne révèle les buts des interventions militaires pour les puissances européennes. La France souhaite par cette intervention donner un autre visage de la guerre que celle des guerres napoléoniennes (guerres d’empire avec une volonté d’expansion prégnante). La guerre sous la Restauration revête un visage désintéressé avec un souci pour les civils et un altruisme éminemment mis en avant. Cette « guerre pour la paix » qui légitime la Restauration et assure alors un maintien de l’ordre a également d’autres buts. En effet, suite au congrès de Vienne, entre 1815 et 1823, le tsar Alexandre, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume et l’empereur d’Autriche François Ier s’unissent pour créer la Sainte-Alliance. Cette Sainte Alliance véritable concert contre révolutionnaire est défini par le chancelier autrichien Metternich comme « le maintien de toutes les institutions existant légalement » et pose l’importance capitale des interventions militaires étrangères afin de maintenir l’ordre. Les congrès de Carlsbad et de Vienne de 1819 et 1820 affirment cette position avec l’intervention autrichienne très répressive en Prusse avec le « système Metternich ». Ecartée de cette Sainte Alliance, qui représente les vainqueurs du bonapartisme, la France souhaite s’intégrer au concert européen avec son intervention en Espagne. Ainsi, les interventions militaires à l’étranger sont des moyens efficaces et ponctuels pour maintenir l’ordre tout en assurant la légitimité et l’autorité d’un régime face à sa population et sur la scène internationale.
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