Les 14 points du président Wilson

Extrait du message du président Wilson au Congrès des Etats-Unis, Washington, 8 janvier 1918

        "L’histoire de la liberté, c’est l’histoire des limites du pouvoir de l’Etat", voici ce que déclara Wilson devant une assemblée. Wilson, dans la multitude de ses combats pour un monde meilleur, se battit pour la liberté des pays et des nations. Il nous en parle dans ce document célèbre qu’est ce "programme de paix du monde", qu’il propose au Congrès des Etats-Unis à Washington le 8 janvier 1918. Thomas Woodrow Wilson, est né le 28 décembre 1856 et est mort le 3 février 1924 à Washington. Il fait des études de droits, puis d’histoire et de sciences politiques. Il sera élu président des Etats-Unis pour deux mandats de suite : une première fois en 1913 et une deuxième fois en 1916. Il marquera les Etats-Unis pour sa pensée et sa volonté de rompre avec l’isolationnisme et de prôner un interventionnisme qui fonctionne encore de nos jours, les Etats-Unis se faisant appelés les "Gendarmes du monde" aujourd’hui. Il abandonnera le pouvoir en 1921. Quand Wilson déclamera son discours le 8 janvier 1918, en Europe, la Grande Guerre fait rage. Au début de la guerre, les Etats-Unis veulent ne pas intervenir, étant encore dans leur pensée d’isolationnisme. Mais une série d’incidents, mêlés à la guerre sous-marine à outrance menée par l’Allemagne, vont faire changer d’avis les Etats-Unis. Le déclic se fera surtout après le naufrage du Lusitania coulé par les sous-marins allemands le 7 mai 1915. Les Etats-Unis déclareront la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917, faisant aussi de la Grande Guerre, une guerre mondiale. Ainsi, nous nous demanderons comment Wilson, à travers ses 14 points, pose-t-il les bases des nouvelles relations internationales et d’une paix européenne, voie mondiale ? Dans un premier temps, nous verrons que Wilson a une volonté de mettre fin à la diplomatie secrète entre les nations, en mettant au grand jour une diplomatie publique par opposition aux négociations secrètes, ainsi que de mettre en place une association générale des nations pour assurer l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de tous les états. Ensuite nous parlerons d’une naissance d’une vague de liberté dans le monde qui se traduit par la volonté de libre navigation et d’un début de la décolonisation. Enfin, nous nous pencherons sur la réduction des armements et de l’autodétermination des nations, qui pourrait faire penser à une paix mondiale durable.

        Au début de son discours, Wilson déclare de suite qu’il a la volonté de mettre fin à la diplomatie secrète entre les nations. Tout d’abord, il prône une diplomatie publique par oppositions aux négociations secrètes. Depuis le milieu du XIXème siècle, les nations européennes se livrent à des pactes secrets entre eux, c’est ce que Wilson dénonce quand il dit qu’"il n’y aura plus d’ententes particulières et secrètes d’aucune sorte entre les nations" (l. 4/5). Des traités secrets, il y en a eu, comme le traité secret signé entre la France et l’Italie en 1902, concernant leur agissement en Afrique. De plus il appuie sur le fait qu’une nouvelle diplomatie doit voir le jour, il la définit comme une diplomatie qui "procèdera toujours franchement et en vue de tous" (l. 5/6). Jusqu’à maintenant, la plupart des traités et des conventions se faisaient en cercles fermés avec quelques pays, d’autres étant mis à l’écart, n’étant pas assez puissants pour pouvoir prétendre faire partie du concert européen, ou même des relations internationales.

        Wilson, dans son dernier point, met en avant l’idée de créer "une association générale des nations" (l. 54) pour prévenir les risques de guerre mais surtout pour les éviter. Ce serait l’endroit où toutes les conventions de pays se tiendraient pour régler les problèmes et les différends entre tous les pays, qu’ils soient petits ou grands, puissants ou pas, ce serait un moyen de mettre sur un même pied d’égalité les pays, pour "offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégrité territoriale" (l. 55/56). Cette association devra aussi protéger l’intégrité territoriale de tous les états, intégrité territoriale, créée depuis les traités de Westphalie en 1648, qui préconise qu’un Etat a le droit et le devoir inaliénable de préserver ses frontières contre les menaces ou influences extérieures. Notion liée à l’indépendance politique où un pays, un Etat, une nation a le droit d’autogouverner son territoire. Par exemple, quand la France colonisa l’Algérie, cette dernière était sous dépendance politique, c’était la France qui décidait de sa politique et comment elle devait la mener sur son territoire.

        Ainsi, à travers ses idées d’une association générale des nations et de la fin des négociations secrètes, Wilson montre qu’il a la volonté de mettre fin à la diplomatie secrète entre les nations, qu’une nouvelle définition de la diplomatie, des relations entre les nations doit être mise en place. Dans la deuxième partie, nous allons nous pencher sur la naissance d’une vague de liberté dans le monde si le programme de Wilson est mis en place jusqu’au bout.

        Une vague de liberté pourrait naitre si le programme de Wilson est mené à bien, et qu’il est accepté. Cette vague de liberté pourrait se traduire par la garantie de liberté de navigation dans les eaux du monde. Wilson prévoit une "liberté absolue de la navigation sur mer" (l.7). Depuis le début du XIXème siècle et même avant, c’était la Grande Bretagne qui détenait le monopole sur les mers du monde, c’est une puissance maritime, c’est elle qui contrôlait les mers. De plus, elle avait un empire colonial conséquent, car il s’étendait jusqu’en dans les Indes, donc l’océan Pacifique, et il ne faut pas oublier, que les Etats-Unis est une ancienne colonie britannique avant tout. Wilson insiste sur le fait que les mers doivent être libre de navigation "aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix" (l. 7/8). Durant la Première Guerre Mondiale, les allemands s’étaient lancés dans une guerre marine mais surtout dans une guerre sous-marine, détruisant des navires militaires de beaucoup de pays comme la France et l’Angleterre, mais aussi, des navires marchands et civils comme le Lusitania (le 7 mai 1915, 1200 victimes) et le Sussex (le 24 mars 1916). Et s’il y a une guerre, Wilson préconise que "les mers seraient fermées en tout ou en partie par une action internationale tendant à faire appliquer des accords internationaux". Ce serait donc des pays qui mettraient en place ces accords internationaux dans le but de protéger l’accès des mers aux flottes de tous les pays utilisant les voies maritimes.

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