La politique du Make In India de Nodi
Synthèse : La politique du Make In India de Nodi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nokitsuno • 13 Novembre 2022 • Synthèse • 662 Mots (3 Pages) • 291 Vues
Devoir maison d’HGGSP
Ce document est un extrait du livre du prix Nobel d’économie Amartya Sen, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, paru en 1999. Il y traite de l’alphabétisation des femmes, c’est-à-dire le nombre d’individus âgés de plus de 15 ans sachant lire et écrire parmi la population totale (on parle alors de taux l’alphabétisation, en pourcentage, qui sert notamment de base à la mesure du niveau d’éducation et de développement humain), et de son impact sur le niveau de développement (l’état d’avancement social et économique : l’IDH) et la démographie d’un pays.
En quoi l’alphabétisation des femmes constitue-t-elle un enjeu démographique et de développement selon Amartya Sen ?
Nous étudierons d’abord l’impact démographique de l’éducation/l’alphabétisation des filles puis ses conséquences sur le niveau de développement.
Ainsi, l’alphabétisation des femmes et leur accès à l’éducation a une « incidence positive sur la mortalité infantile (le nombre d’enfants de moins d’un an décédés par rapport à l’ensemble des enfants nés sur une même période) » selon Amartya Sen s’appuyant sur la statistique suivante : « l’alphabétisation des femmes passant de 22 % (dans le monde) (source non citée) en 1981 à 75 % (Banque mondiale) aujourd’hui a réduit la mortalité des moins de cinq ans de 156 pour 1000 à 110 pour 1000 sur la même période ». Les enfants en bas âge meurent donc moins lorsque les femmes sont alphabétisées et éduquées (bien que les progrès techniques aient aussi un impact certain), cela peut s’expliquer par l’accès à la compréhension des médicaments et autres.
De plus, la baisse de la mortalité infantile s’accompagne d’une baisse de l’indice de fécondité qui correspond au nombre d’enfants moyen par femme sur une période. La corrélation peut encore être prouvée par le fait qu’alors qu’en Inde l’indice de fécondité « reste supérieur à 3 » alors que dans L’État indien « le plus avancé socialement » , le Kerala, il se situe à 1,7. Les femmes alphabétisées/éduquées ont donc sensiblement moins d’enfants (« l’accès à l’éducation […] explique pour une bonne part de cette baisse ») qui survivent mieux à la petite enfance, bien que la mortalité infantile demeure élevée dans un P.E.D comme l’Inde à cause des maladies, la malnutrition, la consanguinité et autres.
Cependant, l’alphabétisation des femmes a aussi un impact sur le niveau de développement d’un pays. Tout d’abord, la baisse de la natalité (ou du taux de fécondité) est marque d’une transition démographique en cours, faisant à terme du pays non plus un P.E.D mais un P.D.E.M. On peut aussi argumenter que cela s’accompagne d’une libération/amélioration de la condition féminine refusant « de se voir réduites à leur rôle de génitrice », affirmant « leur rôle d’agent dans les décisions familiales » et pouvant prétendre à de plus nombreux emplois, ce qui constitue donc une avancée sociale majeure.
Nous pouvons aussi noter que le niveau l’alphabétisation, utilisé pour mesurer le niveau d’éducation (et donc en partie celui de développement) d’un pays, permet d’expliciter les avancées sociales et intellectuelles d’un État et de sa population. L’accès facilité à l’éducation pour les femmes et la baisse de la fécondité permettent à plus d’individus de suivre un cursus universitaire : « l’accès à l’éducation, jusqu’à un haut niveau », formant ainsi des élites intellectuelles, marque d’un pays développé. Il faut cependant noter que le niveau de développement d’un pays entraîne aussi une baisse de la fécondité, on peut alors établir une corrélation entre ces deux paramètres comme l’affirme Amartya Sen : « L’accès à l’éducation, jusqu’à un haut niveau, explique pour une bonne part cette baisse [de la fécondité] ».
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