La Lex Sampronia

Une révolte servile en Sicile

Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, 34, frgt 3)

Parmi toutes les révoltes serviles, celles de Sicile apparaissent comme étant les plus marquantes. Ces révoltes ont su tenir tête à Rome et son armée pendant assez longtemps. Dotées d’un effectif assez élevé, les insurgés se sont mobilisés avec détermination. La Sicile étant loin de Rome, cela a favorisé le soulèvement d’autres cités jusque-là stable. La révolte servile prend sa source à Enna une ville située au Nord-Est de la région du même nom. C’est environ moins d’un demi-siècle après les évènements que Diodore relate les faits. Il consacra trente de sa vie pour rédiger ce qui fut son œuvre majeur. Ses récits vont de l’époque mythologique à la première année de la 180 ème olympiade en 60 avant Jésus-Christ. Le texte que nous allons commenter, est extrait du livre XXXIV de Diodore de Sicile : Bibliothèque historique et il se décline en trois paragraphes.

Diodore de Sicile (Diodorus Siculus) est un historien Grec né à Agyrium en Sicile. De sa vie on sait peu de chose. Selon les sources historiques, il aurait voyagé dans une grande partie de l’Europe et de l’Asie mineur avant de s’installer définitivement à Rome. Il se serait aussi inspiré de travaux d’autres historiens antiques. Des quarante livres qui composaient son œuvre, il ne reste que quinze dont certains sous forme de fragments.

La civilisation romaine antique est une civilisation esclavagiste. Les esclaves (servis) sont omniprésents dans la société romaine. Les conditions de vie des esclaves sont très variables. Elles varient en fonctions des maîtres et des postes sur les lesquels sont placés les esclaves. Cependant, ces conditions de vie sont le plus souvent très difficiles. A l’époque de la Rome royale, les esclaves vivent le plus souvent dans une famille. Mais à partir du IIIème siècle avant Jésus-Christ le nombre d’esclaves augmente et les conditions de vie se dégradent Sous l’empire, certains commencent à s’interroger à la condition d’esclavage et réprouvent les mauvais traitements.

Dans le premier paragraphe, ligne 1à 4, on constate que le traitement infligé aux esclaves est inhabituel pour l’époque.

Nous nous demanderons, en quoi le texte de Diodore est un témoignage sur la rupture atteint par les esclaves à la fin du IIème avant Jésus-Christ sur leurs conditions de vie misérables et abusives.

Dans une première partie nous parlerons de l’augmentation et la concentration des esclaves.

Les origines des révoltes serviles

A- Le contexte et la situation particulière de la Sicile

Face à l’augmentation du nombre d’esclaves, et aux traitements abusifs par les maîtres, les conditions de vie devenaient de plus en difficiles. Le territoire de la Sicile étant limité, il devenait de plus en plus difficile de contenir les insurgés. La concentration d’esclaves réunies dans un endroit clos était un terrain favorable au rebellions. On peut se demander pour les nombres d’esclaves a-t-il augmenté ? Une des raisons principales, ce sont les guerres hellénistiques remportées par Rome au IIème siècle avant Jésus-Christ. Toutes ces victoires ouvrent la voie au commerce d’esclaves qui à cette époque était très courant dans la Rome antique. Parmi les esclaves marchandise, il y avait des prisonniers de guerre, mais aussi des hommes et des femmes par milliers. La majorité de ces esclaves va être envoyés en Italie et en Sicile. La Sicile ayant souffert des deux premières guerres puniques, les zones les plus pauvres se sont dépeuplées. Ce dépeuplement a favorisé l’implantation de grandes exploitations esclavagistes. Pendant soixante ans la Sicile a connu la paix et durant cette période de paix les Siciliens se sont enrichis et grâce à cette richesse, ils ont pu acheter un grand

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