Royauté et religion
Dissertation : Royauté et religion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rharle001 • 29 Mars 2017 • Dissertation • 3 672 Mots (15 Pages) • 1 113 Vues
Introduction : «Je voudrais être marqué d’un fer chaud, à condition que tous vilains jurements fussent ôtés de mon royaume.» LOUIS IX (1214-1270) Le Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis (posthume), Jean de Joinville. Dans cette citation le roi pieux montre son aversion pour les jurons et blasphèmes envers Dieu. Cette phrase est très représentative de la royauté et de la religion car elle englobe les deux notions, en effet, le roi en son royaume fait appliquer la religion et se conforme lui-même à des règles comme l’interdiction de blasphémer, son peuple doit en faire autant.
La royauté est un régime politique dirigé par le roi qui est le chef d’un Etat. Elle est basée sur des coutumes ou règles coutumières qui approuvent la légitimé du souverain. Ce dernier tire son autorité du caractère sacré de son règne. Dans certaine royauté, il est de droit divin, choisit par Dieu lui-même. Il existe plusieurs mode de désignation d’un roi : d’une part, par élection : il est élu par ses pairs, les nobles du royaume qui votent pour généralement le plus valeureux d’entre eux. C’est le cas d’Hugues Capet qui a été élu en 987 mais c’est également le cas des princes électeurs dans le Saint Empire Romain Germanique à partir du XIVème siècle. D’autre part, il est élu par désignation, le roi en exercice désigne son successeur durant son règne. Cela peut être un cas de Népotisme, c’est-à-dire favoriser sa famille au pouvoir. Ensuite, il est possible de prendre le pouvoir par auto-proclamation c’est-à-dire prendre le pouvoir par tous les moyens et se proclamer roi. C’est ce que font généralement les fondateurs des dynasties qui sont nommés usurpateurs par ceux qui soutenaient l’ancien pouvoir dynastique. Enfin, il peut faire partie d’une dynastie. Le fils ou la fille ainé(e) du souverain en place hérite à sa mort du trône, en cas de problème de descendance, doit être roi celui qui est de la branche la plus proche du défunt souverain. Au fur et à mesure, des règles de descendances sont mises en place, c’est le cas de la loi salique en France par exemple. C’est un code de loi mis en place entre le IV et VI ème siècle pour le peuple des Francs dit « saliens ». Il portait sur le droit pénal mais au fil des siècles, il va servir de base pour les successions royales notamment par l’interdiction faite aux femmes de succéder au trône de France. Néanmoins, il ne faut pas confondre la loi salique et la primogéniture qui impose l’héritage au seul fils ainé depuis 987 sous Hugues Capet. Le souverain possède en général deux pouvoirs : le pouvoir temporel et religieux, le premier désigne l’ordre social au sein du royaume et l’autre faire référence au dogme de la religion qu’il met en place sur son territoire et qu’il impose à son peuple.
