Le Pakistan s'apprête à entrer dans une nouvelle phase d'incertitude
Étude de cas : Le Pakistan s'apprête à entrer dans une nouvelle phase d'incertitude. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jacdu67 • 9 Mai 2013 • Étude de cas • 391 Mots (2 Pages) • 550 Vues
slamabad, envoyé spécial. L'homme revient de loin. Longtemps proscrit, exilé, Nawaz Sharif, 63 ans, pourrait bien devenir le nouveau premier ministre du Pakistan à l'issue des élections législatives du 11 mai.
Le chef de la Pakistan Muslim League-Nawaz (PML-N), formation emblématique de la droite pakistanaise proche des milieux d'affaires et des partis musulmans conservateurs, est donné vainqueur par la plupart des analystes et des sondages tant est puissant le rejet du gouvernement sortant dirigé par le Parti du peuple pakistanais (PPP), le mouvement de la dynastie Bhutto à l'idéologie historiquement plus marquée à gauche. Après cinq ans de règne, le PPP laisse un pays plombé par les problèmes de gouvernance, la corruption et le terrorisme.
Le Pakistan s'apprête toutefois à entrer dans une nouvelle phase d'incertitude, voire de turbulences, car la future scène politique promet d'être éclatée. La PML-N de Nawaz Sharif va devoir compter avec une percée probable du Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI) d'Imran Khan, ancienne star de cricket et jet-setteur londonien repenti recyclé dans le néoconservatisme religieux et l'anti-américanisme. Aussi le gouvernement de coalition qui s'annonce risque-t-il fort, selon les observateurs, de s'enliser dans l'attentisme et les contradictions.
109 MORTS DANS LES VIOLENCES PRÉELECTORALES
Au premier rang des défis explosifs qui attendent le nouveau pouvoir, figure l'attitude à adopter à l'égard de l'insurrection du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TPP), mouvement islamiste radical issu de la ceinture tribale pachtoune frontalière de l'Afghanistan qui s'est livré ces dernières semaines à une campagne d'assassinats et d'attentats visant les partis laïcs.
Au total, cette violence préélectorale, qui a aussi frappé à une moindre échelle quelques formations religieuses, aura fait 109 morts depuis le 11 avril –, dont une quarantaine depuis le début de la semaine. Cette offensive terroriste du TTP, dont la nouveauté a été de cibler Karachi, la capitale économique du Pakistan, a considérablement assombri le climat de cette campagne censée pourtant marquer un progrès dans la maturation de la fragile démocratie au Pakistan.
Pour la première fois en effet dans l'histoire troublée de cet Etat né en 1947 des décombres de l'Empire britannique des Indes, un gouvernement démocratiquement élu aura achevé son mandat (cinq ans) sans avoir été délogé prématurément par un coup de force inspiré par l'armée, la "verticale du pouvoir" du pays. Une transition entre le PPP et la PML-N, selon un scénario respectueux des règles de la Constitution, serait sans précédent en soixante-six ans d'existence du Pakistan.
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