Le livre au XVe siècle : du manuscrit à l’imprimé
Cours : Le livre au XVe siècle : du manuscrit à l’imprimé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FETCH • 6 Avril 2016 • Cours • 2 752 Mots (12 Pages) • 1 091 Vues
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Le livre au XVe siècle : du manuscrit à l’imprimé
- L’écrit à la fin du Moyen Âge
- La production de manuscrits confrontée à une hausse de la demande
- La transmission du savoir dans le monde médiéval s’est essentiellement fondée sur les copies manuscrites. Le seul moyen de transmettre un texte était de le copier à la main.
- Lenteur de la production qui explique le coût élevé de fabrication du livre.
- Dès le XIIIe ou le XIVe siècle, les ateliers de copie installés dans les monastères (scriptoria) ne suffisaient plus à répondre à une demande qui de plus en plus excédait le monde des couvents : multiplication des universités, éclosion d’un monde urbain et civil, nombre grandissant de laïcs suffisamment fortunés et cultivés pour acquérir des livres de dévotion personnelle (livres d’heures…).
- Public de lecteurs plus nombreux et demande plus diversifiée (livres portatifs, livres de luxe, manuels universitaires, grands traités juridiques et théologiques, manuels de pastorale pour les curés, romans de chevalerie pour une clientèle aristocratique ou bourgeoise…).
- Nouveaux supports, nouvelles techniques
- Nouveaux supports
L’écriture, depuis la large caroline, avait évolué vers la gothique, d’aspect moins lisible au premier coup d’œil mais qui permettait d’épargner temps et usage du support, très coûteux. Le parchemin, peau de mouton ou de jeune veau spécialement traitée, était en effet une matière onéreuse. Mais dès le XIIIe siècle en Italie et le XIVe siècle dans d’autres pays, se répand, venue de l’Orient, une matière nouvelle revenant moins cher, le papier, obtenu par la fermentation de vieux chiffons étalés dans des bacs. A partir du XIVe siècle, la multiplication des moulins à papier auprès des cours d’eau devient un véritable phénomène économique.
- Nouvelles techniques
Les ateliers monastiques puis universitaires ou privés ont optimisé les pratiques en répartissant les tâches en plusieurs étapes : préparation du support, mise au point des encres et des couleurs, partage du travail entre celui qui supervise le texte, les copistes, les correcteurs, les rubricateurs, les enlumineurs, les relieurs…
Le système atteint un certain épanouissement, depuis la fin du XIIIe siècle, grâce au système de la pecia = littéralement, « morceau » ; pour faciliter sa copie, l’exemplaire officiel d’un livre ou d’un manuel déposé chez le stationnaire de l’université était divisé en plusieurs peciae, qui pouvaient être copiées de façon indépendante et simultanée.
- Paris est le 1er centre d’édition européen de manuscrits : copistes et libraires se concentrent autour des grands collèges universitaires de la rive gauche.
Outre le système de la pecia, on voit apparaître d’autres nouvelles techniques, comme l’utilisation des abréviations dans le monde universitaire ou le fait que certains auteurs, comme Christine de Pizan et Pierre d’Ailly, sont leurs propres éditeurs et emploient des copistes.
La xylographie (gravure sur bois) fait son apparition. Elle servit surtout à multiplier les images pieuses – et bientôt les jeux de cartes – et entraîna l’apparition des livrets xylographiques (ou xylographes) : on taillait des blocs de bois en laissant apparaître un dessin en relief, accompagné de quelques mots ou de quelques lignes de texte également gravés, que l’on encrait avant d’y appliquer une feuille de papier que l’on pressait au verso avec une balle de crin (le frotton). Cette technique issue de l’impression sur les étoffes ne nécessitait PAS d’investissement matériel important et pouvait s’exercer de façon itinérante, de ville en ville.
Mais la xylographie était impropre à la multiplication de textes de quelque étendue : la priorité demeure à l’image. En effet, les caractères utilisés ne sont PAS mobiles. Elle ne propose PAS la souplesse qu’offrira l’imprimerie.
- Échec.
- La révolution de l’imprimé
- Une révolution technique
- Les innovations
La mise au point de l’imprimerie demandait la réunion de plusieurs facteurs :
- une matière première bien plane, pas trop coûteuse, propre à recevoir l’impression : le papier.
- une machine qui la presse assez fort : c’est la presse, sans doute issue de celle qu’utilisaient les vignerons en Rhénanie et dont l’origine remonte à l’époque romaine.
- la mise au point d’une encre grasse capable d’enduire les caractères – et qui laisse une empreinte convenable sur le support –.
Mais ce qui réunit tous ces éléments est l’invention des caractères mobiles métalliques permettant l’impression typographique. Il s'agit de caractères de métal (plomb, étain ou antimoine). Les signes sont formés dans des moules appelés matrices. Cette technique permet de créer des caractères identiques et en plus grand nombre. Ils apparaissent en relief et à l'envers.
- Le rôle de Gutenberg
La technique de multiplication des textes au moyen de caractères mobiles métalliques était connue en Corée dès le XIVe siècle et en Chine un peu plus tardivement. En Europe, Gutenberg n'est PAS le seul à procéder à des tentatives d'impression.
On sait peu de choses de Johann Gutenberg, mort en 1468. Le résultat de ses travaux est universellement connu mais les étapes de ses recherches restent assez mystérieuses. Il est originaire d’un milieu d’orfèvres, disposant donc de la formation indispensable pour créer les alliages, moules et matrices. Exilé de Mayence dès 1428, il est attesté à Strasbourg entre 1434 et 1444. Rentré à Mayence en 1448, il contracte plusieurs emprunts qui lui vaudront en 1455 un procès, qu’il perd bientôt ainsi que son matériel. En tout cas, aucune des impressions qui lui sont aujourd’hui attribuées ne portent la moindre indication de nom, de lieu ou de date. Les premiers essais retrouvés, des fragments de Donat, des indulgences pour la guerre contre les Turcs, imprimés avec un type primitif qui donnera plus tard une Bible à 36 lignes, doivent dater de 1452 à 1454.
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