La religion c’est une multitude de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré. On évoque davantage dans le cas présent la religion catholique. Cette dernière croit en un Dieu unique, en sa réincarnation sur Terre, son fils Jésus Christ et en la Sainte et indivisible Trinité. Le Christianisme est la religion Catholique la plus répandue, elle apparait au Ier siècle en Judée et dans les grandes villes de la diaspora juive telles que Rome, Alexandrie et Ephèse par exemple. Le Christianisme se développe au début du IIème siècle dans l'Empire romain, et elle est la religion officielle au IVème siècle, mais aussi en Perse, en Inde et en Éthiopie. Au Moyen-Âge, le christianisme se démarque majoritairement en Europe, tandis que cette religion s’efface de plus en plus face à l’Islam dans les régions où il est né. Dans le catholicisme, la vie chrétienne est ponctuée par les 7 sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et, pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination. Cette religion peut s’exprimer avec plusieurs états de vie différents (laïc, consacré, ordonné). Le lieu principal de vie pour un chrétien est la paroisse, c’est une portion d’un territoire d’un diocèse. Il croit en la vie après la mort, le paradis, l’enfer et le jugement dernier. La vie d’un chrétien est rythmée par le calendrier religieux dit liturgique comporte différentes cérémonies religieuses comme par exemple noël et la naissance de Jésus ou encore paques qui évoque la passion, la crucifixion et la résurrection de Jésus. Outre les sacrements et le calendrier, le dogme proclame également de prier le Dieu unique et d’aller à la messe, on peut également s’y confesser pour absoudre ses péchés et ainsi avoir accès au paradis et non à l’enfer. Le chef de l’Eglise catholique est le Pape. Le premier évêque de Rome auquel est attribué le titre de « pape », au début du IVème siècle est Marcellin (296-304). C’est l'abréviation de « papa ». On rencontre aussi des formules telles que « Papa urbis Romae (aeternae) » (Le Pape de la ville (éternelle) de Rome). Ce n'est donc qu'à partir du VIème siècle qu'il désigne plus spécifiquement l'évêque de Rome. Il est également désigné sous le nom de « Pontife romain » (Pontifex Romanus), il est le représentant de Dieu sur Terre. Il occupe également le poste de chef suprême de l’Eglise, c’est lui par exemple qui sacre l’Empereur du Saint Empire, sans l’approbation et le sacre du Pape, il ne peut se prétendre Empereur.
On pourrait faire débuter le XIIIème siècle en 1198 à la mort d’Henri VI et pour le début du pontificat d’Innocent III. Le siècle pourrait se terminer en 1303 à la mort du Pape Boniface VIII qui provoque apaisement des conflits entre la papauté et le roi de France. Le contexte est assez particulier, en effet, les rapports entre le Pape et l’Empereur étaient tendus, le concordat de Worms (1122) n’ayant pas tout réglé. En proclamant la suprématie du pouvoir spirituel sur le temporel, la papauté posait les germes du renouvellement du conflit. Il n’avait pas suffi au premier de s’affranchir du second, mais encore de proclamer son autorité sur lui, le pape aspirait à gouverner le monde et à disposer de la couronne impériale. Le principe général d’une chrétienté dirigée par le chef suprême de l’Eglise s’applique aussi au royaume des Francs. Il considère qu’il détient l’auctoritas et qu’à ce titre il a le droit de déposer les mauvais princes pécheurs et confier la potestas aux bons monarques. Le pontificat d’Innocent III (1198-1216) marque un tournant majeur dans l’histoire de la papauté. Persuadé de la supériorité absolue du Siège apostolique sur toutes les autres autorités spirituelles ou séculières, il déclara : « nous avons été institué prince sur toute la terre avec le pouvoir de renverser, de détruire, de dissiper, d’édifier et de planter ». Il revendiquait sa supériorité sur tous les princes « qu’il lui appartient de juger ». Il déclare même au patriarche de Constantinople que l’univers entier avait été confié à Pierre et à ses successeurs. Hormis les conflits entre l’Empire et le Pape, la période est rythmée par l’affirmation du royaume de France qui s’unifie et devient une puissance catholique, plus ou moins en conflit avec le Saint Siège. L’époque sera également marquée par une abondance de croisades (8 en tout). A la base, elles sont instaurées pour pouvoir avoir accès aux lieux de pèlerinage chrétien en Terre Sainte, mais avec la quatrième croisade qui s’empare de Constantinople en 1204, le but de la croisade est davantage de combattre les opposants du Pape (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon ou encore païens), en effet, les croisades n’ont plus pour objectif Jérusalem. La recrudescence de ces croisades permet de jauger de l’émergence de la puissance du Pape et de son autorité au XIIIème siècle. En quoi la papauté et la religion exercent-t-ils une influence dans les royaumes en Europe et sur le monde ? Après avoir étudié l’expansion de la religion dans les royautés européennes, nous verrons les oppositions pour le pouvoir et l’indépendance à l’intérieur du vieux continent, et enfin l’Eglise Catholique s’étend vers l’Orient.
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